Transit du gaz: la Russie et l'UE espèrent qu'une solution sera trouvée avec Kiev

  • AFP
  • parue le

La Russie et l'Union européenne ont dit espérer jeudi qu'une solution permettant de prolonger le contrat existant sur le transit du gaz russe vers l'Europe via le territoire ukrainien serait trouvée avec l'Ukraine.

"La Russie est prête à poursuivre le transit du gaz via l'Ukraine et à assurer les livraisons aux consommateurs européens. Nous sommes prêts à prolonger le contrat aux conditions existantes", a déclaré le ministre russe de l'Énergie Alexandre Novak à l'issue d'une rencontre avec le commissaire européen chargé de l'Énergie, le Slovaque Maros Sefcovic.

"Nous estimons que nous n'avons pas besoin d'un plan B (...), car nous avons toujours trouvé de bonnes solutions constructives", a de son côté souligné M. Sefcovic.

L'accord de transit entre la Russie et l'Ukraine arrive à son terme fin 2019 et ces deux pays, à couteaux tirés, n'arrivent pas à se mettre d'accord pour la suite.

Fin 2019, deux gazoducs - le germano-russe Nord Stream 2 et le turco-russe Turkish Stream - contournant le territoire ukrainien sont censés entrer en service, ce qui priverait Kiev d'une manne financière conséquente et d'une arme de poids face à la Russie.

Les États-Unis, très opposés au projet Nord Stream 2, le menacent de sanctions. Cette position est vivement soutenue par le nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a réclamé fin mai de nouvelles sanctions économiques de Washington contre la Russie.

Moscou espère que "les nouvelles autorités ukrainiennes pourront faire preuve d'une approche pragmatique quant à la poursuite du transit via leur territoire après 2019", a encore déclaré jeudi M. Novak, qualifiant d'"inacceptables" les sanctions "unilatérales" américaines. "Les pourparlers ne pourront se solder par un succès que si l'on cherche un compromis", a-t-il ajouté. Le ministre russe a toutefois précisé que ces négociations tripartites ne se dérouleraient pas avant la mi-septembre, soit à l'issue des élections parlementaires ukrainiennes prévues pour cet été.

Le directeur exécutif de la compagnie de gaz ukrainienne Naftogaz Yuriy Vitrenko a aussitôt réagi sur Facebook aux propos de M. Novak, accusant Moscou de retarder ces pourparlers. "Il semble que la Russie compte sur des négociateurs qui trahiront les intérêts de l'Ukraine", a-t-il déclaré. "Elle tente de duper à la fois l'Ukraine et l'Europe", a-t-il ajouté.

Estimant que le contrat de transit actuel n'était pas dans l'intérêt de Kiev, M. Vitrenko a prévenu l'UE qu'elle devait se préparer à se retrouver sans nouvel accord de transit à partir de l'an prochain. Le géant gazier russe Gazprom et Naftogaz s'affrontent par tribunaux interposés depuis des années. Moscou exige toujours que leurs litiges liés au précédent contrat concernant volumes et tarifs soient réglés avant de prolonger le contrat actuel.

À la suite d'une série de "guerres du gaz" russo-ukrainiennes à l'origine de perturbations dans l'approvisionnement de l'Europe dans les années 2000, les volumes transitant par l'Ukraine ont déjà été considérablement réduits avec l'inauguration en 2011 du gazoduc Nord Stream 1, qui relie la Russie à l'Allemagne via la Baltique.

La Russie a cependant assuré à plusieurs reprises être prête à poursuivre les exportations de gaz via l'Ukraine même après l'entrée en service de nouveaux gazoducs.

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