Les sociétés uniquement centrées sur le gaz et le pétrole n'ont pas d'avenir « à moyen-long terme » selon le patron d'Eni

  • AFP
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Le patron du groupe d'hydrocarbures Eni, Claudio Descalzi, a estimé vendredi que les sociétés exerçant uniquement dans la sphère du gaz et du pétrole n'avaient pas d'avenir "à moyen et long terme", soulignant en revanche le potentiel des déchets.

Dans un long entretien au quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, M. Descalzi a souligné que "la diversification dans les énergies renouvelables et dans l'économie circulaire (était) fondamentale", et qu'Eni s'était déjà engagé dans cette voie. Alors qu'on lui demandait s'il y avait "un avenir pour une entreprise uniquement de pétrole et gaz", il a répondu : "à moyen-long terme, je ne pense pas". Et interrogé pour savoir si les déchets étaient "le pétrole de demain", M. Descalzi a estimé que cela était "exactement cela".

"L'augmentation démographique et l'amélioration des standards de vie conduiront à une hausse exponentielle des déchets. Il sera par conséquent indispensable de les éliminer de façon propre et utile", a ajouté le dirigeant de 64 ans. Eni entend donc accélérer sa diversification dans les énergies renouvelables et l'économie circulaire. M. Descalzi a noté que le groupe allait investir, dans les trois prochaines années, un milliard d'euros en recherche et développement, et trois milliards dans les projets de "décarbonisation".

Parmi les projets engagés, des sites de transformation des déchets organiques urbains en énergie, le traitement des plastiques non recyclables, qui représentent selon lui 50% du total des plastiques, en extrayant le méthanol ou l'hydrogène, et l'évolution de la chimie et du raffinage en Italie.

Concernant le groupe, il a souligné qu'en cinq ans, il était passé d'une production de 1,5 million de barils par jour à 1,8 million, ce qui a permis de réduire l'endettement. Même amélioration en terme de réduction des coûts, puisqu'il fallait en 2014 un baril à 114 dollars pour couvrir les coûts, un chiffre qui passera à 55 dollars à la fin de l'année.

Après le rachat des actifs d'ExxonMobil en Norvège, qui lui a permis de devenir le deuxième producteur du pays, Eni ne compte pas réaliser de nouvelles acquisitions à court ou moyen terme, a-t-il dit.

Et concernant le fait qu'Eni soit éventuellement une proie pour d'autres groupes, comme Total, il a indiqué: "je ne sais pas si Total ou d'autres compagnies sont intéressées par Eni" mais, "sans le feu vert du gouvernement italien (actionnaire à 30,1% du groupe via le ministère des Finances et la Caisse des dépôts, NDLR) personne ne pourra nous atteindre".

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