Méditerranée orientale : Berlin en médiateur pour apaiser les tensions entre la Grèce et la Turquie

  • AFP
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L'Allemagne entreprend mardi à Athènes puis à Ankara une mission de médiation entre la Grèce et la Turquie, le jour même d'exercices militaires rivaux en Méditerranée orientale, appelant "au dialogue" et à "la détente" entre les deux pays voisins sur la recherche d'hydrocarbures.

"Les fenêtres de dialogue entre la Grèce et la Turquie doivent maintenant être grandes ouvertes et non fermées", a déclaré à Berlin mardi le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, peu avant son départ pour Athènes, où il se rend pour la seconde fois en moins d'un mois. "Au lieu de nouvelles provocations, nous avons enfin besoin de mesures de détente et d'entamer des discussions directes", a ajouté le ministre allemand, alors que les démonstrations de force d'Ankara se multiplient dans une zone disputée riche en hydrocarbures.

L'Allemagne, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne, craint "une nouvelle escalade" entre la Turquie et la Grèce, tous deux membres de l'Otan. Celle-ci "ne peut que nuire à tout le monde mais surtout aux personnes directement impliquées sur place", selon un communiqué de son ministère.

Lors d'une rencontre en fin de matinée, le chef de la diplomatie allemande et le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis ont insisté sur "la nécessité de désescalade". "L'initiative de l'Allemagne qui assure la présidence de l'UE oeuvre positivement dans cette direction", selon un communiqué du gouvernement grec. Heiko Maas s'est ensuite entretenu avec son homologue grec Nikos Dendias, avant de rencontrer, dans l'après-midi à Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

L'Union européenne, par la voix de son chef de la diplomatie Josep Borrell, a appelé Ankara à cesser "immédiatement" ses recherches de gisements gaziers en Méditerranée. Elle doit plancher sur le différend qui concerne directement la Grèce et Chypre, tous deux membres de l'UE, les 27 et 28 août à Berlin.

Craignant d'être exclu du partage des immenses réserves de gaz naturel de la région, Ankara a déployé le 10 août des bâtiments de guerre dans une zone revendiquée par la Grèce, provoquant une escalade des tensions avec Athènes et l'inquiétude de l'Europe.

Signe que la crise n'est pas finie, le président turc Recep Tayyip Erdogan, galvanisé par la découverte d'un important gisement gazier en mer Noire, a annoncé vendredi que son pays allait accélérer les recherches en Méditerranée orientale. Dimanche, Ankara a décidé de prolonger la présence de son bâtiment sismique Oruç Reis dans cette zone pour quatre jours, soit jusqu'au 27 août.

Exercices militaires rivaux

Ankara et Athènes ont annoncé la tenue, à partir de mardi, d'exercices militaires en Méditerranée orientale. Côté grec, il s'agit d'un "exercice aéronautique au large des îles grecques de Crète, Karpathos et Kastellorizo", impliquant seulement des forces grecques, a déclaré mardi matin à l'AFP une source militaire. Un exercice d'entraînement aura lieu prochainement avec l'aviation des Émirats arabes unis, tandis qu'un autre a eu lieu lundi dans le Sud de la Crète avec des forces grecques et américaines, selon cette source.

Côté turc, le ministère de la Défense a annoncé la tenue "d'exercices militaires de transition" avec la participation de "navires turcs et alliés" mardi au sud de l'île de Crète. Les médias turcs ont qualifié ces exercices de "riposte" à la notice maritime (Navtex) d'Athènes émise dimanche.

La petite île grecque de Kastellorizo, située à deux kilomètres des côtes turques, cristallise la colère d'Ankara. Selon Athènes, les eaux entourant cette île sont sous souveraineté grecque mais Ankara répond que cette position prive la Turquie de dizaines de milliers de km2 de mer riche en gaz.

"Désormais, c'est la Grèce qui sera responsable du moindre souci qui pourrait arriver dans la région", a fustigé lundi le président Erdogan. "Nos navires de forage continuent leurs opérations comme prévu", a déclaré mardi de son côté le ministre turc de l'Énergie Fatih Donmez, prévoyant d'"ouvrir des puits de forage dans des endroits prometteurs". "Nos arguments sont forts selon le droit international. La Grèce se ligue avec certains pays pour apparaître dans le vrai car elle manque de crédibilité", a-t-il ajouté sur la télévision pro-gouvernementale A Haber.

Athènes a pour "objectif la délimitation des zones maritimes dans la région", a souligné mardi matin son porte-parole Stelios Petsas sur la télévision publique ERT.

Commentaires

Jean BLIN

L'Allemagne médiateur entre Grèce et Turquie ? Avec 2.400.000 turcs en Allemagne dont le frère musulman Erdogan se sert comme moyen de pression (on l'a vu tenir meeting en Allemagne lors d'élections , Merkel veut s'interposer dans l'agression que subit la Grèce ? Alors que la Grèce est membre de l'UE et pas la Turquie ? Alors que les turcs occupent illégalement une part de Chypre autre membre de l'UE et que l'UE ne fait rien contre ça ? Que, sans crainte de poursuite par la justice française, les turcs assassinent des représentantes en France des Kurdes, auxquels la Turquie refusent l'Etat que le traité de Lausanne leur a accordé ? L'UE et Merkel nous prennent pour qui ? des imbéciles ?

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