Toshiba sort du rouge et dégage un bénéfice net record

  • AFP
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Toshiba a annoncé mardi des bénéfices pour la première fois en quatre ans, largement aidé par des gains exceptionnels, et s'est extirpé de la situation d'insolvabilité dans laquelle il se trouvait, évitant la radiation de la Bourse de Tokyo.

"Nous avons été capables de nous sortir d'une situation critique en éliminant un endettement excessif", s'est félicité le nouveau PDG Nobuaki Kurumatani, lors d'une conférence de presse à Tokyo.

Le géant industriel japonais a dégagé un résultat net record de 804 milliards de yens (plus de 6 milliards d'euros) au terme de l'exercice 2017/2018 clos en mars, après une perte de 965 milliards un an plus tôt.

Toshiba, qui n'avait pas affiché de profits depuis 2013/2014, a notamment réussi à vendre le groupe américain d'équipements nucléaires Westinghouse qui avait dû déposer le bilan l'an dernier, et a profité de diminutions de frais fiscaux.

La bonne santé de la société affiliée de puces-mémoires, Toshiba Memory, a aussi contribué au bénéfice net, mais Toshiba en a signé la vente et elle doit être prochainement cédée, à moins que les autorités de la concurrence ne s'y opposent. La Chine n'a toujours pas donné son accord.

Tablant sur une recette exceptionnelle de 970 milliards liée à cette vente, qu'il entend toujours mener à terme malgré des spéculations de presse, Toshiba escompte même pour cette année un résultat net de 1.070 milliards de yens, nouveau record mais tout autant artificiel que celui de l'an passé.

Auparavant, l'activité de puces-mémoires était la vache à lait du groupe, avec de solides ventes et de confortables marges d'exploitation. Mais parce qu'elle exige des investissements massifs, Toshiba s'est senti contraint de la transformer en société à part dans le but de la vendre afin de rétablir ses finances en piteux état après une affaire de falsification comptable.

- Un nouveau départ? -

Toshiba, qui réfléchit à garder une part d'environ 40% selon son PDG, espérait que la cession serait bouclée le 31 mars, mais n'y est pas parvenu. En revanche, en réussissant à se défaire du boulet Westinghouse (qui s'est laissé dépasser par les effets de la catastrophe de Fukushima sur le secteur nucléaire ), il a assaini ses finances et son action restera donc cotée à la Bourse de Tokyo.

Les investisseurs ont apprécié: le titre a clôturé sur un bond de 3,46% à 299 yens.

Cependant, sur le plan opérationnel, le groupe n'est pas au mieux de sa forme puisque son chiffre d'affaires est passé sous les 4.000 milliards de yens, à 3.947,60 milliards de yens, soit à peu près la moitié de celui des meilleures années avant la crise financière de 2008/2009.

Son bénéfice d'exploitation est tombé de 22% sur un an à 64 milliards de yens.

Les ventes devraient faiblir encore de 8,8% cette année et le gain d'exploitation gagner 9,3%, selon les prévisions diffusées mardi.

Après s'être en grande partie défait de l'électronique et l'électroménager grand public, avoir cédé les appareils médicaux à son compatriote Canon, et avoir dégagé les puces-mémoires des activités principales, Toshiba est désormais surtout un groupe tourné vers la clientèle professionnelle (systèmes pour la production d'électricité, les bâtiments et infrastructures diverses, équipements pour le commerce, solutions de stockage de données, composants électroniques).

Nobuaki Kurumatani, qui a pris ses fonctions de PDG en avril, se donne pour objectif de rétablir durablement la santé de la société qui a aussi grandement besoin de recouvrer la confiance des actionnaires après une succession de scandales.

"Je considère que nous sommes sur la ligne de départ", a-t-il dit mardi, visant "la transformation du groupe en une excellente compagnie capable de survivre à la compétition".

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