Projet Hercule : les chercheurs d'EDF s'inquiètent d'un possible démantèlement

  • AFP
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Lourdeurs administratives, perte de moyens voire disparition de la recherche publique : le secteur R&D d'EDF, comme les autres entités de l'énergéticien, redoute le projet controversé Hercule et s'inquiète d'un possible démantèlement, a indiqué vendredi l'intersyndicale R&D lors d'une conférence de presse.

"Les équipes Recherche et Développement, de petite taille, fragilisées, isolées entre elles, disposant de peu de moyens financiers et exposées à des restructurations seraient au mieux réorientées vers une activité de prestation de services, au pire dissoutes" si le projet devait aboutir, a indiqué Anne Debregeas, élue Sud Énergie.

Inquiète des "lourdeurs administratives" que les chercheurs ont rebaptisé "désoptimisation industrielle", Clarisse Delalondre, déléguée syndicale CGT, a "peur d'être découpée en morceaux" et appelle à la complémentarité des métiers pour conserver un "groupe intégré".

Les chercheurs revendiquent l'utilité et la polyvalence de leurs recherches et rappellent qu'une équipe maison spécialisée dans la mécanique des fluides vient de mettre en place une modélisation de la dispersion des gouttelettes dans une unité de réanimation réquisitionnée pour les patients Covid-19 à l'hôpital parisien Saint-Louis.

Pensé par le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, le plan "Hercule" pourrait se traduire par une scission du groupe en trois entités : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.

Les syndicats rappellent que leurs effectifs sont passés de 2 700 chercheurs en 2000 à 1 850 aujourd'hui, après 20 ans de mise en concurrence du système électrique. Quatre journées de mobilisation depuis le 26 novembre contre le projet Hercule ont ainsi été particulièrement suivies dans le groupe.

"Les effectifs de la R&D de GDF (maintenant Engie) sont passés de 800 en 2008 à 150 en 2020, précise Jean Anglès, élu CFDT au comité social et économique. Il existe un risque très fort que la R&D d'EDF suive le même chemin". "Nous envisageons deux hypothèses: soit EDF R&D sera dispatché dans les trois pôles soit EDF R&D reste intégré et devient une filiale rattachée soit à l'un des pôles soit directement à la holding", ajoute-t-il.

"On a du mal à comprendre qui porte le projet : si c'est le PDG d'EDF, Bruxelles ou le gouvernement", a également reconnu Clément Boré, de la CFE-CGC. "Chacun se renvoie la balle. On est unis, prêts à discuter mais en face c'est un peu émietté et flou", a-t-il décrit. Il n'y a aucune "certitude de parvenir à un accord" avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF, a reconnu jeudi Mme Pompili à l'Assemblée nationale.

Commentaires

stephane

Les chercheurs commencent à s'en inquiéter; la CFE-CGC et la CFDT sont dans l'interrogation alors que le projet avance tranquillement depuis au bas mot 18 mois.
Je serai en retraite qu'ils n'auront toujours pas compris mais c'est vrai comme le dit le dicton :
"prudence est mère de toutes les vertus" :)
Et puis, de toute façon, si c'est pour faire comme avec l'affaire SUEZ-VEOLIA au conseil d'administration d'Engie...

Régis de Nimes

Le ministre Marcel Paul, les rapports de force politique, le syndicalisme de masse, tout ça est oublié.
Vive la cogestion, l'infantilisation des esprits pour un capitalisme à visage humain...

Régis de Nimes

Le ministre Marcel Paul, les rapports de force politique, le syndicalisme de masse, tout ça est oublié.
Vive la cogestion, l'infantilisation des esprits pour un capitalisme à visage humain...

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