Mobilité propre: des mesures de soutien et un appel à l'engagement des collectivités

  • AFP
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Circulation restreinte dans les zones les plus polluées, soutien aux voitures et poids lourds plus propres: le gouvernement dévoilera vendredi des mesures pour verdir la mobilité des Français, laissant aussi une large responsabilité aux collectivités.

Le transport est la première source d'émissions de gaz à effet de serre en France, sans parler des polluants qui valent à la France d'avoir été renvoyée par Bruxelles devant la justice européenne pour la piètre qualité de l'air dans 14 zones, essentiellement des villes.

Et "les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports n'ont pas baissé en 2017", a récemment rappelé la ministre des Transports Elisabeth Borne, alors que les associations environnementales, à l'image du WWF, réclament "de revoir notre approche à la mobilité, en se déplaçant moins, mieux et autrement" grâce à "des mesures et des moyens financiers adéquats".

Dans les mesures qu'Elisabeth Borne présentera vendredi avec le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, pas de révolution, mais une volonté de renforcer certains dispositifs existants - comme le bonus/malus à l'achat d'un véhicule neuf en fonction de ses émissions de CO2 (avec un seuil de déclenchement du malus de nouveau abaissé l'an prochain), un soutien aux bornes de recharge pour véhicule électrique et à l'achat de poids lourds roulant au gaz naturel, à l'hydrogène ou à l'électricité.

Ces mesures risquent de décevoir les ONG, quand Anne Lassman-Trappier de France Nature Environnement attendait "des scénarios de rupture".

Le gouvernement veut surtout inciter les territoires, qui détiennent de nombreuses compétences en matière de transport, à faire davantage. Et notamment les 14 où la pollution de l'air est la plus importante: le gouvernement veut signer à la rentrée des engagements avec eux afin qu'ils mettent en place d'ici 2020 des zones à faibles émissions (ZFE) pour y restreindre la circulation des véhicules les plus polluants.

Cette mesure s'ajoute au plan d'action de ces zones (dont Marseille-Aix, Nice, Lyon, ou Strasbourg) que la France a soumis à Bruxelles en février dernier. Au ministère de la Transition écologique, on y voit un "signal" que la France fait ce qu'il faut pour se mettre en conformité et éviter de possibles sanctions.

Pas encore de plan vélo

Les collectivités devront définir les contours géographiques de ces ZFE (coeur de centre-ville, périmètre élargi, etc.), ainsi que les catégories de véhicules qui y seront interdits, sur quelle plage horaire et à partir de quand.

Le gouvernement s'engage pour sa part à mettre en place les conditions (contrôle automatique des plaques, etc.) pour rendre ces zones viables, car si les collectivités peuvent en créer depuis 2015, seules Grenoble et Paris ont franchi le pas, en restreignant la circulation des voitures au diesel par exemple.

Aux collectivités encore de favoriser le covoiturage. Le gouvernement compte sur elles pour mettre en place des voies réservées, à l'image de ce qui est expérimenté dans les Hauts-de-Seine sur l'A86, et promet de créer le cadre pour cela. L'objectif est de favoriser des alternatives à la mobilité individuelle, car "verdir les transports existants ne suffira pas", pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants, plaide le ministère de la Transition écologique.

En revanche, ceux qui attendaient un grand plan vélo, à l'image des ONG et de 200 parlementaires ayant signé récemment une tribune en ce sens, devront encore un peu patienter. Il sera dévoilé à la rentrée, avant le 15 septembre, indique-t-on au ministère. "On ne peut pas attendre tout l'été, on a besoin de savoir où les ministres mettent le curseur en matière de vélo" quand les arbitrages budgétaires pour l'an prochain se négocient actuellement au sein du gouvernement, a regretté Pierre Cannet du WWF.

Rien non plus pour l'instant sur le verdissement du transport ferroviaire, car une mission sur le sujet est en cours, ou sur l'aérien et le maritime, secteurs sur lesquels la France privilégie les discussions au niveau mondial.

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