Tanker saisi: l'Iran a pris la Grande-Bretagne "par surprise" (Dryad Global)

  • AFP
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L'homme à l'origine de la diffusion des échanges radio lors de l'arraisonnement par l'Iran d'un tanker britannique dans le Golfe a estimé que la Grande-Bretagne avait été prise "par surprise" dans cette affaire et que le secteur du transport maritime "n'était pas vraiment préparé à cela".

"De toute évidence, dans une certaine mesure, cela a pris la Grande-Bretagne par surprise. Le secteur maritime n'était pas vraiment préparé à cela", a expliqué à l'AFP Philip Diacon, responsable de Dryad Global, une compagnie de sécurité maritime basée à Londres.

L'épisode de l'arraisonnement du tanker britannique, le Stena Impero, a duré de 20 à 40 minutes et la frégate britannique HMS Montrose, à une heure de là, était trop éloignée pour être d'une aide quelconque, a expliqué Philip Diacon.

La frégate HMS Montrose "n'avait guère de chance d'avoir un impact sur place" pour empêcher cet arraisonnement par l'Iran, a-t-il poursuivi.

Philip Diacon n'a pas voulu préciser toutefois comment il avait obtenu cet enregistrement.

Il a assuré cependant que tous les échanges avaient eu lieu sur des ondes ouvertes - numéro 16 - utilisées à travers le monde par des navires militaires et commerciaux pour diffuser des appels.

Le secrétaire au Foreign Office, Jeremy Hunt, a été accusé dans cette affaire d'avoir contribué à l'impuissance britannique en ayant prêté trop d'attention à la course à la succession de la Première ministre britannique, Theresa May, face à Boris Johnson, au détriment de ses responsabilités diplomatiques.

Philip Diacon a indiqué que ses clients à travers le monde commençaient à chercher des alternatives dans le Golfe aux bâtiments battant pavillon britannique.

"Normalement, les bâtiments battant pavillon britannique, américain et des navires liés aux intérêts saoudiens devraient être les plus visés", a-t-il estimé.

Un mois au moins, a-t-il fait remarquer, est nécessaire pour qu'un navire change de pavillon.

La plupart se tournent maintenant vers la Chine, un acteur important dans la région du Golfe et que l'Iran considère comme un allié de taille.

"Nous commençons à voir des discussions pour mettre les navires sous pavillon chinois", a poursuivi Philip Diacon.

"Le pétrole continuera de couler. Les Iraniens n'ont pas d'intérêt à perturber les autres nations", a encore estimé le responsable de Dryad Global.

"Tous les gouvernements vont être désormais sous une pression extrême pour faire quelque chose" et réduire la tension.

Selon lui, "les bâtiments de guerre ne sont pas la réponse".

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