Projet de loi énergie-climat: les ONG déplorent un manque de mesures concrètes

  • AFP
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Le projet de loi climat-énergie manque de dispositifs concrets pour assurer la transition énergétique et lutter contre le réchauffement, ont déploré mercredi les grandes ONG environnementales, regrettant que le texte se borne surtout à réviser des objectifs de long terme.

Ce texte, à l'étude à l'Assemblée nationale, fixe à la France un objectif de neutralité carbone en 2050 (le pays ne devra pas émettre plus de gaz à effet de serre qu'il ne peut en absorber, notamment via les sols et forêts). Mais où sont les moyens concrets et de court et moyen terme pour y arriver, s'alarment les ONG.

"2050, c'est intéressant. La France est douée pour les objectifs de long terme, mais pas bonne sur la mise en oeuvre", a dit Anne Bringault, du Réseau Action Climat (RAC), devant la presse. "Il faut se mettre tout de suite sur la bonne trajectoire, alors que nous sommes en retard sur les énergies renouvelables, la réduction des GES, la baisse des consommations d'énergie...", a-t-elle dit, relevant que le projet ne prévoit "pas de dispositifs concrets, rien sur la rénovation énergétique des bâtiments, l'agriculture, les transports."

Les ONG insistent sur la réhabilitation énergétique des millions de bâtiments "passoires" que compte la France. Pour elles, les pouvoirs publics doivent imposer une obligation de travaux aux propriétaires, tout en les y aidant, et interdire à terme la location des logements inadaptés, sources de factures énergétiques trop lourdes pour leurs occupants.

Elles déplorent aussi un manque d'engagement pour accompagner la reconversion des métiers de l'énergie et les territoires concernés, avec un article 3 consacré au seul secteur du charbon. Quid du nucléaire et de ses sous-traitants, a regretté Pierre Cannet, du WWF, pour qui l'EÉat doit "piloter mieux l'enjeu de l'emploi dans les territoires".

Fiscalité carbone, réduction des consommations... Célia Gautier, pour la Fondation Hulot, a évoqué "l'attentisme" d'un gouvernement qui pour elle compte "reporter toutes les décisions un peu impactantes après la convention citoyenne pour le climat", cette assemblée de 150 citoyens devant être réunie pour faire des propositions sur la transition écologique. "On appelle les députés à rectifier le tir", a-t-elle ajouté.

Le projet de loi énergie-climat était à l'origine destiné à officialiser le décalage de 10 ans, à 2035, de la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique. Dans l'hémicycle il arrivera en première lecture du 25 au 28 juin.

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