Transition énergétique : un besoin de métaux partout...

  • AFP
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Éoliennes, panneaux photovoltaïques, batteries ou voitures électriques nécessitent des métaux comme le lithium, le cobalt, le nickel ou des terres rares et des aimants permanents pour arriver à se passer d'énergies fossiles comme le pétrole et le charbon qui réchauffent la planète par leur combustion.

Les ministres européens de l'Industrie ont réfléchi mardi à Lens (Pas-de-Calais) aux modes d'approvisionnement futurs de l'Europe en métaux "critiques" de la transition énergétique, afin de réduire leur énorme dépendance et leur retard vis-à-vis de la Chine, qui investit sur ces secteurs depuis une vingtaine d'années.

Voici, secteur par secteur, leur utilisation, et les tentatives de substitution en cours pour essayer de diminuer leur consommation, telles qu'expliquées dans le rapport "sécuriser l'approvisionnement de l'industrie en matières premières minérales" présenté aux ministres, et dont l'AFP a obtenu copie partielle.

1 - Éoliennes

Les éoliennes utilisent de l'aluminium, du cuivre, du plomb, du manganèse, du nickel. Elles ont aussi besoin de métaux plus rares, classés comme "critiques" par l'Union européenne comme le niobium, ou des terres rares pour fabriquer les aimants permanents de la turbine, comme le dysprosium (Dy), le neodynium et le praséodyme ajoutés à des alliages de fer, et du bore.

"Des recherches actives sont actuellement en cours pour concevoir des aimants sans terres rares pour les éoliennes à terre, mais pas sur les parcs offshore où le remplacement reste complexe", souligne le rapport de l'industriel Philippe Varin, présenté aux ministres européens.

L'Europe est autonome à 58% pour la conception, la fabrication et l'assemblage d'éoliennes (grâce au Danois Vestals et à l'allemand Siemens essentiellement), "sans compter les usines installées par des acteurs non européens comme General Electric en France".

Plus on remonte la chaîne de valeur, plus la dépendance européenne augmente vis-à-vis de l'Asie. La Chine à elle seule couvre 54% des besoins européens en matières premières pour les éoliennes, contre 1% pour l'UE.

2 - Panneaux photovoltaïques

Le principe de base des panneaux solaires repose toujours sur du silicium, auquel on ajoute des alliages de terres rares pour doper les performances, comme le germanium, le gallium, l'indium, le molybdenum, le sélénium, le tellurium.

L'Europe est quasiment absente des différentes étapes de la chaîne de valeur, dépendant à 70% de la Chine pour l'assemblage, à 90% pour les cellules photovoltaïques, et à 53% pour les matières premières autres que le silicium. "L'arrivée de nouvelles technologies innovantes pourrait contribuer à faire émerger" des acteurs européens, souligne le rapport.

3 - Moteurs électriques

Pour sortir du pétrole, les moteurs électriques, comme ceux des éoliennes, ont besoin d'aimants permanents pour convertir l'électricité en force motrice, et donc des alliages de terres rares (dysprosium, neodynium, praséodyme) ajoutés à des alliages de fer et à du bore.

L'Europe ne fournit que 1% des métaux bruts dont elle a besoin pour cela, alors que la Chine en procure 65% et 55% des métaux raffinés.

4 - Batteries électriques

Les batteries Li-ion pour l'automobile utilisées en Europe sont produites à 66% en Chine (13% aux Etats-Unis, 13% dans les autres pays d'Asie et 8% dans le reste du monde). Elles reposent sur des anodes à base de graphite, des cathodes à base d'alliage de nickel, cobalt et manganèse ou aluminium, ainsi que du lithium.

Pour améliorer les performances (les échanges d'électrons), on ajoute d'autres métaux en très petite quantité comme le titane, le silicium ou le niobium.

L'énergie qu'une batterie est capable de stocker est directement conditionnée par la quantité de lithium que le matériau contenu dans l'électrode positive (cathode) est capable de contenir et d'échanger.

Les batteries devraient garder leur composition actuelle en nickel, cobalt, manganèse et lithium au moins jusqu'en 2030-35 étant donné les investissements énormes pour construire des usines. Ensuite, les prochaines générations devraient voir réduire leur teneur en cobalt au profit du nickel.

L'Union européenne qui commence tout juste à lancer ses premières giga-usines de batteries produit seulement 1% des métaux bruts dont elle a besoin, 8% des matériaux raffinés et 9% de ses électrodes.

Commentaires

EtDF

On a compris que les ministres qui ont réfléchi à Lens n'ont pas encore bien compris . Ils sont excusables car ceux d'avant n'avaient encore moins compris aux défis qui nous attendent malgré les armadas d'ENA et d'X planqués qui les accompagnent. On a compris aussi que le rédacteur qui rapporte ici, n'a pas trop bien compris ce qu'étaient les alliages et les composés performants dont on a besoin pour toutes les technologies d'avenir, et pas seulement ceux de l'énergétique. Cependant pour se gonfler le veston ou pour impressionner les électeurs on sort les gros mots comme méga-factories d'un côté et nanotechnologies de l'autre.. Le système métrique a été inventé il y plus de 220 ans (de nano à méga).. Pendant ce temps les Chinois ont raflé en environ 22 ans, au moins de 50-à 70% en moyenne des gisements, des productions et bientôt des produits avancés qui nourrirons les technologies à venir autant que les besoins domestiques.. L'Europe frôle désormais le 1%... Et pourtant le tissus européen était (est) le plus dense en universités et en centres de recherche, qui a certes bien "pondus" des trouvailles.... qui ont été exploitées ailleurs... On a l'impression que "bougies et carburateurs européens se sont encrassés et la distribution s'est cassée" à l'UE.. Et on continue à ramer vers les éoliennes et le PV, le méthane du fumier, la voiture pile lithium en attendant comme Godot, le gaz russe! Quand EU-Bruxelles grossit comme un super-mammouth.. on en reste au format des plaques d'immatriculation, la qualité du paquet d'emballage..au sens du vent etc... Combien coûte un planqué dans les ministères et à Bruxelles et qui comprend rien à pas grand chose...

dédé 29

A la lecture du texte ,je me demande s'il ne vaut pas mieux etre bien avec la Chine qu'avec les USA

Serge Rochain

On n'a jamais fait autant cas des matériaux exotiques que depuis que ceux-ci entre pour partie et souvent en quantité modeste, voir, non indispensables, dans les dispositif font de l'ombre aux nucléaire. Avec force fake news inquiétante comme ici. Par exemple dans la liste des fameuses terres rares que l'article fait entrer dans cette catégorie inquiétante autant que dans les PPV il n'y a en réalité aucune terre rare et surtout pas celles qui sont citée comme le germanium, le gallium, l'indium, le molybdenum, le sélénium, le tellurium, lesquelles n'ont rien à voir avec les Lanthanides dites abusivement "terres rares".
Dan la liste cité pour les éoliennesil s'agit bien de ce qui est donc abusivement appelé "terres rares" mais toutes se trouve être dans la moitié des corps chimiques les plus abondants dans la croute terrestre. En revanche, il est habituel de ne pas attirer l'attention sur l'Uranium, qui sans être pour autant une de ces terres rares ne s'en trouve pas moins être le corps chimique le plus rare de la planète et même plus que probablement de l'Univers, car c'est le plus lourd que la nature à pu créer en le rendant siffisament stable pour qu'il ne se tranforme pas immédiatement en autre chose de plmus leger.
On passe son temps à affoler les foules avec un supposé risque de pénuri de ces matieres, totalement illusoire comme l'avenir le démontrera, comme il demontrera aussi rapidement que pour l'iranium on ne va pas tarder à racler les fonds de tiroire pour essayer de faire fonctionner les réacteur nucléaire que la France s'apprete à construire, pendant plus de 20 ans ce qui sera d'ailleurs un exploit si on arrive jusque là, mais ce qui est certain c'est qu'on ne les amortira jamais !
Serge Rochain

goldorak

Hormis le Laius inutile sur le nucléaire, le constat est réel : Les terres rares sont avant tout un problème géopolitique : La chine produit tout.
Pour les éoliennes, effectivement les terres rares ne sont pas obligatoires mais il me semble qu'elles sont assez utilisé pour l'éolien en mer
Comme il devrait se dévelloper prochainement, on peut s'attendre à avoir un petit souci de ce coté.
Après, l'Europe a raison de s'inquiéter de sa dépendance aux autres pays concernant les matières premières. Elle l'est clairement à l'heure actuelle.

Serge Rochain

Dans les éoliennes c'est surtout le néodyme qui est utilisé car il permet d'augmenter le niveau de saturation magnétique des noyaux d'alternateur par rapport à ceux qui ne contiennent que de l'acier sous un même volume. Il permet donc de gagner en volume et masse mais ce n'est qu'un aspect économique qui est en jeu car cela permet d'avoir une structure de portage moins couteuse mais ce n'est pas techniquement indispensable. En revanche c'est utilisé depuis longtemps dans des dommaines où l'on doit avoir par exemple des moteurs les plus petit possible pour une puissance donnée comme dans les drones, et avant dans l'aeromodelisme, mais aussi dans le cas où ils sont difficile à loger et où ils doivent être le plus discret possible, dans les portieres de voiture pour remonter les glaces et aussi pour les essuis glace. Ce ne sont pas des matieres de révolution technologique mais de confort quand c'est pour être petit et économique pour les éoliennes. De toutes les façons il y a des alternatives mais comme ce n'est pas cher et que c'est abondant, s'il n'y a pas de contraintes nouvelles on continuera à les utiliser. La Chine est effectivement le premier producteur mais ce n'est pas, au moins pour le néodyme, parce qu'ils seraient les seuls à en avoir mais parce que l'industrie miniere s'y est développer plus qu'ailleurs pour un travail sale et mal vu. Mais du néodyme il y en a partout, et s'il le fallait on pourrait ouvrir des mines un peu partout mais personne n'en n'a envie, il y a longtemps qu'on exploite plus le sous-sol en France et d'une façon générale en Europe à part quelques cas particuliers comme la Pologne par exemple pour qui le minage reste une des principales industrie du pays.

Rochain

C'est votre ignorance qui fait peine à voir

Guillaume

Ce qui fait peine à voir, c'est la perte quasi-totale de souveraineté de l'UE et notamment de la France, dans des secteurs où on était ou on aurait pu être leader : turbines (Alstom bradé à GE), photovoltaïque, batteries. Désindustrialisation liée à un certain aveuglement des tenants du dogme libre-échangiste bruxellois.

François

neodynium, molybdenum, tellurium sont des termes anglo-saxons. En Français il faut dire néodyme, molybdène, tellure.

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