Prix des carburants : le gouvernement français appelle les pétroliers à la « modération »

  • AFP
  • parue le

Le gouvernement français a demandé mardi aux pétroliers une certaine "modération" quant à la possible hausse des prix du carburant après la flambée des cours du brut consécutive aux attaques en Arabie Saoudite, tout en assurant qu'il n'y aura pas de problème d'approvisionnement.

"On appelle les pétroliers à la modération sur l'augmentation des prix (...) Je rappelle qu'on est au niveau du pétrole de mai dernier et en l'état nous ne sommes pas dans une crise telle que nous l'avons connue en 2008 avec des prix qui avoisinaient les 150 dollars", a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, interrogé sur franceinfo.

Les professionnels du secteur avaient tiré dès lundi la sonnette d'alarme sur une augmentation de 4 à 5 centimes du litre d'essence.

Lundi, le cours du Brent de la mer du Nord, référence sur le marché mondial, avait bondi de plus de 14,6%, à 69,02 dollars, la plus forte progression depuis la création de ce contrat en 1988. Quant au baril de WTI, référence du brut à New York, il avait grimpé de 14,7% lundi, à 62,90 dollars, soit sa plus forte hausse depuis décembre 2008.

Cet envol des prix fait suite à des attaques menées samedi contre des installations pétrolières saoudiennes, premier producteur d'or noir au monde.

"Il n'y a pas de problème d'approvisionnement", a martelé de son côté la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne sur France 2, reconnaissant qu'il pourrait y avoir une "hausse de quelques centimes". "Il y a des stocks chez les compagnies pétrolières et la France, comme la plupart des grands pays, a des stocks stratégiques qui représentent 90 jours donc trois mois de consommation. Donc il n'y a aucune crainte sur l'approvisionnement", a-t-elle ajouté.

Les attaques de samedi contre l'usine d'Abqaiq et le gisement de Khurais, dans l'est de l'Arabie saoudite, ont entraîné une chute de moitié de la production saoudienne, à hauteur de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l'approvisionnement mondial.

Le collectif des "Gilets jaunes citoyens" a déjà réclamé mardi un "gel immédiat" des prix des carburants et lancé une pétition de soutien à son initiative visant à freiner les effets de la flambée des cours du pétrole.

Rappelant que "le mouvement des Gilets Jaunes fait suite à la hausse des prix du carburant de 2018", ce collectif estime dans un communiqué que "dans un contexte social compliqué, Emmanuel Macron ne doit surtout pas laisser la situation se compliquer".

Sur son blog, Michel-Edouard Leclerc, le président des centres E.Leclerc, qui se présentent comme le "deuxième distributeur de carburant en France", a estimé que "médias et marchés surréagissent" sur le sujet: "s'il n'y a d'autre surenchère que verbale, les cours devraient se restabiliser d'ici quelques semaines".

Néanmoins, en cas de hausse momentanée des prix à la pompe, ajoute-t-il, "les centres E. Leclerc seront obligés de répercuter, même s'ils chercheront à en freiner la répercussion en diminuant leurs marges (très faible, 2 à 3 centimes)".

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