Niamey: le plan d'investissement sur le réchauffement climatique au Sahel adopté

  • AFP
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Des chefs d'État des 17 pays du Sahel ont adopté, lundi à Niamey, le plan d'investissement climatique pour la région du Sahel (PIC-RS) sur la période 2019-2030 de 400 milliards de dollars, dont un programme prioritaire, selon un communiqué final. Le programme prioritaire, qui doit "catalyser les investissements climat", concerne "la période 2020-2025" et "les chefs d'État ont décidé de sa mise en oeuvre immédiate".

Les États doivent contribuer "à hauteur de 10% au financement du programme". Le sommet a décidé de la création d'un secrétariat permanent basé à Niamey en vue de "coordonner" les projets retenus et censés atténuer les effets du réchauffement climatique au Sahel. La réunion visait essentiellement à valider le "plan d'investissement climatique" pour "la période 2018-2030", qui concerne 17 États de la bande sahélienne, allant de l'Atlantique à la Corne de l'Afrique.

Le plan dont le coût est estimé à 400 milliards de dollars (350 milliards d'euros) est "la traduction des engagements de nos États à travers l'Accord de Paris sur le réchauffement climatique", selon le ministre nigérien de l'Environnement, Almoustapha Garba. Il comprend "un programme prioritaire" axé sur six projets visant diverses actions sur le terrain pour "limiter" les émissions de gaz à effet de serre et pour permettre aux populations "de s'adapter aux changements climatiques".

"Nous continuons à payer les conséquences d'une situation dont nous sommes loin d'être responsables", s'est plaint le président nigérien Mahamadou Issoufou. Pour financer "des actions d'atténuation" du réchauffement, le programme d'urgence évalué à 1,3 milliard de dollars sera soumis dès mardi aux partenaires extérieurs du Sahel à Niamey. Parmi les "conséquences" redoutées des effets climatiques, M. Issoufou a cité les modifications de la pluviométrie, les sécheresses récurrentes, l'avancée du désert, la raréfaction de l'eau, des pâturages et l'accentuation de la pauvreté.

M. Issoufou a établi un "lien" entre le climat et l'insécurité. "La naissance et le développement de Boko Haram sont en partie liés à la paupérisation des populations du fait du retrait (des eaux) du lac Tchad qui a eu un impact sur les ressources agricoles, pastorales et halieutiques". Et "le Sahel sera probablement une des principales régions d'origine des 250 millions de migrants attendus en 2050 dans le monde".

Le Sahel, qui abrite plus de 500 millions d'habitants - pour une superficie de 10 millions de km2 - est extrêmement vulnérable face aux changements climatiques, "ce qui fragilise à la fois les conditions de vie des populations et les écosystèmes", selon un document publié au sommet. Outre M. Issoufou, quatre chefs d'État - Idriss Déby Itno (Tchad), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Alpha Condé (Guinée), Denis Sassou NGuesso (Congo) ont assisté à cette première conférence pour le Sahel.

En marge du sommet, le ministre français de la Transition écologique, François de Rugy, va lancer près de Niamey des travaux d'une centrale électrique pour un montant total de 18,7 milliards de francs CFA (28,5 millions d'euros) cofinancés par l'Agence française de développement (AFD). L'Afrique subsaharienne connaît une importante dégradation. L'érosion côtière" est "de plus en plus accentuée" avec "un à deux mètres par an au Sénégal et à Djibouti" et "vingt à trente mètres par an dans le golfe de Guinée", selon le même document.

Les 17 États du Sahel sont: Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Guinée Conakry, Djibouti, Éthiopie, Érythrée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad. Outre, la pauvreté et les effets du changement climatique, près de la moitié de ces pays sont confrontés à des activités jihadistes.

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