- AFP
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La sûreté nucléaire est restée à un niveau "satisfaisant" en France l'an dernier, selon un bilan de l'ASN dévoilé jeudi, mais le secteur reste confronté à un nombre de défis importants.
"Le constat général pour 2020 est que la sûreté des installations nucléaires s'est maintenue dans l'ensemble à un niveau satisfaisant pour tous les exploitants et a même progressé en matière de rigueur d'exploitation, notamment chez EDF, dans un contexte particulier induit par la crise sanitaire", a salué le président Bernard Doroszczuk.
Il a toutefois ajouté quelques observations venant nuancer cette appréciation générale, lors de la présentation de ses vœux à la presse. Chez EDF, existe ainsi "une régression dans la prise en compte de la radioprotection des travailleurs" et la "persistance d'écarts affectant des matériels, qui auraient remis en cause leur capacité à remplir leur fonction en cas d'accident". Il s'agit par exemple de problèmes affectant les groupes électrogène de secours au diesel.
M. Doroszczuk a aussi évoqué trois faits d'importance, à commencer par la crise sanitaire qui a été globalement bien gérée. Autre dossier marquant, la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 900 MW d'EDF au-delà de 40 ans. "Le point de vigilance principal concerne la capacité industrielle d'EDF et des intervenants de la filière nucléaire", a souligné le président de l'ASN. Les entreprises vont en effet être confrontées à de nombreux travaux indispensables ces prochaines années, avec une lourde charge de travail.
Enfin, M. Doroszczuk a insisté sur la nécessité d'avancer sur la gestion des déchets, alors que la France prépare un nouveau Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) pour 2021-2025. Il devra s'agir d'un plan "sur la durée duquel les choix devront être faits, les décisions devront être prises", a souligné le président de l'ASN.
Interrogé sur le calendrier du chantier de l'EPR de Flamanville (Manche), où EDF prévoit de charger le combustible fin 2022, M. Doroszczuk a insisté sur l'importance du chantier de reprise d'une centaine de soudures. "Aujourd'hui nous n'avons pas d'élément conduisant à mettre en doute le planning qui a été présenté par EDF. C'est très serré, c'est sur le chemin critique. S'il n'y a pas d'élément nouveau, ça semble possible", a-t-il jugé.