Nucléaire : l'ASN ouvre la voie à une prolongation des réacteurs au-delà de 40 ans, une consultation du public jusqu'au 15 janvier

  • AFP
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L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ouvre la voie à la prolongation des réacteurs nucléaires de 900 MWe au-delà de 40 ans, mais chacun des 32 réacteurs concernés fera l'objet d'une décision individuelle, selon une décision soumise jeudi à consultation du public(1).

"L'ASN considère que l'ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu'elle prescrit ouvrent la perspective d'une poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe pour les dix ans suivant leur quatrième réexamen périodique", indique l'Autorité. "Le réexamen périodique sera ensuite décliné sur chaque réacteur de 900 MWe jusqu'en 2031", ajoute-t-elle.

Dans son projet de décision(2), soumis à consultation sur son site internet jusqu'au 15 janvier, l'ASN prescrit "la réalisation des améliorations majeures de sûreté prévues par EDF, ainsi que des dispositions supplémentaires" demandées pour relever encore la sûreté.

Pour l'ASN, "les dispositions prévues par EDF, complétées par les réponses aux prescriptions formulées par l'ASN, permettront (...) de rapprocher le niveau de sûreté des réacteurs de 900 MWe de celui des réacteurs les plus récents comme l'EPR", a dit jeudi à la presse le président de l'Autorité, Bernard Doroszczuk. Mais "la mise en place des modifications correspondant aux plus forts enjeux de sûreté doit être une priorité pour EDF, pour donner du sens à la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 900 MWe", a-t-il prévenu.

L'autorisation de création de ces réacteurs, les plus anciens en France, avait été délivrée sans limitation de durée. Mais ce quatrième examen décennal, réalisé sur chaque unité, revêt une importance particulière parce qu'à leur conception il avait été retenu une hypothèse de 40 ans de fonctionnement.

Cet avis générique de l'ASN, avant les avis individuels, intervient au terme de sept ans d'échanges avec EDF, visant à revoir le niveau de sûreté face aux agressions internes ou externes, avec l'actualisation des connaissances, la prise en compte de nouveaux enjeux (climatiques par exemple) ou encore les leçons tirés d'accidents tels que celui de Fukushima.

Commentaires

Schricke

J'appelle Mr Rochain au secours !... Même l'ASN, organisme officiel, Commence à dire n'importe quoi !...Je viens, en effet, de lire dans un article publié par "Connaissance des énergies", ces "horreurs" (je cite): "L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ouvre la voie à la prolongation des réacteurs nucléaires de 900 MWe au-delà de 40 ans", et encore: "
"L'ASN considère que l'ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu'elle prescrit ouvrent la perspective d'une poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe pour les dix ans suivant leur quatrième réexamen périodique"... Mais où va-t-on si même les organismes officiels y vont de leurs "fake-news" ? Je demande au "mage" de me donner son avis concernant ces évidentes "dérives" !

Antoine Jouan

quelles compétences avez vous pour contester ainsi les compétences des spécialistes de l'ASN; et ceux de l'EDF, pendant que vous y êtes? soufrez vous tellement de la fabrication et de la distribution de l'électricité que produit ces centrales ? ....

Schricke

Mr Jouan, Je crains que vous n'ayez pas remarqué que mon intervention, c'était de l'humour, tout simplement !... Bien entendu, je suis beaucoup plus confiant vis à vis des discours de l'ASN ou de RTE, que des "élucubrations" vaseuses (et si objectives !..) de Mr Rochain !

Michel DESPLANCHES

Ouf, on a eu un peu peur, évitez des sarcasmes aussi confondants Schricke, on est cardiaques !

Antoine Jouan

Alors, excusez SVP mon incompréhension, et content de savoir que vous considérez que la connaissance scientifique prévaut sur l'idéologie écolo.

Dominique Wenger

Cher Monsieur Schricke
Merci pour votre humour, un peu méchant et sarcastique., mais tellement vrai !

Dominique Wenger

Cher Monsieur Schricke
Merci pour votre humour, un peu méchant et sarcastique., mais tellement vrai !

Vincent

J'ai exprimé mon soutien à ce souhait de prolongation sur la partie commentaire du site de l'ASN et j'invite les personnes ayant compris l'importance de ce choix pour notre approvisionnement électrique futur à faire de même.

Dominique Wenger

Je viens de faire de même, Monsieur Vincent me joint à vous pour inviter aussi les lecteurs à faire de même.
Notons que les commentaires existants ce jour sont assez unanimes, que cela ne soit pas décourageant.

Jean BLIN

Je soutiens cette proposition de l'ASN qui a toute ma confiance tout comme EDF pour mener à bien cette prolongation cruciale et rassurante pour notre approvisionnement électrique. Je vais en faire part sur le site de l'ASN.

jean-jacques Attia

cette annonce est comme une petite éclaircie devant l'avenir sombre, au sens propre comme au sens figuré, que nous promettent les partisans des productions d'énergie intermittentes.

Serge Rochain

Ce simulacre de consultation n'a aucun sens car, avons nous le choix ?
L'inertie des pouvoirs publics et les recours systématiques contre les initiatives proposant des alternatives au nucléaire défaillant, et l'incapacité de la branche nucléaire d'EDF à mener à terme dans le délai imparti le projet EPR ne laisse aucune autre voie pour les 10 prochaines années. Depuis la COP21 de 2015 et les engagements raisonnables de la France, dont aucun n'a été tenu concernant les renouvelables, ce néant ne laisse aucun choix autre que de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires âgés maintenant de 40 ans et plus, au-delà de celle pour lesquels ils ont été prévus, en espérant que nous n'auront pas à le regretter. Sachant qu'il ne faut que deux ans pour rendre opérationnel n'importe quel parc éolien ou solaire, sans doute ces 10 années nous permettront de démarrer suffisamment de ces sources renouvelable pour nous permettre de faire l'économie de la mise à niveau, au moins sur le plan sécuritaire, d'au moins 16 de ces 32 réacteurs âgés pour n'en reconduire que la moitié. En effet, l'expérience récente de l'incapacité à mener à terme en moins de 15 ans la construction d'un EPR, 10 années de répit ne permettront pas de développer la puissance nucléaire de remplacement du parc actuel contrairement aux moyens alternatifs du renouvelable, notamment solaire.

Leygonie

Ces réacteurs sont issus de la filière des réacteurs américains dont la vie est prolongée à 60 ans et il est envisagé de la porter à 80ans,où donc serait le problème?
En revanche l'éolien et le PV sont intermittents et non pilotables car soumis aux caprices du vent et du soleil. Pour que vous disposiez de l'électricité à tout moment il faut que soient disponibles des moyens pilotables nucléaires (non émetteurs de GES) ou thermiques au charbon ou au gaz eux émetteurs de GES.
La méthode Coué ne permet pas de régler les problèmes...

Schricke

Heureux, Marc, de te trouver parmi les "adversaires" de Mr Rochain !... C'est vrai que, pour abattre un tel prédateur, il faudra s'y mettre à plusieurs !... Et je me réjouis que tu en sois !

Studer

C'est vrai que nous n'avons pas le choix.
D'abord parce que la décision de construction de nouvelles centrales nucléaires n'a pas été prise à temps par le pouvoir politique, laissant EDF perdre ses ingénieurs d'expérience.
Ensuite parce que les énergies intermittentes, même construites en 2 ans, ne peuvent garantir la fourniture continue d'électricité sans laquelle notre pays ne peut se développer.
Il faut donc conserver aussi longtemps que possible le parc nucléaire existant, en l'améliorant même lors des Visites Décennales à 40 ans, jusqu'à ce que de nouveaux réacteurs assurent la relève. Mais aussi, puisque éolien et solaire n'apportent aucune garantie de fourniture en raison de leur fonctionnement aléatoire, ne pas baisser à 50 % notre capacité de production nucléaire.
Macron a déjà reporté de 10 ans (de 2025 à 2035) la stupide décision de son prédécesseur, responsable de l'arrêt de Fessenheim qui pourrait conduire à des pénuries d'électricité cet hiver.
Parions que le président reportera une nouvelle fois et aux calendes grecques cette échéance, pour éviter de remplacer (comme la Belgique s'apprête à le faire) des centrales nucléaires propres par des centrales à gaz polluantes.

Serge Rochain

Parce que les américains décident que les réacteurs nucléaires n'ont pas de date de péremption ceux ci seraient éternels ? Ce n'est qu'une façon de ne pas donner de limite à priori mais ne permet en aucun cas de dire qu'ils peuvent vivre jusqu'à 80 ans ou 100 ans et cela devrait réglé NOTRE problème nucléaire ?. De toutes les façons les américains savent bien que ces réacteurs avant ces échéances pour bien d'autres raisons, et c'est déjà le cas de certains d'entre eux arrêtés par manque de compétitivité.
En revanche, vous ne faites qu'enfoncer des portes ouvertes en découvrant qu'il arrive qu'il n'y ait pas de vent à un endroit ou à un autre et que le ciel soit aussi couvert à un endroit ou à un autre et quelquefois en même temps et pour des durées également variables. Mais votre incompétence à mesurer et savoir les façons de remédier à ces situations d'exception vous font raconter les sottises habituelles des nucléocrates qui n'ont que l'avantage de vouloir invalider les solutions autre que nucléaire car il n'y a pas que les fossiles pour régler ce problème qui n'est la solution que pour les pannes de plus en plus nombreuses et de plus en plus longues du nucléaire. Saviez vous qu'un des deux réacteurs de Flamanville est arrêté depuis deux ans et l'autre depuis un an ? Saviez vous que les réacteurs de Golfech, parmi les plus récents tombent en panne régulièrement, comme en ce moment sans que l'on sache très bien pourquoi avant généralement une dizaine de jours et autant ensuite pour les remettre en marche, et que cela arrive aussi à d'autre dans ce pays à des réacteurs déjà vétustes au voisinage de 40 ans d'activité et que vous supposez naïvement être capable de vivre le double ? Savez vous que la totalité du parc nucléaire américain ne fonctionne qu'en mode de base contrairement au parce Français ? Vous affirmez beaucoup de chose pour quelqu'un qui ne sait pas grand chose sur le sujet

AUDIARD

Mr Rochain
Il semblerait que vous n'avez pas lu les documents de l'ASN.
Prenez le temps de regarder le projet en détail et revenez nous avec des arguments factuels.

Rochain

Les documents de l'ASN ne disent pas que nous avons le choix de faire les mises à niveau ou pas. Je crois que vous ne comprenez pas vraiment la question posée M. AUDIARD

MORIN

Connaissez vous Monsieur une industrie où il n'y a jamais de pannes ? Savez vous qu'à l'exception de la cuve du réacteur et de ses tubulures tous les matériels peuvent être mis à neuf. Cette cuve est surveillée comme l'enfant qui vient de naître. Aucune industrie n'en fait autant. M. , vous faites de la politique et non de la technique. Ne dites pas que je ne sais pas grand chose car toute ma carrière a été consacrée aux études de conception. Bien sûr, vous savez comment remédier aux situations d'exceptions. Moi je sais : L'arrêt de Fessenheim nous a conduit à maintenir en service nos vieilles tranches au charbon. Belle réussite....vous croyez à un apport significatif des éoliennes. Quelle naïveté Il suffit d'enregistrer les résultats de ces derniers mois. C'est du quasiment nul...Taisez vous M. car vous nous avez donné la preuve que vous ne savez pas grand chose.

Serge Rochain

Effectivement vaniteux et narcissique, quant à la preuve de votre ignorance c'est que vous croyez que les autres ne savent pas ce qui est pourtant un lieu commun

Dominique Wenger

Monsieur Rochain
Pour qui vous prenez vous et manier ainsi l’insulte et l'opprobre ? De qui, de quoi tenez-vous cette autorité ?.
Monsieur Rochain, pour reprendre votre logorrhée, votre incompétence à mesurer et savoir les façons de regarder la réalité en face vous amènent à ruminer sans cesse les sottises habituelles des antinucléaires.
L’ excessivité de votre discour le rend insignifiant, comme aurait dit Talleyrand
Vos arguments ne sont pas plus raisonnables qu’un Don Quichotte et sa Rossinante ne l’était en face d’une éolienne et vos arguments n’émeuvent que l’esprit limité des Sancho Pancha modernes et de ceux qui veulent les manipuler.

Schricke

Bravo pour ce petit éloge de la sottise, dont je crains, hélas, qu'il ne soit pas bien "compris" par le principal intéressé... qui continuera, quoi qu'on dise, et quoi qu'on fasse, à "ruminer" ses habituelles sottises et contre-vérités en tous genres... Je me console en pensant que grâce au côté "ornithologue" de Mr Rochain, nous enrichissons beaucoup nos connaissances en matière de ... noms d'oiseaux ! C'est déjà ça !

Rochain

Il me semble que vous seriez mieux vous même en Don Quichotte partant affronter les éoliennes.... Non ?

wenger

Votre commentaire denote un manque d imagination, copier n est pas jouer, vouscavez droit a un second essai.

Rochain

Il semblerait plutôt que le Don Quichotte des moulins modernes ce soit vous Monsieur. Moi j'encourage leur existence

Rochain

Il semblerait plutôt que le Don Quichotte des moulins modernes ce soit vous Monsieur. Moi j'encourage leur existence

Michel DESPLANCHES

Rochain en Don Quichotte ? J' ai un peu peur qu' il préfère le costume de Zorro, le redresseur de torts, le défenseur des veuves éplorées et des vieillards sans défense ! Mais ne manie pas l' épée qui veut, il faut un entrainement durant de longues années, et Rochain n' est un bretteur médiocre !!!

Schricke

Zorro ?... Ou "Cyrano de Bergerac" pour lequel (je cite) "La victoire est plus belle quand elle est inutile !..." Mais non, je ne l'honore pas de cette comparaison qu'il ne mérite manifestement pas ! Car le grand Cyrano était, lui... intelligent !

Schricke

Qu'en pense madame Corinne Lepage, ancienne Ministre, pourfendeuse viscérale du nucléaire, et avocate, qui a représenté la Suisse lorsque ce pays a attaqué la France au sujet du "danger" représenté par sa centrale de Bugey (en Rhône-Alpes) ? Je serais curieux de connaître son avis (autorisé ?) sur la question !

Guillaume Colaianni

Favorable au prolongement de la durée de vie des centrales françaises. Le meilleure solution pour le moment pour éponger les risques probables d'approvisionnement en énergie tout en conservant une empreinte carbone aussi neutre que possible.
L'éolien et le photovoltaïque occasionnent un stress sur les terres rares et les métaux, monopolisent des surfaces de terres arables pour une efficacité pauvre, exportent les émissions de GES vers les pays fabricants, défavorisent l'économie française au profit des pays fabricants, ont un coût important d’adaptation à la grille énergétique, ont un facteur de charge systématiquement décroissant étant donné que les meilleurs emplacements sont déjà occupés.
Pour une information dépassionnée et éclairée sur le sujet, soutenez le Shift Project.

AUDIARD

Avis favorable.
Il faut faire totalement confiance à l'ASN, il ne laisseront rien passer, si une exigence n'est pas respectée ils donneront un avis négatif.!!

Boragure Vannier

Bonjour,
Vous pensez vraiment que l'ASN est indépendante ?
SI c'est la même indépendance que celle qu'on nous promet pour l'IGPN, il y a du souci à se faire....

Schricke

Je crois quand-même qu'il ne faut pas confondre une institution à caractère scientifique, comme l'ASN et une instance à caractère "juridique", qui plus est, est, en l'espèce, "juge et partie" !

Boragure Vannier

M. Schricke, au risque de vous décevoir, l’indépendance de l’ASN, fut-elle « institution à caractère scientifique », est on ne peut plus discutable. Pour une bonne compréhension, un rappel des faits s’impose.

Auparavant, la sûreté nucléaire était contrôlée par une direction générale placée sous la tutelle des ministères de l’Environnement et de l’Industrie. Mais aujourd’hui encore, l’ASN n’est pas réellement indépendante, elle fait partie de l’État. Son président ne peut d’ailleurs pas être révoqué pour des raisons politiques.

Voyez-vous, le problème est que son fonctionnement est très consanguin. Les experts sont très souvent issus du milieu nucléaire. Dans cet ensemble, les experts indépendants n’interviennent pas suffisamment, car ils sont très minoritaires. Cela signifie que les problèmes sont traités en famille. Même si l’indépendance formelle est réelle, il se pose la question de l’indépendance presque intellectuelle. On a créé en 2006 une Autorité de sûreté indépendante, mais on n’a pas changé la manière de fonctionner du système, qui repose sur une confiance que les acteurs doivent pouvoir se faire entre eux. Or, on a parallèlement fait évoluer les opérateurs vers un statut et une logique privés, qui mettent fondamentalement ce principe de fonctionnement en cause.

Actuellement, l’ASN est chargée des questions de sûreté, c’est-à-dire de prévention des accidents d’exploitation, mais pas de sécurité — protection contre les actes de malveillance, les attentats, les sabotages… Une aberration ! Dans les pays qui ont une autorité de sûreté indépendante, comme les États-Unis et la Belgique, cette dernière est également responsable de la sécurité. Évidemment, elles ne s’occupent pas de ce qui relève des opérations de gendarmerie contre les actes de malveillance, mais elles donnent un avis d’expert sur la sûreté sous l’angle de la protection. En France, l’ASN n’a pas le droit de s’en occuper. Résultat, quand Greenpeace a révélé des problèmes de sécurité liés aux piscines d’entreposage du combustible, elle n’a pas pu réagir. C’est d’autant plus surprenant que son appui technique, l’IRSN, peut travailler sur cette question.

En avril 2016, l’ASN révélait l’existence de 430 dossiers de fabrication irréguliers — des dossiers « barrés », dont certains remontaient aux années 1960 — dans les archives de l’usine Areva du Creusot où sont forgés les gros composants en acier des réacteurs nucléaires, notamment la cuve de l’EPR de Flamanville. Elle avait alors demandé à l’exploitant d’éplucher l’intégralité de ses 6.000 dossiers, et d’autres anomalies avaient été découvertes. Une sérieuse entaille dans le système de contrôle de la sûreté nucléaire, qui repose sur la confiance entre le gendarme du nucléaire et les exploitants — le travail de la première consistant en grande partie à examiner des dossiers techniques fournis par les seconds. C’était du déclaratif. Ce système a longtemps laissé passer les falsifications du Creusot. De la même manière, l’ASN ne s’est rendu compte que très tardivement des problèmes de la cuve et des soudures de l’EPR de Flamanville, parce qu’EDF a tardé à lui en parler et a attendu qu’il soit trop tard pour imposer ses solutions. Entre les réacteurs, les usines du cycle du combustible, la médecine, les sources radioactives, le champ des missions de l’ASN est considérable et le nombre de contrôleurs est insuffisant. Pour faire face à des exploitants qui falsifient ou ne communiquent que trop tardivement, il faut plus de contrôles et donc plus de moyens.

Il faut avant tout que l’ASN assume de sanctionner. Elle est vue comme un “gendarme du nucléaire”, mais elle se considère en fait comme une autorité technique. Elle contrôle techniquement la sûreté mais ne sanctionne pas les mauvais comportements des exploitants, qui pourtant se plient de moins en moins bien et dans les délais aux prescriptions. Et quand on est confronté à des problèmes de qualité voire de fraude, comme sur la cuve de l’EPR ou les falsifications du Creusot, cela conduit à un laxisme très problématique.

Philippe Charles

Merci M. Vannier pour votre contribution bien étayée, j'ai appris bcp de chose en la lisant.
Les nucléophiles en restent becs cloués !

Dominique Wenger

Cher Monsieur Vannier

J'admire la précision de votre papier, et votre approche fouillée du problème.
Néanmoins quand on lit le document sur l'ASN de notre très cher Connaissancedesenergies, on remarque quelques différences avec certaines (certaines seulement, pas toutes, loin de là) de vos analyses et en particulier en ce qui concerne l'usine du Creusot et l'indépendance de l'ASN.

Sur ce dernier point, vous écrivez d'ailleurs : "Mais aujourd’hui encore, l’ASN n’est pas réellement indépendante, elle fait partie de l'Etat. Son président ne peut d’ailleurs pas être révoqué pour des raisons politiques." L'appartenance à l'Etat ne me parait pas obligatoirement un trait de dépendance. De quoi ou de qui voudriez vous que l'ASN fasse partie ? L'irrévocabilité de son président que vous notez aussi, est à mon sens une condition d'indépendance.
Vous semblez regretter que "Les experts soient très souvent issus du milieu nucléaire." Je pense au contraire que cette qualité est nécessaire, et je préfère ces gens là plutôt que des personnes issues d'autres milieux et ne connaissant pas l'industrie nucléaire. Imaginez donc des énarques !

Pour finir si je déplore avec vous le laxisme qui a entouré les malfaçons du Creusot, je ne suis pas certains que le suivi des fabrications métallurgiques soient dans les missions de l'ASN. Dans ce cas il faudrait sans doute qu'elles y rentrent.

Encore merci pour votre texte brillant que j'ai lu avec plaisir, et qui donne une vision un peu inhabituelle de cet organisme, même si je me suis permis d'écrire quelques remarques.

Schricke

Bonjour Mr Vannier,
Puisque vous m’interpellez nommément, à ce sujet, je souhaiterais apporter la contradiction à quelques-uns de vos propos mettant en doute l’indépendance, et même la compétence de l’ASN.
En effet, vous écrivez (je cite) : « aujourd’hui encore, l’ASN n’est pas réellement indépendante, elle fait partie de l’État. Son président ne peut d’ailleurs pas être révoqué pour des raisons politiques » J’aurai tendance à penser que, justement, le fait de n’être pas révocable pour des raisons politiques., donne au Président une indépendance indiscutable !… Non ? Par ailleurs, vous écrivez (je cite) : « son fonctionnement est très consanguin. Les experts sont très souvent issus du milieu nucléaire » La encore, je pense que les compétences d’un expert du nucléaire sont, sans aucun doute, plus indiscutables si celui-ci connaît bien les problèmes, compte tenu de ses expériences pratiques dans le domaine concerné !… Je pense, en effet, que l’expertise d’un ingénieur ayant pratiqué « sur le terrain » soit préférable à celle, par exemple d’une juriste, fût-elle « distinguée », comme certaines anciennes Ministres, viscéralement et idéologiquement antinucléaire, qui se produisent sur tous les plateaux de TV pour dire n’importe quoi !…Voire pour représenter la Suisse dans une plainte dirigée contre la centrale nucléaire de Bugey (Ain), alors que ce pays dispose, sur son sol, de la plus vieille centrale nucléaire d’Europe !.… Non ?
Vous évoquez, par ailleurs, l’action de Greenpeace, dont « l’indépendance » est bien connue, vis à vis du nucléaire, notamment !… ONG pour laquelle il m’arrive de m’étonner que les « gesticulations » antinucléaires, ne se développent, pour l’essentiel, qu’en France, mais jamais, par exemple, en Russie, dont les centrales sont beaucoup plus dangereuses (type Tchernobyl), et sur les dômes desquelles on ne voit jamais « gesticuler » ses militants ? Plusieurs hypothèses peuvent être formulées : Peut-être ces militants craignent-ils plus. La « sensibilité de la gâchette » des pandores russes que celle de nos gendarmes, chargés de la protection des sites nucléaires ? Certains mauvais esprits vont même jusqu’à penser que la Russie serait « préservée » du fait que « Gasprom » serait l’un des plus importants bailleurs de fonds de Greenpeace, et que, compte tenu de sa proximité avec Poutine, on ne « voudrait pas leur faire de peine » !…
En outre, la fermeture d’une centrale nucléaire conduisant, en général à l’ouverture d’une centrale à Gaz, c’est tout « bénef » pour Gasprom !… dont Greenpeace serait le meilleur agent commercial ?
Bien entendu, je balaie d’un revers de main dédaigneux cette hypothèse… complotiste et malveillante !…
Mais, d’une façon générale, je pense que vos « réserves » vis à vis de l’indépendance, et des compétences de l’ASN, peu respectueuses du niveau de compétence des scientifiques et ingénieurs qui la servent, soient justifiées plus par une certaine aversion pour l’industrie nucléaire que par des motifs factuels relatifs à cet organisme de contrôle, qui fait de cette industrie la branche industrielle la plus surveillée et contrôlée, et en fait, l’industrie la moins accidentogène (et de loin!), beaucoup moins, en tous cas, que l’industrie chimique, dont l’accident AZF de Toulouse fit plus de victimes, en quelques minutes, que les 58 réacteurs nucléaires d’EDF en 40 ans !….D’ailleurs l’ASN n’est pas le seul organisme chargé du contrôle de cette industrie !… Et vous le savez bien !
Enfin, Vous écrivez (je cite) : « De la même manière, l’ASN ne s’est rendu compte que très tardivement des problèmes de la cuve et des soudures de l’EPR de Flamanville, parce qu’EDF a tardé à lui en parler et a attendu qu’il soit trop tard pour imposer ses solutions. »
Vous décrivez ainsi une situation en « recopiant » fidèlement l’interprétation des faits de certains adversaires viscéraux du nucléaire (Greenpeace?). J’ai eu l’occasion de lire les rapports de l’ASN (entre autres) à ce sujet, dont l’interprétation des faits est, pour le moins très différente !...Mais ici, on rentre dans la polémique habituelle des partisans et des adversaires….
Au fait, vous est-il arrivé de lire certains des très nombreux rapports émis par l’ASN ? Je vous les conseille vivement ! Il sont très « instructifs » !… même pour celles et ceux qui souffrent d'une aversion viscérale pour l’industrie nucléaire...
Avec tous mes vœux !
Daniel Schricke

dédé 29

Si l'on ne veux pas etre oblige d'installer dans la décennie qui arrive un gros paquet de turbines à gaz ,il faut lancer rapidement les 6 EPR prévus et se préparer pour les 15 suivants .

Schricke

Vous avez raison, mais je crains, hélas, qu'il n'y ait pas que Mr Rochain à convaincre !...

Ernst Flugg

@ Schricke (et à beaucoup d'autres)
A la lecture de certains commentaires, je ne peux hélas qu'abonder dans votre sens, et j'ajouterais même qu'il vous faudra redoubler d'explications pertinentes face aux faits établis et aux solides arguments avancés, car jusqu'ici, force est de constater la faiblesse desdites explications, vous peinez à convaincre. Bon courage.

Schricke

J'émets une hypothèse: Les "lobbys" dont se repaissent régulièrement les nucléophobes viscéraux par idéologie ne sont peut-être pas du côté ou ils les placent habituellement ? Je suis de ceux qui sont convaincus que la "course" aux productions des ENRi est si "juteuse" que tous ceux qui en profitent (dans des conditions parfois maffieuses !) disposent de moyens de promotion (j'ai failli dire "de propagande" !...) par médias interposés, que la "vox-populi", mal informée, finit par croire aux "profiteurs" des ENRi, et moins aux scientifiques qui démontrent, chiffres factuels à l'appui, qu'il sera impossible de se passer de la production nucléaire si on veut vraiment réduire les émissions de GES... Il est vrai que Fukushima est passé par la, et a été soigneusement exploité par les nucléophobes de tous poils ! (Avec beaucoup de contre-vérités et de mensonges !)

Schricke

Je pense qu'il suffit de comparer les résultats factuels entre, par exemple, la France, très nucléarisée, et l'Allemagne, très "ENRisée", pour disposer des premiers éléments de réflexion: Le kwh Allemand est beaucoup plus cher que son homologue Français, et en plus, il est beaucoup plus émetteur de CO² !...(Vous savez bien: le fameux "modèle" Allemand dont nous rebattent les oreilles nos "écolos" !...). Et c'est logique, compte tenu de l'intermittence des productions éoliennes et PV, auxquelles il faut bien adjoindre des productions "classiques" (charbon et gaz) très polluantes, si on veut disposer de l'électricité en permanence. Et, sur le plan de la sécurité, je me permets de vous rappeler que compte tenu du fait que l'industrie nucléaire est certainement la plus surveillée (à raison), les 58 réacteurs nucléaires d'EDF ont fait beaucoup moins de victimes en 40 ans d'existence que l'usine AZF de Toulouse en quelques minutes... Mais je pourrais vous fournir bien d'autres arguments, qui me paraissent parfaitement convaincants, en dépit des "cours magistraux" et contestataires de Mr Rochain

Dominique Wenger

Monsieur,
Quelques points que vous connaissez surement et qui étayent votre argumentation.
Quand l'Allemagne a fermé environ 8 GW nucléaires, elle a dû mettre en service près de 100 GW éoliens. Joli gabegie.
On vient de fermer l'usine de Fessenheim dont les frontaliers allemands verts craignaient les retombés, mais on conserve la centrale au charbon de Rheinkraftwerk près de Karlsruhe, de la même puissance et à 100 km environ de de Fessenheim. J!'ai l'impression que l 'Europe marche sur la tête.
Ces verts allemands qui se sont tellement opposés au nucléaire, manifestent maintenant contre les mines de charbon et de lignite de la Ruhr. Quand on voit Erzweiler par exemple, on les comprend. N'empêche personne ne les renvoie (encore) à leurs incohérances.

Schricke

C'est évident !... Sauf pour quelques forcenés (pas toujours désintéressés !...) partisans viscéraux et idéologiques des ENRi !... dont nous connaissons l'un des représentants caricatural les plus accomplis !... qui n'a toujours pas l'air de "fatiguer" !... (ses batteries sont surement "regonflées" au photovoltaïque !...)

Max Maes

Et il faudrait lancer une fabrication en série de SMR

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