Nucléaire : une des deux usines Orano de la Hague à l'arrêt pour corrosion

  • AFP
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Orano a dû arrêter une de ses deux usines de retraitement de déchets nucléaires, situées à La Hague (Manche), pour au moins deux mois, à la suite notamment d'un problème de corrosion, a-t-on appris vendredi auprès du site. "L'usine UP3 a été stoppée fin septembre et nous espérons redémarrer début décembre", a affirmé à l'AFP la direction du site confirmant des informations du quotidien La Presse de la Manche.

Cet arrêt est lié notamment à un problème sur des évaporateurs, des cuves très irradiantes, sous haute surveillance depuis 2016 en raison d'une corrosion plus rapide que prévue.

Un des évaporateurs a atteint "un critère d'arrêt", avec une épaisseur de paroi de 7,5 mm (contre 14 mm lors des mises en service des cuves entre 1989 et 1994), selon Orano. Un autre évaporateur a dû en outre être arrêté pour réparation après la détection d'une fuite sur une tuyauterie d'évacuation de vapeur, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Or l'arrêt de deux des trois évaporateurs entraîne celui de l'usine, selon Orano.

En 2020, Orano avait annoncé un investissement de 700 millions d'euros pour le remplacement progressif à partir de 2022 des six évaporateurs de La Hague. La mise en service des nouveaux évaporateurs d'UP3 est prévue pour 2023, selon Orano.

"Il n'y a pas de mesures de chômage partiel. Nous en profitons pour réaliser en avance des opérations de maintenance programmée", a précisé la direction vendredi. La direction assure qu'il est encore trop tôt pour dire si cet arrêt aura un impact sur la quantité de combustibles retraités en 2021.

Tous les combustibles irradiés dans les centrales nucléaires françaises convergent vers la Hague afin d'y être retraités. Avant leur retraitement, ils refroidissent dans les immenses piscines du site. Ces piscines sont menacées de saturation en 2030. L'ASN "insiste sur l'importance de l'anticipation et de la maîtrise des parades qui seraient mises en oeuvre à ce sujet", a-t-elle indiqué vendredi.

Ces évaporateurs de 8 m de haut "assurent la concentration des produits de fission, qui contiennent l'essentiel de la radioactivité" des combustibles, selon l'ASN. Ils ne sont accessibles que via des robots.

Selon la direction près de 5 000 personnes travaillent sur le site : 4 000 employés d'Orano et 1 000 salariés d'entreprises sous-traitantes. "Les effectifs liés à la conduite des installations de l'usine d'UP3 représentent près de 350 personnes", hors maintenance ou radioprotection, selon la direction.

La Hague est le site qui concentre le plus de radioactivité en Europe.

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