Poubelles, raffineries: les perturbations continuent, grève reconduite à la SNCF

  • AFP
  • parue le

Paris sous les poubelles, son boulevard périphérique brièvement bloqué, deux raffineries menacées d'arrêt mais des trains plus nombreux : le passage en force du gouvernement sur les retraites a relancé la combativité de certains secteurs, alors qu'une journée noire se profile dans le métro parisien jeudi.

Grève reconduite à la SNCF

Dans le ciel, le trafic, qui s'est normalisé, notamment à l'aéroport de Paris Orly, devrait rester sans nuage.

Sur le rail, en revanche, le trafic pour ce week-end n'a pas encore été précisé, mais les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont appelé à maintenir la grève reconductible qui a démarré le 7 mars. Le prochain temps fort "est attendu jeudi 23 mars, sauf si une motion de censure contre le gouvernement est adoptée ou la réforme est retirée", selon Didier Mathis, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire.

Le trafic ferroviaire a été modérément perturbé vendredi avec notamment 2 TGV sur 3, et 1 TER sur 2.

Des manifestants ont envahi les voies de la gare de Toulon dans la matinée, bloquant le trafic durant une heure.

La situation s'est améliorée en Ile-de-France, cependant 11 lignes de RER et trains de banlieue sur 16 restaient affectées par le mouvement de contestation vendredi.

Mais les Parisiens doivent s'attendre à "une journée noire" dans le métro jeudi, selon FO-RATP, premier syndicat chez les conducteurs, qui dénonce "le déni de démocratie" de l'usage du 49.3 par le gouvernement.

Deux raffineries menacées d'arrêt

A Gonfreville-l'Orcher, dans la Manche, les salariés grévistes de TotalEnergies "ont haussé le ton", selon Eric Sellini, coordinateur CGT. "Les principales unités commenceront à s'arrêter à partir de demain (samedi)" et "normalement, la raffinerie sera arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard", a-t-il prévenu.

La menace d'un arrêt des raffineries est brandie par la CGT pour in fine assécher les stations-service. Stopper une raffinerie est complexe, la direction peut s'y opposer.

Près de Marseille, la raffinerie de Petroineos où le travail avait repris jeudi, est menacée d'arrêt total "au plus tard lundi après-midi", selon Sébastien Varagnol, délégué CGT. "Les expéditions de carburant sont arrêtées cet après-midi (vendredi), et ce week-end, on prépare l'arrêt total des installations, qui aura lieu au plus tard lundi après-midi", dit-il.

Electriciens et gaziers toujours en grève

Les baisses de production se sont poursuivies dans l'électricité vendredi matin, sans impact sur les clients mais affectant les finances d'EDF. "Les piquets n'ont pas été levés, au contraire ils ont été prolongés", selon la CGT, avec des baisses de production qui oscillent entre 15.000 et 20.000 MW depuis une semaine.

La direction d'EDF a fait état d'une baisse de production de 6.260 MW à 16h00, sans baisse dans le nucléaire.

Le filtrage à l'entrée des sites se poursuit, selon Laurent Charletoux, délégué central CFDT à EDF : "On essaye de ne pas embêter le citoyen (...) mais le gouvernement devrait être inspiré de savoir ce qui pourrait se passer s'il poursuit dans la voie dans laquelle il est en ce moment".

Côté gaz, le blocage du terminal méthanier de Dunkerque a été levé vendredi au onzième jour de grève, selon la direction, alors que les trois autres terminaux méthaniers restaient bloqués, selon la CGT, sans conséquence pour le réseau dans l'immédiat.

Le blocage se poursuit aussi depuis le 7 mars, dans les onze sites de stockage souterrains de gaz de Storengy, notamment le plus important à Chémery (Loir-et-Cher) où la direction a dû fermer les vannes vendredi.

Pas de remorqueurs au port du Havre

Au Havre, les marins et officiers CGT de la société Boluda sont restés à quai vendredi, perturbant considérablement toute l'activité du port. Dans la pratique, les porte-conteneurs, méthaniers, gaziers ou pétroliers, qui ont besoin d'un, voire deux ou trois remorqueurs pour entrer ou sortir du port, ne sont plus pris en charge.

A Calais, le trafic des ferries vers la Grande-Bretagne était complètement à l'arrêt vendredi matin: "Rien ne rentre, rien ne sort", a précisé la capitainerie.

10.000 tonnes de poubelles non collectées à Paris

A Paris, 10.000 tonnes de poubelles s'entassent toujours sur les trottoirs, selon la mairie. Un ordre de réquisitions des éboueurs a bien été signé par la préfecture de police de Paris pour permettre le ramassage mais "aucune benne n'est sortie", selon la mairie, dans les arrondissements où la collecte est normalement assurée par des agents municipaux.

Selon la CGT, 95% des salariés du site de traitement d'Ivry et 100% des chauffeurs des deux garages étaient en grève ce vendredi. Concernant les éboueurs, aucun chiffre de grévistes n'a été communiqué de source syndicale.

bur-clr/ref/tes

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.