Nouvelle remontée de la consommation de produits pétroliers en France en 2022

  • AFP
  • parue le

La consommation des produits pétroliers en France reste trop importante au regard des objectifs climatiques, selon des chiffres divulgués jeudi par le syndicat professionnel des entreprises pétrolières.

La somme de la consommation des produits pétroliers (carburants, fioul domestique, lubrifiants, bitume, matières premières pour la pétrochimie) a atteint 69 millions de tonnes en 2022 (contre 67 millions de tonnes en 2021 et 62 millions en 2020, l'année du Covid), selon les chiffres de l'Ufip.

"Cela veut dire -5% par rapport aux 73 millions de tonnes d'il y a trois ans", a souligné Olivier Gantois, le président de l'Ufip.

Selon lui, si l'on tient compte du fait que le secteur aérien n'a pas encore retrouvé le niveau d'activité et de consommation en kérosène d'avant la pandémie, la baisse se limite même à 3% comparé à 2019.

Or, "les objectifs de la programmation pluriannuelle de l'énergie, la PPE publiée en 2020, tablaient sur une diminution de 5% par an de chaque énergie fossile entre 2022 et 2028, 5% par an et là, on est à -3% sur trois ans, cherchez l'erreur !" a-t-il remarqué.

"La baisse de la demande d'énergie fossile n'est pas au rythme de ce qui a été décidé par la France", a-t-il ajouté.

Il a mis en garde cependant contre la tentation de vouloir assécher l'offre de produits pétroliers: "Ce n'est pas en asséchant l'offre qu'on va arrêter la demande", a plaidé M. Gantois, prédisant que cela produirait "juste un chaos et des problèmes sociaux très difficiles à gérer".

Il s'est plaint que les entreprises doivent "se battre chaque jour pour obtenir les autorisations de forage et les renouvellements de permis" pour continuer à exploiter les petits gisements situés en territoire français.

La France produit du pétrole brut à raison de 10.000 barils par jour, "ce qui devrait faire à peu près 600.000 tonnes de pétrole brut produit en 2022", a rappelé M. Gantois. Cette production, principalement dans le bassin parisien géologique, et le grand Sud-Ouest, doit s'arrêter en 2040.

Dans le détail, il a signalé une augmentation de 11% sur un an des livraisons d'essence sans plomb, contre une baisse de 0,4% du gazole alors que les immatriculations de véhicules diesel reculent.

Le virage sur le diesel devrait conduire la France à être "autosuffisante en gazole en 2035" alors qu'elle importe la moitié de sa consommation de gazole aujourd'hui.

La consommation totale de carburants routiers a augmenté de 2,2% par rapport à 2021, en retrait de 1,6% comparé à 2019, selon l'Ufip.

Ajouter un commentaire