Total aurait aidé le Congo Brazzaville à contourner des règles du FMI (presse)

  • AFP
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Le Congo Brazzaville aurait contourné des règles du Fonds monétaire international (FMI) dans les années 2000 à l'aide d'un montage financier mis sur pied par Total, selon une enquête du Monde publiée mardi, des affirmations démenties par le groupe.

Le géant pétrolier français a indiqué dans un communiqué qu'il n'avait "pas contribué à aider la République du Congo à contourner la vigilance de ses créanciers internationaux".

Selon Le Monde, qui a enquêté sur des documents des "Panama Papers" et des "Paradise Papers", des fuites de données massives révélées en 2016 et en 2017 par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), Total a élaboré un "montage offshore impénétrable" qui a permis au Congo de vendre en 2003 une concession pétrolière à la société congolaise Likouala, "un faux nez de la République du Congo".

Ce procédé a permis au Congo de toucher des liquidités, alors que le pays très endetté "était frappé de l'interdiction de s'endetter lui-même pour des projets pétroliers", explique le Monde.

La société Likouala, créée en septembre 2003, était "une coquille vide sans dépenses ni revenus, sans personnel ou compte en banque à son nom", gérée par Total, affirme le quotidien.

Cette entreprise, qui n'existe plus depuis 2011, était détenue par une "société-écran baptisée Montrow International Limited, enregistrée aux Iles Vierges britanniques", précise le journal.

Pour acheter la concession pétrolière, elle a emprunté 70 millions de dollars à la banque française BNP Paribas.

Contacté par l'AFP, BNP Paribas a indiqué que "la réglementation bancaire ne (leur) permet pas de répondre" à des questions sur cette affaire.

"La République du Congo a décidé de monétiser ses intérêts dans le champ de Likouala en les cédant à la société Likouala SA et a demandé à Total de l'assister dans la mise en place de cette transaction avec des établissements financiers de la meilleure réputation", s'est défendu Total.

"Le FMI a été tenu informé de l'opération par les autorités de la République du Congo, notamment par un courrier daté du 17 novembre qui en atteste", a ajouté le groupe pétrolier dans son communiqué, où un lien renvoie vers le document en question, publié sur le site du FMI.

Le champ pétrolier impliqué dans l'affaire avait été cédé au Congo en 2003 par Total, dans le cadre d'un accord visant à normaliser leurs relations tendues.

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