Soudures de l'EPR de Flamanville: l'avis de l'ASN est une question de mois

  • AFP
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L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne rendra pas avant "plusieurs mois" son avis sur les soudures défecteuses du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (Manche), a annoncé mardi le gendarme du nucléaire.

"Globalement à la rentrée, on aura encore des matières à discuter (...) L'avis de l'ASN est clairement une affaire de plusieurs mois", a indiqué Eric Zelnio, chef du pôle EPR à l'ASN de Normandie, interrogé à Caen lors d'une conférence de presse, sur les problèmes de soudures de l'EPR annoncés en mars. "Le calendrier d'EDF, c'était livraison du combustible (à Flamanville ndlr) cet été et chargement (du combustible dans le réacteur ndlr) en décembre. (La livraison du combustible ndlr) cet été c'est cuit. La livraison du combustible cette année, c'est encore envisageable. Le chargement, c'est après", a ajouté M. Zelnio.

En conséquence des problèmes de soudures, EDF a annoncé en mai envisager quelques mois de retard supplémentaires tout en maintenant pour l'heure son objectif de démarrage à la fin de l'année pour une mise en service commerciale en 2019, soit sept ans de retard. "La balle est dans le camp d'EDF. On n'a pas tous les éléments. Ensuite la balle sera dans le camp de l'ASN" qui dira si "les réparations proposés sont acceptables", a ajouté Hélène Héron, cheffe de la division normande de l'ASN.

Pour certaines soudures, le sujet est "très complexe", a ajouté M. Zelnio, notamment parce que "on est parfois face à des soudures qui ont déjà été réparées (...) Un tuyau ne peut pas supporter vingt réparations à la queue leu-leu sur le même secteur", a poursuivi le chef du pôle EPR de l'ASN de Normandie.

"On n'est pas pressé. Le pire ennemi dans ces cas-là, c'est la précipitation", a-t-il ajouté. "Dans le pire des cas, il faudra peut-être envisager de refabriquer des bouts de lignes (des morceaux de tuyau ndlr) et ça c'est très long. C'est pas l'option que préfère l'exploitant", a indiqué M. Zelnio.

L'ASN a par ailleurs indiqué que l'autre problème de soudures annoncé en février n'était "pas réglé" non plus. "Sur le circuit secondaire", concerné par les deux séries de problèmes de soudure, "il y a eu une accumulation de soucis et de difficultés qu'on peut qualifier de majeure", a résumé M. Zelnio. Le coût officiel de l'EPR est pour l'heure de 10,5 milliards d'euros, le triple de son budget initial.

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