Nucléaire : les centrales françaises sont « prêtes » à s'adapter face au risque caniculaire cet été, assure EDF

  • AFP
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Alors que l'été s'annonce chaud et sec, les centrales nucléaires françaises sont "prêtes" à s'adapter, en termes de besoins électriques, d'impact environnemental, comme de sûreté, a assuré EDF mardi. Avec une chaleur particulièrement précoce en France, l'électricien a déjà dû réduire la puissance d'un réacteur pendant quelques heures en mai au Blayais (Gironde). Idem en juin à Saint-Alban, au bord du Rhône.

Objectif : limiter, à des fins environnementales, l'échauffement de l'eau de rivière nécessaire au refroidissement des réacteurs. Chaque centrale a en effet des limites réglementaires de température de rejet de l'eau à ne pas dépasser, en particulier celles en circuit "ouvert" (sans tour de refroidissement, qui rejettent en rivières). "Face à un été qui s'annonce chaud et sec, le parc nucléaire est prêt et résilient", a dit à la presse Cécile Laugier, directrice Environnement et prospective à EDF.

Avec une sécheresse "très marquée notamment dans le Sud-Est, et une fonte des glaciers plus précoce", on a "globalement un peu moins d'eau disponible cette année", a-t-elle relevé. "L'été pourrait être long", mois de septembre inclus, ajoute-t-elle: EDF pourra ainsi être amené à de nouvelles baisses de production, même si cela ne pourra se prévoir que de semaine en semaine.

Selon elle, les centrales les plus exposées au risque de dépassement des limites thermiques de rejet de l'eau sont Golfech, près d'Agen, Le Blayais, et sur le Rhône Bugey, Saint-Alban et Tricastin. S'y ajoute Chooz, dans les Ardennes, du fait d'un accord franco-belge sur le débit de la Meuse.

Pour autant, depuis les canicules de 2003 puis 2005 et 2006, des modulations à ces limites de températures ont été autorisées, permettant de les dépasser temporairement en cas de besoin d'approvisionnement électrique exprimé par RTE, le gestionnaire du réseau. "La surveillance environnementale est alors renforcée", dit Mme Laugier, assurant que globalement jusqu'ici "les impacts thermiques sur les écosystèmes ont été peu perceptibles".

En terme d'impact sur la production, EDF relativise : depuis 2000, les pertes pour cause de température élevée ou de faible débit des fleuves ont représenté en moyenne 0,3% de la production annuelle du parc. Les canicules ont déjà provoqué des indisponibilités simultanées de réacteurs atteignant près de 6 GW, soit environ 10% de la capacité installée, selon RTE, qui dans ses projections à 2050 prévoit que ce phénomène progresse.

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