Poubelles, ports : les perturbations continuent, le trafic SNCF en amélioration

  • AFP
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Paris sous les poubelles, son boulevard périphérique brièvement bloqué, deux raffineries menacées d'arrêt mais des trains plus nombreux : le passage en force du gouvernement sur les retraites a relancé la combativité de certains secteurs, alors qu'une journée noire se profile dans le métro parisien jeudi.

Des transports moins perturbés

Dans le ciel, le trafic se normalise vendredi, notamment à l'aéroport de Paris Orly et s'annonce normal durant le week-end.

Dans le rail, l'Unsa-Ferroviaire, deuxième syndicat de la SNCF, a appelé à poursuivre la grève reconductible "jusqu'au retrait" de la réforme des retraites, alors qu'une réunion de l'ensemble des organisations syndicales est toujours en cours.

Le trafic ferroviaire est modérément perturbé vendredi avec notamment 2 TGV sur 3, et 1 TER sur 2.

Des manifestants ont envahi les voies de la gare de Toulon dans la matinée, bloquant le trafic durant une heure.

La situation s'est améliorée en Ile-de-France, cependant 11 lignes de RER et trains de banlieue sur 16 restaient affectées par le mouvement de contestation vendredi.

Mais les Parisiens doivent s'attendre à "une journée noire" dans le métro jeudi, selon FO-RATP, premier syndicat chez les conducteurs, qui dénonce "le déni de démocratie et le bras d'honneur envoyés à toute la population française".

Deux raffineries menacées d'arrêt

A Gonfreville-l'Orcher, dans la Manche, les salariés grévistes de TotalEnergies "ont haussé le ton", selon Eric Sellini, coordinateur CGT. "Les principales unités commenceront à s'arrêter à partir de demain (samedi)" et "normalement, la raffinerie sera arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard", a-t-il prévenu.

La menace d'un arrêt des raffineries est brandie par la CGT pour in fine assécher les stations-service. Stopper une raffinerie est complexe, la direction peut s'y opposer.

Près de Marseille, la raffinerie de Petroineos où le travail avait repris jeudi, est menacée d'arrêt total "au plus tard lundi après-midi", selon Sébastien Varagnol, délégué CGT. "Les expéditions de carburant sont arrêtées cet après-midi (vendredi), et ce week-end, on prépare l'arrêt total des installations, qui aura lieu au plus tard lundi après-midi", dit-il.

Electriciens et gaziers toujours en grève

Les baisses de production se sont poursuivies dans l'électricité vendredi matin, sans impacts sur les clients mais affectant les finances d'EDF. "Les piquets n'ont pas été levés, au contraire ils ont été prolongés", selon la CGT, avec des baisses de production qui oscillent entre 15.000 et 20.000 MW depuis une semaine.

"A 8h00, la baisse sur l'ensemble des moyens de production était de 8.170 MW", sans baisse dans le nucléaire, selon la direction.

Le filtrage à l'entrée des sites se poursuit, selon Laurent Charletoux, délégué central CFDT à EDF : "On essaye de ne pas embêter le citoyen (...) mais le gouvernement devrait être inspiré de savoir ce qui pourrait se passer s'il poursuit dans la voie dans laquelle il est en ce moment".

Côté gaz, le blocage des quatre terminaux méthaniers de France est entré dans son onzième jour, sans conséquence pour les clients selon GRTgaz.

Le blocage se poursuit aussi dans les onze sites de stockage de gaz de Storengy, en grève depuis le 7 mars.

Pas de remorqueurs au port du Havre

Au Havre, les marins et officiers CGT de la société Boluda sont restés à quai vendredi, perturbant considérablement toute l'activité du port. Dans la pratique, les porte-conteneurs, méthaniers, gaziers ou pétroliers, qui ont besoin d'un, voire deux ou trois, remorqueurs pour entrer ou sortir du port, ne sont plus pris en charge.

A Calais, le trafic des ferries vers la Grande-Bretagne était complètement à l'arrêt vendredi matin: "Rien ne rentre, rien ne sort", a précisé la capitainerie.

10.000 tonnes de poubelles non collectées à Paris

A Paris, 10.000 tonnes de poubelles s'entassent toujours sur les trottoirs, selon la mairie. Un ordre de réquisitions des éboueurs a bien été signé par la préfecture de police de Paris pour permettre le ramassage mais "aucune benne n'est sortie" selon la mairie dans les arrondissements où la collecte est normalement assurée par des agents municipaux.

Selon la CGT, 95% des salariés du site de traitement d'Ivry et 100% des chauffeurs des deux garages sont en grève ce vendredi. Concernant les éboueurs, aucun chiffre de grévistes n'a été communiqué de source syndicale.

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