TransCanada abandonne son projet de méga-oléoduc ouest-est

  • AFP
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L'opérateur d'oléoducs TransCanada a annoncé jeudi l'abandon du projet controversé de construction d'un oléoduc géant qui prévoyait d'acheminer le pétrole de l'Ouest canadien vers la côte atlantique.

Long de quelque 4 500 km, l'oléoduc Énergie-Est, avec un débit de 1,1 million de barils de pétrole par jour, était combattu à la fois par les environnementalistes et plusieurs collectivités territoriales en raison des risques de pollution pour les nappes phréatiques et les rivières en cas de fuite sur le réseau. "A la suite d'une analyse approfondie des nouvelles exigences (...) nous ne poursuivrons pas les démarches" de la construction de l'oléoduc, a indiqué Russ Girling, PDG de la société TransCanada.

L'oléoduc aurait été alimenté par le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta depuis Hardisty, à 200 km au sud-est d'Edmonton, pour déboucher sur un terminal pétrolier à Saint-John au Nouveau-Brunswick, avec accès à l'océan Atlantique.

Si sur les deux tiers du tracé, l'oléoduc devait suivre un réseau existant, la pose de nouvelles conduites sur 1 500 km au Québec puis au Nouveau-Brunswick a été vivement combattue par les organisations de protection de l'environnement, les autochtones et mêmes des collectifs de citoyens. "C'est un projet qui traversait plus de 700 cours d'eau, dont le fleuve Saint-Laurent et l'Outaouais", a rappelé jeudi David Heurtel, ministre québécois de l'Environnement.

Cette décision de renoncer à cet oléoduc témoigne aussi, selon M. Heurtel, d'un mouvement au niveau mondial en faveur de "la lutte contre les changements climatiques et la nécessité de passer à d'autres types de combustibles". "La décision est une déception", a estimé pour sa part la député conservatrice Lisa Raitt, mettant la décision de TransCanada sur le compte de l'échec de la politique énergétique du gouvernement libéral de Justin Trudeau.

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