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Le PDG d'EDF a annoncé mardi des "décisions concrètes" à venir sur la filière nucléaire qui vit "des moments difficiles" avec les problèmes sur les chantiers de réacteurs EPR en France et en Angleterre.
"Il ne faut pas se voiler la face, la filière nucléaire française vit des moments difficiles parce que s'accumulent des problèmes de qualité industrielle dans la réalisation des chantiers. De ce fait, les devis, les délais ne sont pas respectés", a déclaré Jean-Bernard Lévy lors d'un congrès à Nice. "Ces lacunes dans la gestion industrielle portent un tort immense à la crédibilité de notre savoir-faire nucléaire. Pour nos clients comme pour les talents qui aspirent à nous rejoindre", a-t-il poursuivi, selon le texte de son discours transmis à l'AFP.
EDF a annoncé récemment un nouveau surcoût pouvant aller jusqu'à 3,3 milliards d'euros pour les deux réacteurs EPR qu'il construit à Hinkley Point C en Angleterre. Le chantier de l'EPR de Flamanville (Manche) a pour sa part encore pris du retard à la suite de problèmes de soudures. Ces problèmes ont conduit le gouvernement à commander cet été un audit extérieur sur la filière, qui doit être remis le 31 octobre. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a assuré dimanche qu'il en tirerait "toutes les conséquences à tous les étages", y compris à EDF.
"Lorsque nous aurons validé la solution retenue pour remédier aux soudures dont la qualité n'est pas au standard attendu, il nous faudra remettre en ordre au plus tôt les objectifs financiers et calendaires du chantier de Flamanville", a rappelé pour sa part Jean-Bernard Lévy. "Mais au-delà de Flamanville, c'est bien pour la filière dans son ensemble que j'aurai à annoncer des décisions concrètes car nous devons collectivement tirer les leçons de cette situation", a-t-il conclu.
EDF prévoyait ces dernières années de démarrer l'EPR de Flamanville fin 2019, pour une mise en service commerciale en 2020, quand le calendrier initial tablait sur 2012. Son coût a entre-temps plus que triplé, à 10,9 milliards d'euros. Mais sa mise en service n'aura finalement pas lieu avant fin 2022 et sera ainsi encore retardée d'au moins trois ans à la suite des problèmes de soudures, avait annoncé EDF cet été.