Rénovation des logements classés E : un objectif « inatteignable » en 2034 selon les professionnels de l'immobilier

  • AFP
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Les professionnels de l'immobilier ont jugé mardi "inatteignable" l'objectif de rénovation en 2034 des logements classés E sur l'échelle de Diagnostic de performance énergétique (DPE), soit un quart du parc immobilier actuel, après l'adoption par le Parlement d'une loi sur l'interdiction à la location des "passoires thermiques".

"L'impact est très important en nombre de logements et l'objectif ne sera pas atteint au rythme actuel et prévisible de la capacité de rénovation de la filière", a commenté auprès de l'AFP le président de la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), Jean-Marc Torrollion.

L'Assemblée nationale a voté à l'unanimité lundi soir l'interdiction de la mise en location des logements classés F à partir de 2028 et de ceux classés G à partir de 2025. Les députés ont élargi la mesure aux logements classés E en 2034.

"Interdire la location de logements F et G est une ambition nécessaire. Interdire la location de logements E, représentant à eux seul un quart du parc de logements actuellement loués, dans un horizon irréaliste, revient à mettre en péril les conditions de logement à moyen terme de près de 5 millions de Français", ont mis en garde dans un communiqué trois associations de professionnels de l'immobilier, la FNAIM, l'UNIM et l'UNPI. "En pratique, avec cette nouvelle contrainte, E, F, G, nous allons avoir 12 ans, pour rénover près de la moitié du parc locatif privé en France", ajoutent-ils estimant que la "rénovation des logements E" est "un objectif inatteignable en 2034".

M. Torrollion fait état par ailleurs d'"un risque de désinvestissement massif dans le parc privé locatif si les aides ne suivent pas". "Nous pensons que ce qui serait raisonnable c'est qu'après 2028 on tire les enseignements de ce qu'on a réussi à faire et qu'on puisse retarder la mise aux normes des E à 2040", a-t-il ajouté.

L'obligation de rénovation reposera sur une nouvelle méthode de calcul du DPE. Elle sera en vigueur à partir du 1er juillet et éliminera la référence à la consommation énergétique sur la base des factures passées pour s'appuyer sur les caractéristiques physiques du logement comme le bâti, la qualité de l'isolation, le type de fenêtres ou le système de chauffage pour attribuer un classement sur une échelle de A à G.

Commentaires

Philippe Weill

Etant donné le poids du bâtiment dans le bilan carbone de la France, et à moins de vouloir mettre à bas l'objectif de neutralité carbone pour 2050, la question n'est pas "est-ce réaliste ?" mais "comment faire pour y arriver ?"

Zamur

En plus la nouvelle réglementation "environnementale" interdira très prochainement le gaz pour le chauffage des logements neufs. C'est une aberration complète. Ce pays marche sur la tête.

Dessous Des Én…

Les pompes à chaleur sont plus intéressante niveau d’énergie et émissions de CO2, le recours au bois (granulé, bûches ou plaquette) est aussi une bonne alternative au gaz (aujourd’hui fossile et carboné). La prochaine règlementations rendra impossible des solutions au gaz seul, mais un chauffe-eau solaire + chaudière à condensation devrait être possible, ce qui semble aller dans le bon sens.

Thomas Jean

Pour des immeubles en copropriété, quelles sont les possibilités en chauffage individuel ?
MERCI

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