Sanctions américaines : à Bagdad, Sergueï Lavrov aborde les impayés de pétrole russe

  • AFP
  • parue le

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et son homologue irakien ont évoqué lundi à Bagdad les impayés attendus par les compagnies pétrolières russes en raison des sanctions américaines liées au conflit en Ukraine.

Lors d'une conférence de presse, le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a annoncé qu'il discuterait de ce dossier à Washington, où il sera en visite mercredi, estimant que "les sanctions ne devaient pas être imposées à l'Irak parce que la coopération se poursuit avec les entreprises russes".

Évoquant ces entreprises gazières et pétrolières en Irak, M. Hussein a reconnu qu'elles attendaient le versement "d'impayés", sans en communiquer le montant. "Nous avons discuté de la manière de gérer ces impayés à la lumière des sanctions imposées à la Russie et de la protection des banques irakiennes et de la Banque centrale", a expliqué M. Hussein, au côté de M. Lavrov.

Le ministre irakien a garanti la tenue à Bagdad "dans les prochains mois" d'une réunion du comité conjoint chargé du suivi des relations bilatérales pour discuter du "problème".

Depuis le début de la guerre en Ukraine, il y a près d'un an, les États-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions contre des responsables, banques et institutions financières russes, faisant craindre aux pays tiers toute interaction et transaction impliquant la Russie.

"Dans les conditions actuelles, celles de restrictions illégales qu'imposent les Américains et leurs satellites, il est très important de protéger des relations économiques légales de pressions illégales venues de l'Occident", a souligné lundi M. Lavrov. "C'est ce que font beaucoup de pays de la région en passant, à la place du dollar, à des paiements en devises d'autres pays fiables, notamment pour les livraisons de pétrole", a-t-il ajouté.

Évoquant son déplacement à Washington, le chef de la diplomatie irakienne a assuré qu'il discuterait "du problème avec la partie américaine, car il y a des sanctions, et ces sanctions ne doivent pas être imposées à l'Irak parce que la coopération se poursuit avec les entreprises russes".

M. Hussein a par ailleurs rappelé la position de son pays en faveur d'un cessez-le-feu et de négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine. "Nous soutenons un cessez-le-feu pour que débutent les négociations entre les deux parties, et mettre fin à cette crise véritablement mondiale, par le dialogue et les négociations pacifiques", a-t-il plaidé.

Commentaires

Vlady

A une "invasion illégale" correspondes des "restrictions illégales" Mr. Lavrov !! A toute action correspond une réaction , simple loi de la physique .....

charly

Que l'Irak commence par dénoncer une invasion illégale au lieu de la cautionner de fait. C'est vrai qu'en son temps l'invasion du Koweït , sans l'intervention conduite par les américains, aurait été acceptée sans état d’âme par le peuple irakien. À chacun ses valeurs... Refus d'annexions territoriales ou loi du plus fort de faire ce qu'il veut. C'est pas nouveau.

Ajouter un commentaire