Pétrole iranien: les alliés américains « mécontents » des décisions de Washington selon Téhéran

  • AFP
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Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif a affirmé dimanche que les alliés des États-Unis étaient "mécontents" de la décision américaine de mettre fin aux dérogations permettant à huit pays l'achat de pétrole iranien.

À partir du 2 mai, ces pays - la Chine, l'Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l'Italie et la Grèce - seront exposés à des sanctions américaines s'ils continuent d'acheter du pétrole iranien.

"Les alliés des États-Unis sont mécontents (...) et disent qu'ils trouveront des moyens d'y résister", a dit M. Zarif dans un entretien à la chaîne américaine Fox, citant la Chine, la Turquie, la Russie et la France dans le lot des "mécontents". "Personne n'apprécie le fait que les États-Unis essaient d'imposer leur volonté au reste de la communauté internationale. C'est de la contrainte, pure et simple", a-t-il dénoncé.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton lui a répondu dimanche sur la même chaîne. "Je suis touché que M. Zarif s'inquiète que nos alliés soient parfois impatients avec nous sur ce point", a-t-il ironisé. "Nous travaillons très étroitement avec tous nos alliés européens et je pense que la lueur de désaccord qu'il évoque n'existe vraiment qu'à ses yeux", a ajouté M. Bolton, estimant que l'Europe était "la région la plus menacée à l'heure actuelle par les capacités balistiques de l'Iran".

La Chine et la Turquie ont toutes deux protesté dans la semaine contre les "sanctions unilatérales" annoncées lundi par les États-Unis. "Des entreprises chinoises qui importaient du pétrole iranien ont fait savoir qu'elles allaient arrêter", a souligné M. Bolton, qui a par ailleurs assuré avoir "clairement exposé (la) position" américaine sur le sujet lors de sa rencontre au début du mois avec le ministre turc des Affaires étrangères.

Les États-Unis ont rétabli en novembre de dures sanctions économiques contre Téhéran, ainsi que contre tous les pays qui ne les respectent pas, après son retrait de l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien.

Cette campagne de "pression maximale" contre l'Iran vise selon Washington à mettre fin aux "activités déstabilisatrices" de Téhéran au Moyen-Orient. "La volonté du président Trump de mettre une pression maximale sur l'Iran afin de nous mettre à genoux et de nous faire céder est condamnée à échouer", a déclaré M. Zarif sur Fox.

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