Relance du nucléaire: le débat public révèle de nombreuses interrogations

  • AFP
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Le débat public sur la relance du nucléaire, bien que largement parasité par les décisions des pouvoirs publics, a mis en lumière de fortes interrogations des Français, sur les déchets, les risques ou encore le financement, selon son bilan publié mercredi.

Lancé en octobre à travers la France, ce débat a été bousculé par la relance à marche forcée de l'atome engagée par le gouvernement, au point de se clore fin février par une réunion sur la place laissée au public dans l'élaboration des décisions.

Pour autant, cette opération n'aura pas été "un coup pour rien", a assuré Michel Badré, le président de cette Commission particulière du débat public.

"Des questions en sont sorties, qui appellent des réponses. Des gens ont l'air de dire +tout est décidé, plus on accélère mieux ça vaudra+. Nous on dit +Attendez! Des questions ont été posées, sur l'opportunité du projet, ses modalités...+", souligne-t-il.

Ce débat, obligation légale pour EDF, portait sur le projet de construction de six premiers réacteurs, attendus à partir de 2035.

Il aura réuni quelque 5.000 participants, autant de contributions, en ligne ou en présentiel, et permis dix réunions publiques, des débats mobiles (sur les marchés, en écoles d'ingénieurs, dans des lycées, un centre social...) ou des week-ends avec des groupes tirés au sort.

Il y a eu "des discussions poussées, très ouvertes", décrit M. Badré. "Ce n'est pas un classement en deux camps, c'est plus subtil! Souvent les gens disent qu'ils ne sont ni pro ni anti, mais qu'ils aimeraient comprendre, et souvent ils ont des questions pour lesquelles il n'y a pas de réponses claires".

Par exemple, sur le financement du programme, évalué à plus de 50 milliards d'euros.

L'opportunité d'une relance du nucléaire a aussi été questionnée, sur fond de stratégie énergétique globale encore indéterminée et dont le Parlement doit encore débattre.

En Normandie notamment, où les deux premiers EPR projetés sont annoncés, la question des risques a été soulevée. Pour des projets d'une telle durée, quid aussi des déchets à vie longue, et des risques liés aux guerres ?

Désormais, EDF, entreprise nationale, a trois mois pour répondre à ce débat.

Ses organisateurs espèrent aussi qu'il "pèsera" sur les discussions qu'auront les parlementaires cet été sur l'avenir énergétique de la France (types d'énergies, sobriété, efficacité...).

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