Trop de stocks, pas assez de raffinage, les cours du pétrole fléchissent nettement

  • AFP
  • parue le

Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse mercredi, déprimés par un rapport hebdomadaire qui a mis en évidence une accumulation des stocks de brut et de produits dérivés aux Etats-Unis, en partie du fait d'une activité modéré des raffineries.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, avec échéance en avril, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a abandonné 3,06%, pour clôturer à 82,84 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec livraison en mars, il a lui cédé 3,11%, à 76,41 dollars.

En hausse en début de séance, les cours ont fléchi après la publication du rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a fait état d'une hausse surprise de 4,1 millions de barils des réserves stratégiques, alors que les analystes tablaient sur une baisse d'un million. L'accroissement marqué des réserves de brut s'explique en bonne partie par le bond des importations (+23%) et la chute des exportations (-26%).

L'envolée des importations tient surtout à la remise en service, après une fuite dans le Kansas, de l'oléoduc Keystone, qui transporte du pétrole canadien vers les États-Unis, selon Matt Smith, de Kpler.

Les traders ont également relevé que les stocks d'essence étaient montés de 2,6 millions de barils, un peu plus qu'attendu (+2 millions), et que les réserves de produits distillés, dont le gazole, avaient également grimpé, de 2,3 millions de barils.

Le rapport "est mauvais pour les cours, quel que ce soit la façon de le lire", a commenté Robert Yawger, de Mizuho. "Les stocks de brut sont au plus haut depuis 19 mois. Quant aux produits raffinés, c'est un quasi-désastre."

L'analyste souligne que cette élévation des stocks est intervenue alors que les capacités des raffineries ont été limitées, tout au long du mois de janvier, par les conséquences du passage de la tempête hivernale Elliott, fin décembre, puis par le début des opérations de maintenance, habituelles à cette période de l'année.

La semaine dernière, le taux d'utilisation des raffineries a reculé, à 85,7%, contre 86,1% sur la période précédente. "On pourrait penser que cela aurait entraîné une baisse des stocks", mais c'est le contraire qui s'est produit, signe d'une demande molle, inférieure à son niveau habituel en début d'année, souligne Robert Yawger.

La décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+, qui ont décidé mercredi de maintenir inchangés leurs quotas de production, n'a fait qu'ajouter à la morosité ambiante. Pour Robert Yawger, les chiffres de l'EIA et l'annonce de l'Opep+ ont incité les opérateurs spéculatifs, qui pariaient massivement sur une hausse de l'or noir depuis des semaines, à se désengager, provoquant un trou d'air.

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture