Royaume-Uni: le chinois CGN prêt à participer au projet nucléaire de Moorside

  • AFP
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Le constructeur chinois CGN, déjà impliqué dans Hinkley Point, a annoncé mardi vouloir prendre une participation dans un autre projet de réacteurs nucléaires britanniques, celui des centrales Moorside, porté par le japonais Toshiba. "CGN a accepté l'invitation de faire une offre pour prendre une participation dans la société NuGen", a indiqué le groupe à l'AFP, confirmant des informations de presse, sans préciser qui l'avait sollicité.

NuGen est la filiale de Toshiba qui doit construire trois réacteurs nucléaires sur le site de Moorside, dans le comté de Cumbrie (nord-ouest de l'Angleterre). Cette centrale serait dotée de capacités de production d'électricité allant jusqu'à 3,8 gigawatts. Ce projet, s'il va à son terme, permettrait de construire la centrale la plus puissante au Royaume-Uni, devant Hinkley Point, qui est déjà sur les rails. "Nous souhaitons utiliser notre expérience de ces 30 dernières années dans la conception, la construction et l'exploitation d'énergie nucléaire afin de soutenir l'industrie nucléaire britannique', a précisé CGN.

Toshiba est le seul actionnaire de NuGen depuis qu'il a été contraint de racheter au français Engie sa participation de 40%, une opération bouclée en juillet dernier. Le japonais cherche activement un partenaire pour NuGen et n'a pas caché son souhait de vendre toutes ses parts, alors même qu'il fait face à d'importants déboires, y compris avec sa filiale nucléaire américaine Westinghouse qui doit fournir la technologie pour les réacteurs de Moorside.

CGN connaît bien l'industrie nucléaire britannique puisqu'il détient un tiers du projet Hinkley Point C, développé aux côtés du français EDF, portant sur la construction de deux réacteurs EPR censés entrer en service à partir de la moitié de la prochaine décennie dans le Somerset (sud-ouest).

Le constructeur chinois est également partie prenante, toujours avec EDF, dans un projet de centrale à deux réacteurs EPR à Sizewell, dans le Suffolk (est), inspiré de celui de Hinkley Point. CGN tente enfin de faire accepter par le Royaume-Uni sa propre technologie de réacteur pour un projet distinct de centrale, dans l'Essex (côte est), à Bradwell.

Toutes ces initiatives se déploient sous le regard vigilant du gouvernement britannique, qui a promis fin 2016, en validant Hinkley Point, de créer un nouveau cadre légal pour les investissements dans les secteurs stratégiques au Royaume-Uni. Londres a fait de la relance de l'atome l'une de ses priorités énergétiques: sur les huit centrales nucléaires en fonctionnement au Royaume-Uni, une seule marchera encore après 2030 alors que les centrales au charbon les plus polluantes vont également fermer.

En 2016, le nucléaire a représenté 21% dans la production d'électricité du pays, contre 42% pour le gaz, 9% pour le charbon et 24% pour les énergies renouvelables.

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