Projet de réacteurs nucléaires en Grande-Bretagne: Hitachi décidera en 2019

  • AFP
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Le géant industriel japonais Hitachi a indiqué mardi à l'AFP qu'il n'était pas certain de poursuivre son projet de construction de réacteurs nucléaires en Grande-Bretagne, mais se donnait au plus un an pour se prononcer.

"Nous prendrons une décision sur la continuation ou l'arrêt de ce programme fin 2019 au plus tard, mais bien sûr nous pouvons aussi trancher dès janvier ou février", a expliqué un porte-parole à Tokyo.

Hitachi avait racheté en 2012 aux énergéticiens allemands E.ON et RWE le britannique Horizon Nuclear Power, qui prévoit dans un premier temps de construire deux réacteurs sur le site connu sous l'appellation Wylfa Newydd.

"Nous sommes toujours en discussions directes sur le plan financier avec le gouvernement britannique, mais nous ne pouvons pas donner de détails sur les montants en jeu", a ajouté le représentant de la compagnie. Selon le quotidien économique Nikkei, Hitachi compte demander une aide supplémentaire pour mener à bien ce projet de plusieurs dizaines de milliards d'euros.

Le gouvernement japonais, qui tente tant bien que mal de promouvoir les technologies nucléaires nippones à l'étranger, était aussi entré dans la boucle, selon les autorités britanniques, pour pousser ce projet. Mais les efforts du Japon en faveur de ses industriels n'ont guère porté leurs fruits pour le moment, en raison de répercussions fortes de l'accident de Fukushima sur le coût de sureté des autres installations. Cet accident a déjà réduit comme peau de chagrin leurs chances de construire à court terme de nouveaux réacteurs dans l'archipel.

La réorientation des politiques énergétiques dans le monde complique aussi la donne. À l'instar des autres entreprises du monde nucléaire, "nous voyons bien que les circonstances actuelles sont plus difficiles qu'auparavant, notamment du fait du développement des énergies renouvelables", a souligné le porte-parole de Hitachi, groupe qui vient d'annoncer le rachat de la branche réseaux électriques de l'hélvético-suédois ABB.

Autre mastodonte nippon, Toshiba, plombé par des scandales financiers, s'est défait de ses activités nucléaires hors du Japon. Il a cédé ce qui restait de sa filiale américaine Westinghouse, tombée en faillite, et a liquidé dans la foulée NuGen, une société détenue en Grande-Bretagne et qui devait y construire trois tranches sur le site de Moorside, dans le comté de Cumbrie (nord-ouest de l'Angleterre).

La seule centrale nucléaire en chantier au Royaume-Uni est celle de Hinkley Point C, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Le français EDF, allié au chinois CGN, y a commencé les travaux pour deux réacteurs de type EPR.

Selon les médias japonais, Mitsubishi Heavy Industries (MHI) va de son côté renoncer au projet de construction de réacteurs en Turquie en partenariat avec le français Engie.

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