Réseaux de chaleur et de froid : professionnels et collectivités s'alarment du retard pris

  • AFP
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Collectivités et professionnels se sont alarmés vendredi du retard pris en France dans l'extension des réseaux de chaleur et de froid, outil "central" pour la transition énergétique. "Un retard inquiétant est constaté sur les objectifs" fixés pour 2023 par la programmation pluriannuelle de l'énergie du pays, soulignent leurs représentants, tout en se félicitant de mesures récemment annoncées par le gouvernement.

Selon leur enquête annuelle, 51,7% des énergies utilisées par les réseaux de chaleur proviennent désormais de sources renouvelables et de récupération (valorisation de déchets, biomasse, géothermie) contre 27% il y a dix ans. En 2018 leur coût global est resté inférieur à celui du gaz collectif et de l'électricité, ajoutent l'association de collectivités Amorce, le Syndicat national du chauffage urbain (SNCU) et la Fédération des services énergie environnement (Fedene, regroupant les entreprises du secteur).

Pourtant, la chaleur verte livrée en 2018 par les réseaux n'a crû que de 0,4 TWh, quand il faudrait 2 TWh par an pour atteindre les objectifs français à horizon 2023. "On est en plein décrochage par rapport aux ambitions de la France", a commenté Thierry Franck de Preaumont, président du SNCU.

Le pays compte quelque 780 réseaux de chaleur, raccordant plus de 40 000 bâtiments et 2,4 millions de logements, et une vingtaine de réseaux de froid. Selon ce bilan annuel, seul 5% du chauffage en France vient de là, contre 14% en Allemagne, 39% en Finlande, 64% au Danemark.

La ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a annoncé début octobre des mesures pour accélérer le déploiement de ces réseaux, dans "50 à 60 communes de plus de 10 000 habitants" par an, avec l'objectif "que d'ici 5 ans plus aucun réseau de chaleur n'utilise le charbon". "On se réjouit de ce catalogue de mesures, mais on veut être associé à leur déclinaison opérationnelle", a dit Thierry Franck de Preaumont, réclamant notamment une "équité de traitement en matière d'aides" et évoquant "un travail d'évangélisation" à faire auprès des villes.

Plus de 460 villes de plus de 10 000 habitants ne disposent d'aucun équipement de ce type, ajoute-t-on.

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