Navire turc dans les eaux chypriotes : le patron d'Eni ne veut « pas de guerre autour des forages »

  • AFP
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Le patron du groupe pétrolier et gazier italien Eni, Claudio Descalzi, a déclaré jeudi ne pas vouloir d'"une guerre autour des forages", après l'envoi d'un navire turc dans les eaux chypriotes sur un bloc, attribué à l'Eni et au géant français Total.

"Je ne suis pas inquiet", a-t-il déclaré, en marge d'une remise de prix par l'Eni, mais "si quelqu'un se présente avec des navires de guerre, je ne fais pas de puits". "Je ne veux certainement pas faire éclater des guerres pour forer des puits", a-t-il ajouté.

La France a condamné samedi l'envoi d'un nouveau navire de forage turc dans les eaux territoriales chypriotes, évoquant un "geste inamical" susceptible de conduire à "une escalade des tensions" dans la région. Selon Nicosie, la Turquie a envoyé le navire de forage Yavuz au bloc 7 de sa zone économique exclusive (ZEE) et plateau continental, or les licences d'exploitation de cette zone ont été attribuées aux géants énergétiques français et italien, Total et Eni.

Le problème sera évoqué lors d'un conseil affaires étrangères de l'Union européenne prévu le 14 octobre. Selon Paris, ce conseil "sera appelé à examiner ces développements et les conséquences à en tirer, dans le prolongement de ses conclusions du 15 juillet dernier".

La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de devenir un acteur énergétique majeur. Mais la Turquie, dont l'armée occupe le tiers nord de l'île, s'oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources qui excluraient cette partie de Chypre, où vivent les Chypriotes-turcs.

Ces derniers mois, Ankara a envoyé trois navires de forage au large de Chypre malgré des avertissements de Washington et de l'UE, qui a adopté à la mi-juillet une série de mesures politiques et financières visant à sanctionner la poursuite de ces forages.

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