Réseau électrique : « RTE m'annonce 33 milliards sur 15 ans. Dit comme ça, c'est non » pour Jean-François Carenco

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La Commission de régulation de l'énergie (CRE) ne paraît pas décidée à approuver les 33 milliards d'euros sur 15 ans que le gestionnaire du réseau électrique français estime nécessaire pour moderniser le système du pays, à en croire des déclarations de son président mercredi.

"RTE m'annonce 33 milliards sur 15 ans. Dit comme ça, c'est non !", a déclaré à la presse le président de la CRE, Jean-François Carenco, au siège de RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension français.

RTE a présenté fin 2019 son plan décennal évaluant à 33 milliards d'euros les besoins d'investissements sur 15 ans pour moderniser et numériser le système électrique français, créer des interconnexions avec les pays voisins ou encore développer les énergies renouvelables.

M. Carenco a invoqué mercredi le coût, ainsi que "la réticence de nos concitoyens" devant l'impact environnemental de tout nouvel équipement. "Le maître mot c'est flexibilité", a dit le président de la CRE. "A chaque investissement la question doit être : y a-t-il un moyen de ne pas le faire, avec la flexibilité et la recherche d'un optimum économique ?", a-t-il ajouté, citant parmi ces outils l'"interruptibilité" (le fait de couper l'alimentation de sites industriels en cas d'urgence), les interconnexions avec les pays voisins, le stockage...

Interrogé sur ces déclarations, le président de RTE, François Brottes, s'est voulu rassurant : "C'est son rôle de dire que c'est toujours trop (cher). On attend la délibération du régulateur pour approuver le schéma décennal, nous avons répondu à 300 questions et donc il devrait délibérer en mars".

En vue de l'adaptation du réseau aux énergies renouvelables, RTE a justement annoncé lundi le lancement des travaux de son projet expérimental de stockage baptisé "Ringo". Financé à hauteur de 80 millions d'euros, ce projet inclut trois sites de stockage équipés par trois consortiums : Vingeanne (Côte d'Or) équipé par Nidec Asi, Bellac (Haute-Vienne) par Saft/Schneider et Ventavon (Hautes-Alpes) par Blue Solutions (Bolloré)/Engie/SCLE Ineo.

Cette expérimentation permettra de tester le stockage des surplus ponctuels de production éolienne et solaire et leur déstockage à distance. Il s'agit là d'éviter des pertes de production d'électricité et d'éviter la construction de lignes supplémentaires.

Commentaires

Rblase

projet expérimental de stockage baptisé "Ringo" ou Bingo.
La CRE fait semblant de s'apercevoir que les renouvelables ça coute cher et c'est difficile à gérer.
A la question "A chaque investissement la question doit être : y a-t-il un moyen de ne pas le faire, avec la flexibilité et la recherche d'un optimum économique ?", la réponse est arret du programme éolien et toutes ces questions deviendront inutiles

Thomas

Très réducteur comme commentaire.
Regardez en détail ce qu'il y a dans ces 33 Mds au lieu de viser strictement l'éolien.
Avec un telle vision, on peut se dire aussi que les 12+ Mds de l'EPR de Flamanville sont inutiles? Ou que les milliards dépensés sur ITER également?

Rblase

On pourrait imaginer que RTE fait des économies puisque Delphine Batho ( 2012) en son temps avait estimé que les dépenses de réseaux crées par les renouvelables seraient de 1,7 à 2Mds par an soit sur 15 ans 30Mds. Ci après le commentaire du président de RTE en 2012 il prévoit d’investir "1,5 milliards d’euros par an dans la réalisation de 63 liaisons souterraines (sur 700 kilomètres), mais aussi dans l’installation de batteries de condensateurs, de transformateurs et de disjoncteurs.
La fermeture annoncée des deux tranches de la centrale alsacienne de Fessenheim (1.800 mégawatts électriques à elles deux) nécessitera, par ailleurs, 200 M€ de travaux pour renforcer le réseau local de transport d’électricité. «D’exportatrice, l’Alsace deviendra, en effet, importatrice de courant», justifie Dominique Maillard.
A l’horizon 2020, les travaux sont nettement plus importants. La filiale d’EDF entend construire de 800 à 1.000 km de nouvelles routes en courant continu souterraines et sous-marines (une avec l’Espagne, l’autre reliant les agglomérations de Marseille et Perpignan) et les stations de conversion associées.
Entre 1.000 et 2.000 km de réseau 400 kV existant devront être renforcés. Environ 400 km de liaisons souterraines 400 et 225 kV devront être installées, de même que 15 à 20 nouveaux postes d’aiguillage et de transformation 400 kV. Au total, RTE estime de 35 à 40 Md€ le montant de son «socle d’investissements invariant». «Ce qui représente un investissement annuel de 1,7 à 2 Md€ par an, contre 1,4 Md€ aujourd’hui», précise Dominique Maillard.
A quoi il faudra, sans doute, ajouter quelques milliards d’euros, en fonction des centrales éoliennes et photovoltaïques –voire hydroliennes- qui seront effectivement mises en service (26.530 MW sont déjà prévus dans les 14 schémas régionaux du climat, de l'air et de l'énergie validés ou en projet), des nouvelles interconnexions qui pourront être jetées par-delà les frontières, d’autres déclassements de centrales nucléaires que Fessenheim."
Je suis désolé de vous confirmer que l'essentiel de l'ardoise de RTE décrite en 2012 concerne l'impact des renouvelables. N'était pas chiffré à l'époque la récupération de l'électricité des parcs offshore, environ 400 à 500 millions d'€ par parc,. Malheureusement ces dépenses vont se faire au détriment de l'entretien du réseau existant.
Je considère au contraire que les dépenses de l'EPR sont négligeables par rapport à l'investissement dans les renouvelables (l'EPR représente 1.5 an des dépenses de renouvelable, durée 60 ans, l'éolien et solaire durée 20 ans), et que l'abandon d'ASTRID est une catastrophe pour notre avenir énergétique.

Guillaume

Un réseau doit s'adapter aux évolutions. On a fait des des routes et des autoroutes, tout en détruisant des réseaux de tramways, et aujourd'hui, on remet du tramway dans les villes. En téléphonie, on a fait du RTC (réseau cuivre), de la téléphonie mobile, aujourd'hui on remplace le vieux réseau par de la fibre. Cela coûte, mais qui râle?

Libre à chacun de vouloir conserver le nucléaire qui est une énergie chère, non renouvelable et risquée. Mais il ne faut pas oublier certains gains , notamment les économies d'énergie réalisées grâce à des bâtiment plus performants. Ces gains peuvent compenser au moins en partie la hausse des prix de l'énergie en raison d'une hausse des coûts d'acheminement liés au développement des renouvelables. Pour le nucléaire, ce n'est pas la part acheminement qui est et sera chère, car le réseau existe, mais la part de la fourniture en raison de la hausse des coûts de production liés à la maintenance, à la gestion des déchets et au renouvellement des centrales obsolètes. Il ne faut pas négliger non plus les gains liés à l'autoconsommation et à la revente d'énergie par les particuliers et entreprises. Ne pas négliger non plus, puisqu'il faut raisonner de manière globale, les gains que procurent les nouveaux investissements en termes d'emplois, économiques, fiscaux.

Justin

Le nucléaire est moins cher que les ENR (3x moins que le solaire ou l'éolien https://www.connaissancedesenergies.org/les-defis-de-la-transformation-…)
C'est aussi l'énergie qui tue le moins par KWh produit.
Les déchets, c'est quelques centimes par KWh, 33 milliards, c'est 500€ par français (ou 2000€ par ménage)
Les eoliennes et panneaux solaires sont fais en Chine => balance commerciale qui fait la gueule et aucun emploi, par contre les centrales nucléaires sont faites en france...

Guillaume

Je vous parle du coût de production. Les dechets il faut avoir une vision à long terme. Pour mesurer l'ampleur des catastrophes allez faire un tour à Fukushima pour voir ce que donne un coeur de réacteur qui fond. Pas besoin de mort pour cela, et heureusement! Pour le bénéfices économiques des panneaux, vous oubliez la pose, l'installation et la maintenance des installations petites ou grosses. Il y a un sens de l'Histoire...

PBertier

"La CRE fait semblant de s'apercevoir que les renouvelables ça coute cher et c'est difficile à gérer."
Excellent commentaire. L'incohérence du gouvernement (qui prétend lutter contre les GES en tuant à petit feu le nucléaire et sans mener les chantiers commandés par ce prétendu objectif) et des régulateurs fait vraiment de la peine, quand on pense aux enjeux. S'en souvenir dans l'isoloir.

Guillaume

Pardon mais le nucléaire, ça coûte de plus en plus cher et c'est difficile à gérer, et EN PLUS, les conséquences seront désastreuses et coûteuses en cas d'incident grave, à tel point que le risque nucléaire n'est pas pris en charge par les assurances!

Pourquoi voir seulement les inconvénients de l'éolien? Alors que tant est à faire en termes d'énergies renouvelables stockables ou non, tels que le solaire, le biogaz, l'énergie marée-motrice, le bois-énergie pour le chauffage, la réduction des consommations par l'isolation et plus généralement les réglementation thermiques pour le secteur du bâtiment, la chaleur et l'électricité produite par l'incinération, la cogénération et la récupération d'énergie fatale en général.... Une diversité de sources qui nous aiderait à être moins dépendant du nucléaire et du fossile.

Les pro-nucléaires, sous couvert de sagesse et de scientisme, sont décidément bien conservateurs!

Justin

Les centrales françaises sont du même type que celle de three miles island dont le coeur a fondu mais sans qu'il y ai le moindre relachement radioactif dans l'atmosphère. Depuis la sécurité a encore été améliorée donc non, il n'y a aucun risque surtout comparé au réchauffement climatique!

Thomas

Oui évidemment « aucun risque » en France... donc on peut dormir tranquille même si ailleurs les technos sont moins bonnes..? C’est vrai, le Japon est heureusement très loin de chez nous donc Fukushima n’est pas un réel problème.. Mais rappelons quand même que nos centrales françaises ont dû améliorer leur sûreté suite à Fukushima, preuve que tout n’était pas si bon jusque là. Donc plusieurs questions peuvent se poser:
- si on sait ou savait qu’une techno est moins sûre, pourquoi laisser un pays la développer?
- le Japon savait il qu’il pouvait se passer un tel événement ? Si oui, pourquoi rien n’a été fait? Est ce que l’exploitant cachait des choses? Si non, serait ce la preuve qu’on ne maîtrise pas tout et que le nucléaire est finalement peu adapté au caprices climatiques ?
- quel est le coût « all inclusive » du kWh japonais en intégrant les 180+ milliards estimés à l’heure actuelle pour essayer de réparer cette catastrophe?

Bref, aussi belle et performante puisse être la techno, l’erreur reste toujours humaine, qu’elle soit volontaire (risque sabotage - cf. cas très inquiétant en Belgique, ou terroriste) ou non...
Donc soyons humbles et arrêtons de faire les donneurs de leçons sur notre « techno la meilleure du monde ».

Justin

Ancien article réactualisé:

Un »ancien » du nucléaire tacle le Canard Enchaîné ...

Mon cher Canard,

Bien qu'étant un très ancien lecteur (depuis 40 ans), c'est la première fois que je prends la plume (pardon ... le clavier !) pour t'écrire.

En effet, je t'ai été très fidèle pendant une vingtaine d'années. J'ai même une collection de tes exemplaires reliés en 8 volumes bisannuels magnifiques... Mais lorsque je me suis aperçu que tu me trompais, ma fidélité s'est un peu émoussée et j'ai cessé de te lire toutes les semaines...

Qui suis-je ? Un retraité, Ingénieur de formation, qui a traîné ses guêtres pendant 25 ans dans les centrales nucléaires françaises. J'ai été successivement Ingénieur, Chef de Service, Directeur Adjoint de Centrale, Directeur de centre de formation nucléaire, Inspecteur de Sûreté Nucléaire...

Sache que je ne tire aucune gloire de ces fonctions... mais si j'éprouve le besoin de les énumérer, c'est pour te dire que je connais plutôt bien mon Nucléaire !... Le fait d'avoir traîné pendant des années mes souliers et mes combinaisons parmi les tuyaux, les pompes et les réservoirs, d'avoir côtoyé quotidiennement les travailleurs de cette industrie, me donne, en tous cas je le crois, une certaine légitimité pour parler du sujet.

Sûrement plus que certains « scientifiques notoires », tels Monique SENE, dont je connais les travaux systématiquement à charge contre le Nucléaire depuis 25 ans, et qui travaillent principalement au fond de leur bureau, échafaudant des hypothèses et des conclusions pas toujours prouvées...mais toujours empreintes d'une certaine mauvaise foi.

Ce préambule étant fait, tu dois comprendre pourquoi je me suis senti trompé par toi, de par tes positions systématiquement anti nucléaires où j'ai senti beaucoup plus d'idéologie que de rationalité ! Or, tu m'avais habitué à l'objectivité et à la rationalité.

Je vais m'appuyer sur ton article de ce jour qui traite des déchets nucléaires, non pas en énumérant des hypothèses ou des suppositions comme d'autres le font, mais en m'appuyant sur des faits réels et avérés. Les chiffres que je cite sont des chiffres tirés des rapports EDF, AREVA, de la CRE (Commission de Régulation de l'Energie) et de la Cour des Comptes. Il ne me reste qu'à faire quelques multiplications et divisions simples qu'Alzheimer ne m'empêche pas encore de faire...

Dernière précision : je ne suis guidé par AUCUN intérêt personnel ... Seul l'intérêt que j'ai pour la vérité me guide !

COÛTS DU NUCLEAIRE

Dans son rapport 2012, la Cour des Comptes avait chiffré à 258 Milliards le coût total du Nucléaire (hors déchets et démantèlement) depuis l'origine jusqu'en 2010...Hors, jusqu'en 2010, le Nucléaire avait produit en France environ 14 000 Milliards de KWH.....Ce qui met le KWH à : 258/ 14000 = 0,0185 Euros /KWH ( 18,5 Euros par MWH )

Même en doublant ce chiffre (258 Milliards pour les déchets et le démantèlement ce qui est considérable) on arrive à 37 Euros par MWH ! Ce qui est loin des 75 ou 90 Euros que je lis dans ton article de ce jour !

Il est question de 1 Milliards de travaux préconisés par l'ASN pour prolonger Fessenheim de 10 ans...En 10 ans les deux tranches de Fessenheim produiront 100 Milliards de KWH....Ce qui majorera le KWH de 1/100= 0,01 Euro (10 Euros par MWH .... Est-ce rédhibitoire quand on le compare au coût des énergies renouvelables que je donne plus bas ?...). S'agissant de Fessenheim a-t-on chiffré l'investissement en réseau nécessaire pour garantir la sécurité électrique de l'Alsace lorsque cette centrale sera arrêtée?... Si elle s'arrête !

Quant à l'EPR, la tête de série (toujours plus chère parce qu'elle essuie les plâtres) de Flamanville , il devrait couter 8 Milliards....somme considérable, certes ! Oui, mais elle devrait produire 600 Milliards de KWH au cours de sa vie...ce qui met l'investissement à 8 / 600 = 0,0133 Euros par KWH (13, 3 Euros par MWH)... même en triplant ce coût ( +16 Milliards) pour l'exploitation, la maintenance, les déchets et le démantèlement on arrive à 40 Euros par MWH...loin des 90 Euros que je lis dans ton article !

D'ailleurs ces coûts sont cohérents avec le prix de vente des KWH nucléaires à » prix coûtant » que pratique Mr PROGLIO, vis à vis des producteurs privés et que lui impose la loi NOME : il vend à 42 Euros par MWH ! ... et ce chiffre est contesté par ses clients, qui le trouvent trop élevé. Crois-tu que Mr PROGLIO est homme à vendre à perte ?

COÛTS DU RENOUVELABLE

Je lis dans ton article que l'éolien coûterait un peu plus de de 90 Euros par MWH .... Si on se réfère aux installations existantes, (j'ai vérifié celles qui se trouvent dans ma région) les coûts sont proches de 180 Euros par MWH pour l'éolien terrestre et 250 Euros pour l'éolien marin ou le solaire (Pour information le charbon est à peu près à 120 Euros / MWH)... A noter que ces coûts ne comprennent ni la maintenance ni la déconstruction (élevé pour les panneaux solaires qui contiennent des métaux rares très toxiques).

Je passe sur les investissements en réseau supplémentaires qu'il est nécessaire d' effectuer pour préserver l'intégrité de l'alimentation électrique . En effet, s'agissant d'énergies intermittentes, susceptibles de varier très brutalement sur un aléa climatique soudain, elles peuvent mettre en péril la stabilité du réseau électrique...

Et puis, mon cher Canard, est ce que tu ne t'éclaires ou ne te chauffes que lorsqu'il y a du soleil ou du vent... ?

Pourquoi les « grands médias », à part Le Monde partiellement, ne nous informent-ils pas de l'arrêt du soutien des Gouvernements Espagnol et Anglais à l'énergie éolienne, jugeant que c'est un gouffre financier ?

Pourquoi, Canard, ne nous dis-tu pas que 14 000 éoliennes sont en train de rouiller aux USA ?

Pourquoi, ne nous dis-tu pas que l'Allemagne, souvent citée en exemple, vient de stopper son soutien financier à l'éolien, jugeant que c'était un gouffre financier ? Il faut dire que la « transition énergétique » de l'Allemagne vient d'être évaluée à 1000 Milliards ! Pourquoi ne nous dis-tu pas qu'elle brûle massivement du charbon ( lignite ) pour remplacer les 8 réacteurs nucléaires qu'elle a arrêtés (elle n'arrive pas à arrêter ceux qui restent ).... et qu'un Allemand rejette trois fois plus de CO2 qu'un Français et paye son électricité 2 fois plus cher ?

Les Français ont, sur leur facture d'électricité, une rubrique CSPE (Contribution au Service Public d'Electricité) qui représentait en 2012, environ 10 % du total...Cette CSPE comporte pour 60 % le surcoût lié aux énergies renouvelables ....

Selon la CRE ce surcoût va passer de 2, 8 Milliards en 2013 à 3,5 Milliards en 2014 ce qui devrait générer une augmentation de la facture de 2 % (hors prix du KWH qui augmentera de son côté ) ... 3,5 Milliards cela représente 5 % du CA d'EDF !...Si le solaire et l'éolien n'existaient pas la facture serait réduite d'autant !

Est-ce opportun d'imposer ce surcoût aux Français en période de crise ? Au moment où on nous rebat les oreilles avec la compétitivité des entreprises, faut-il alourdir inutilement leur facture d'électricité ?

D'autant plus que le développement de ces énergies donne du travail aux étrangers (Chinois en particulier) et que les investisseurs, qui ont flairé le bon filon, sont aussi, pour la plupart étrangers ! Il parait (à vérifier) que même la mafia italienne a investi dans le domaine, en Allemagne, pour blanchir de l'argent sale!

Je crois avoir apporté suffisamment d'éléments, qui montrent que la politique énergétique choisie par le Gouvernement, à travers la « transition énergétique », pour faire plaisir aux « arrivistes » Verts nous conduit à une catastrophe économique...

SÛRETE NUCLEAIRE

Je te connais Canard...tu ne vas pas manquer de m'objecter que quels que soient les arguments économiques, la Sécurité n'a pas de prix...et tu auras raison ! Mais il faut pousser un peu plus loin l'analyse...

En tous domaines, le risque pris se mesure en multipliant les conséquences potentielles d'un accident par sa probabilité d'occurrence.

Pour ce qui concerne les conséquences d'un accident nous les connaissons à travers Tchernobyl et Fukushima ou tout au moins nous en avons une idée ! Je rappelle, tout de même qu'à Hiroshima et Nagasaki, la vie est aujourd'hui, 70 ans après, tout à fait normale.

Quant à la probabilité il est nécessaire de la réduire au maximum par la qualité de la construction, de l'exploitation, de la maintenance et...du contrôle.

Pour avoir exercé les fonctions d'Inspecteur en Sûreté Nucléaire, je crois pouvoir affirmer que notre ASN est la meilleure au monde, de par son indépendance, sa compétence, sa rigueur et sa neutralité...Ce n'était pas le cas au Japon...et encore moins à Tchernobyl, où elle était inexistante.

Dans ton journal, cher Canard, tu fais référence à St Laurent des Eaux où une partie du cœur a fondu...Oui c'est vrai ...mais quelles conséquences pour l'environnement ? A ma connaissance, quasiment aucune...et c'est cela qui est important !

Là où tu dis la vérité, c'est lorsque tu dis nos réacteurs graphite gaz présentaient le même défaut que Tchernobyl : l'absence d'enceinte de confinement ....Mais ce qui est rassurant c'est que la France, a immédiatement pris la décision d'arrêter ses réacteurs graphite gaz après Tchernobyl : Bugey 1, Chinon 2 et 3, St Laurent 1 et 2...Et dans les deux ans, ils étaient tous à l'arrêt ....A noter que cette technologie avait été voulue par De Gaulle pour ne pas copier les Américains ...et leurs réacteurs à eau légère !

Tu nous parles aussi, à juste titre, des fusions du cœur à TMI et à Fukushima....Encore exact, mais il ne faut pas faire d'amalgame...Fukushima est un réacteur à EAU BOUILLANTE avec une enceinte de confinement légère qui n'a pas résisté aux explosions d'Hydrogène (pourtant quelques temps auparavant Areva leur avait proposé des re-combineurs d'Hydrogène que TEPCO a refusés, les jugeant trop chers... (Tous nos réacteurs Français en sont pourvus).....

Quant à TMI, l'accident confirme, en grandeur réelle, que le cœur d'un réacteur à EAU PRESSURISEE peut fondre presque entièrement SANS conséquence pour l'environnement ! Pourquoi ? Parce que l'enceinte de confinement a tenu...Au passage je t'informe que les enceintes de l'EPR sont encore plus résistantes que celles de TMI... Ce type de réacteur est le plus répandu au monde, et en France nous n'avons que ceux-là !

Sachant qu'une probabilité n'est jamais nulle, le fait que JAMAIS il n'y a eu d'accident AVEC des rejets radioactifs sur un réacteur a EAU PRESSURISEE du type de ceux que nous avons en France, et qui est le plus répandu au monde, est plutôt rassurant pour notre pays !

CONCLUSION:

Mon cher Canard, j'ignore si je t'ai convaincu, mais j'espère au moins, t'avoir fait réfléchir.... Je te demande simplement lorsque tu t'empares d'un sujet, d'essayer de le traiter à charge ET à décharge .... comme tu m'y avais habitué !

Je ne peux pas terminer sans te faire deux remarques :

- le « lobby Nucléaire » si cher aux Verts n'existe pas! Un lobby est en général là pour défendre des intérêts privés...et le CEA est 100% public et AREVA et EDF sont à 85 % publics ! Alors que le « lobby privé renouvelable » est une réalité. Il est même soutenu par les Verts.

- le Professeur de Médecine Nucléaire Jean ARTUS du CHU de Montpellier, sommité internationale, qui n'a aucun lien, ni intérêt dans l'énergie nucléaire, écrivait, il y a quelques temps dans les journaux régionaux : « les écologistes mentent en matière de Nucléaire » ou encore « le Nucléaire est l'avenir de notre pays »!

Ne l'oublie pas, cher Canard quand tu parles de Nucléaire....

Avec toute ma sympathie....et peut-être, à nouveau, mes 1,20 Euros hebdomadaires ! Un lecteur (un peu) averti

Jean ABRAS

Note. Jean Abras, ingénieur diplômé de l'ENSAM, a fait carrière à l'EDF et l'a terminée comme ingénieur production au centre de production nucléaire de Tricastin de 1978 à 1990. Il a ensuite occupé un poste de responsabilité au sein de l'ASN jusqu'à son départ à la retraite.

Guillaume

Bonjour, reportage du magazine Capital hier soir, donnant un coût du nucléaire à 65€/MWh à minima... quelques centaines de milliards pour les rénovations, sécurisations, changement de 58 générateurs de vapeur, démantèlement, déchets, etc. En se basant sur les rapports de la Cour des Comptes... Loin des estimations basses que vous citez. Reportage visible en replay. Cordialement

Rblase

Tout a fait d'accord avec votre commentaire Mr Abras, même si les chiffres ont un peu changé pour le renouvelable. Quand il est donnée un cout du MWh éolien il faudrait compter le cout complet, c'est à dire l'amortissement et maintenance en plus des installations thermiques nécessaires pour assurer la fourniture d'électricité les 76% du temps ou l'éolien est aux abonnés absents.

Thomas

Mmmh. Vous auriez aussi pu être honnête et corriger les coûts de production du nucléaire de cet article qui sont sans surprise inférieurs aux estimations actuelles.
Quant à votre allégation sur le soutien par des moyens thermiques: 1/ ce n’est pas vrai, du moins pas lorsque le bouquet de production est diversifié comme en France, Rte ne cesse de dire l’inverse; et puis n’oubliez pas non plus que le nucléaire est aussi soutenu par moment par du thermique faute de renouvelables assez développées. Sinon, pourquoi aurions nous encore besoin de thermique depuis toutes ces années si votre nucléaire était si génial??
Dernier point: je ne comprends toujours pas cette manie des pro-nucléaires a systématiquement attaquer les EnR qui auraient a leurs yeux tant de défauts?! Le nucléaire n’est pas parfait, loin de la, et ses enjeux à venir sont énormes. D’autant que sa difficulté de construction, de financements, et d’exploitation ne permettent pas de remplacer rapidement les moyens thermiques dans le monde, à la différence de l’eolien et du solaire qui explosent au niveau mondial. Tous les scénarios prospectifs dignes de ce nom illustrent cette montée bénéfique pour le climat.
En France, il faudrait attendre d’user nos centrales jusqu’a la corde pour se dire «  ah tiens, et si on diversifiait notre mixte?! ». Heureusement ce n’est pas là cas, mais on a trop traîné...

Bernard Cy

Vous avez raison : en France on n’a pas besoin de soutien spécifique pour les EnR, puisqu’il y a l’énorme production nucléaire.

Il faut regarder les résultats allemands pour voir ce qui nous attend avec plus d’éolien :
- émissions de CO2 (entre 4 et 9 fois plus, selon le vent) et de particules ;
- tarifs élevés (kWh 80% plus cher).

Rblase

Les ENR ont deux inconvénients majeurs, l'intermittence il faut assurer avec du thermique qui en France est le gaz en l'absence de soleil et de vent et le cout, en ce qui concerne le cout il faut compter toutes les dépenses induites, les investissements thermiques nécessaires, le surdimensionnement et la dispersion des réseaux, les postes de raccordement. Pour arriver à faire baisser le prix de l'offshore RTE va prendre en charge les réseaux 300 à 500 millions d€ par parc. Sur le plan économique cela n'a en aucun sens nous sommes en excédent de production et cette énergie que nous produisons autour de 100€ le MWh est revendue au prix du marché a 40/50€. Si nous ne la produisions pas, économie est autour de 7Mds d'€ que nous pourrions investir dans la recherche pour trouver les énergies de demain. L'éolien est mature il y a peu d'innovation à attendre, la seule variable pour augmenter la puissance est la dimension des pales donc la hauteur des mats. Devant les besoins en énergie c'est comme si nous voulions vider l'océan avec une cuillère à café.

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