Orano: des résultats en baisse mais une année 2022 "résiliente"

  • AFP
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Le groupe nucléaire français Orano a enregistré en 2022 un chiffre d'affaires et un résultat en recul, mais l'entreprise défend des performances opérationnelles "solides" portées par la "bonne dynamique" de ses activités du cycle de l'uranium.

L'entreprise, contrôlée par l'Etat français, a en effet plongé dans le rouge avec une perte nette de 377 millions d'euros en 2022 (contre un bénéfice de 678 millions en 2021), selon un communiqué du groupe publié jeudi.

Ce communiqué souligne l'impact négatif de "la chute des marchés financiers" sur des provisions destinées à couvrir ses futures dépenses de démantèlement d'installations nucléaires et de gestion des déchets radioactifs, dans le cadre de ses obligations de fin de cycle. Ces provisions, pour un montant total de 7,8 milliards d'euros, font l'objet de placements financiers dont l'évolution est par essence volatile.

Mis à part ces éléments, le résultat opérationnel reste positif mais recule à 509 millions d'euros, contre 771 millions en 2021. Et le bénéfice net ajusté, qui reflète mieux sa performance économique que le bénéfice net, s'est établi à 176 millions d'euros (contre 347 millions en 2021), "traduisant la résilience des activités opérationnelles malgré un contexte inflationniste sur les coûts", selon le communiqué.

L'année 2022 succède en effet à une année 2021 "atypique" marquée par la contribution "exceptionnelle" et ponctuelle de plusieurs contrats avec des électriciens allemands, de plus d'1,5 milliard d'euros au total, prévoyant le retour en Allemagne de déchets nucléaires traités en France.

En 2022, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros, en retrait par rapport à 2021 (4,7 milliards d'euros) ce qui reste dans la fourchette haute de ses prévisions revues à la hausse au 1er semestre.

"Les résultats d'Orano sont solides en dépit du contexte de forte inflation et s'inscrivent dans la bonne dynamique de nos marchés", a souligné Philippe Knoche directeur général, cité dans le communiqué.

Le groupe, issu de la restructuration de l'ex-Areva, est spécialisé dans le cycle du combustible nucléaire: mines, enrichissement de l'uranium, recyclage des combustibles usés mais aussi logistique, démantèlement et ingénierie.

Avec le début de la guerre en Ukraine, les prix de la conversion et de l'enrichissement d'uranium, étapes clés de la fabrication de combustible pour les réacteurs, ont connu une forte hausse, dans un contexte d'interrogations sur la dépendance à la Russie, premier acteur mondial de l'uranium enrichi.

Orano souligne que la guerre en Ukraine n'a eu que des impacts "très limités" sur ses activités, et n'avoir "ni personnels ni actifs industriels" en Russie comme en Ukraine.

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