Total annonce des mesures pour réduire l'impact environnemental de ses activités en Ouganda et en Tanzanie

  • AFP
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Total a annoncé lundi des mesures pour tenter de réduire l'impact environnemental de ses activités en Ouganda et Tanzanie, promettant "la transparence" en publiant les audits réalisés.

Son projet "Tilenga" prévoit le forage de plus de 400 puits de pétrole, dont un tiers dans le parc national des Murchison Falls en Ouganda, et la construction d'un oléoduc de 1 445 kilomètres (projet EACOP) traversant ce pays et la Tanzanie voisine, au grand dam des associations de défense de l'environnement.

Le groupe pétrolier français explique en avoir limité l'emprise: "alors que les permis couvrent près de 10% du parc, le développement sera restreint à moins de 1%". La surface occupée par les installations temporaires et permanentes sera "minimisée", avec une emprise au sol inférieure à 0,05% du parc, selon un communiqué.

Le groupe promet aussi "des plans d'action définis avec les autorités locales" en faveur de la biodiversité: augmentation de 50% du nombre de rangers des Murchison Falls, soutien à la réintroduction du rhinocéros noir en Ouganda... Et Total ajoute être "en contact étroit" avec des experts de l'Union pour la conservation de la nature (UICN) afin de "protéger les chimpanzés et leurs habitats forestiers".

Les associations s'alarment des conséquences du projet, alors que plus de 50% des espèces d'oiseaux et 39% des espèces de mammifères d'Afrique sont représentées dans ce bassin du lac Albert.

Du côté des Amis de la Terre, on relève lundi que l'emprise au sol ne règle pas tout, et on évoque plus globalement un "écart récurrent entre les déclarations et ce que l'on voit sur le terrain". "Total essaie de redorer son image sur ce projet au moment où le groupe cherche des fonds pour financer" l'oléoduc, commente Juliette Renaud, chargée de campagne au sein de l'ONG.

Plus de 250 ONG locales et internationales ont adressé le 1er mars un courrier aux grandes banques privées, les appelant à ne pas financer "le plus long oléoduc de pétrole brut chauffé au monde", aux "risques largement documentés" pour les personnes, l'eau, la nature et le climat.

Selon un rapport publié en octobre par les Amis de la Terre et Survie, plusieurs "dizaines de milliers de personnes" sont affectées par l'ensemble du projet - tout premier projet pétrolier d'Ouganda - et ont commencé à perdre leurs moyens de subsistance.

Selon Total, le projet nécessite d'acquérir 6 400 hectares, concernant plus de 18 000 "parties prenantes", propriétaires ou exploitants de parcelles, et abritant 723 foyers à qui il sera proposé de choisir entre un logement neuf et une indemnisation. Les 29 premiers relocalisés ont opté pour un logement, précise le groupe.

"Nous reconnaissons que les projets Tilenga et EACOP présentent des enjeux importants sur le plan sociétal et environnemental, que nous prenons en considération avec responsabilité", a déclaré lundi le PDG Patrick Pouyanné, assurant de sa volonté de "transparence sur les études menées par Total et des tiers indépendants et les actions prises en conséquence", dans le communiqué du groupe.

Le groupe a mis en ligne le détail de rapports réalisés depuis deux ans. Après la phase d'exploration, Total, associé avec la compagnie chinoise China National Offshore Oil Corporation (Cnooc), est en attente de la décision finale d'investissement pour passer à l'exploitation.

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