L'inflation monte à 5,5% au Royaume-Uni en janvier, plus haut en 30 ans

  • AFP
  • parue le

L'inflation a accéléré à 5,5% en janvier au Royaume-Uni sur un an contre 5,4% en décembre et reste à un sommet en trente ans, alimentant les craintes liées au coût de la vie pour les ménages.

La hausse des prix a été alimentée notamment par celle des bien sortis des usines du Royaume-Uni (+9,9%), poussés eux-mêmes par le coût de l'énergie et des matériaux, souligne mercredi l'Office national des statistiques (ONS).

Les vêtements et chaussures ont aussi contribué à l'inflation en janvier, avec des soldes plus limitées qu'un an avant, quand le pays était en confinement, souligne l'ONS dans son rapport mensuel.

Selon la Banque d'Angleterre, elle devrait encore grimper pour culminer à 7,25% en avril, largement à cause de la flambée de l'énergie, puis se maintenir à 5% au fil de l'année.

Le bond des factures d'énergie devrait être ressentie particulièrement fort chez les ménages les plus modestes, dont le budget porte une part importante de dépenses essentielles.

"Nous comprenons les pressions auxquelles font face les gens avec le coût de la vie. Ce sont des difficultés mondiales mais (...) nous avons dégagé 350 millions de livres pour aider des millions de ménages à payer leurs factures d'électricité qui montent", a commenté le ministre des Finances, Rishi Sunak.

La fédération de syndicats TUC avait averti la semaine dernière que les travailleurs à bas revenus au Royaume-Uni font face à une "période exceptionnellement difficile" à cause d'une flambée du coût de la vie et nombreux sont ceux qui ont du mal à payer leurs factures de chauffage et à se nourrir.

La Banque d'Angleterre (BoE) a déjà relevé deux fois son taux directeur, désormais à 0,5%, pour tenter de juguler l'emballement des prix.

"La Banque d'Angleterre a signalé sa détermination à ne pas être dépassée par l'inflation et (...) pourrait procéder à encore au moins deux autres hausses de son taux directeur cette année", anticipe Yael Selfin, économiste de KPMG.

Paul Dales, de Capital Economics, estime que le taux directeur de la BoE devrait passer à 1,25% d'ici la fin de l'année et même 2,00% l'an prochain.

"La combinaison de politiques et le ralentissement des prix devrait voir le taux d'inflation revenir à 2%", la cible de la BoE et de la plupart des banques centrales, "d'ici la fin de l'an prochain", remarque Mme Selfin.

Beaucoup d'incertitudes pourraient toutefois changer la donne, selon elle, et notamment les pressions haussières sur les salaires ou à l'inverse, une résolution des problèmes de chaîne d'approvisionnement plus rapide qu'attendu.

Pour l'heure, l'inflation pèse sur les salaires réels, amenant les syndicats à réclamer des revalorisations.

Si la BoE anticipe une croissance de 3,75% cette année, la pression de l'inflation sur les entreprises et les ménages pourrait peser sur l'activité dans le pays dans les mois à venir.

Commentaires

APO

Quel est l'impact réel du Brexit sur cette situation ?
Que pensent les Britanniques du pic pétrolier chez eux ?

Là, ils vont avoir un peu "la Totale" ...

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