Donald Trump évoque un possible report du sommet avec Kim Jong Un

  • AFP
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Le président américain Donald Trump a affirmé mardi que son sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, prévu le 12 juin à Singapour, pourrait être reporté, tout en jugeant que ce dernier était "sérieux" dans sa volonté de dénucléariser son pays.

C'est la première fois que le locataire de la Maison Blanche évoque ouvertement un possible report de ce face-à-face historique dont il avait accepté le principe le 8 mars à la surprise générale après des mois de surenchère verbale avec l'homme fort de Pyongyang. "Il est possible que ça ne marche pas pour le 12 juin", a dit M. Trump, assis dans le Bureau ovale au côté de son homologue sud-coréen Moon Jae-in. "Si la rencontre n'a pas lieu, elle aura peut-être lieu plus tard", a-t-il ajouté évoquant "certaines conditions", sans élaborer.

"Nous voulons nous assurer que nous sommes sur la même longueur d'ondes au sujet du contenu de ce qui sera discuté", a ensuite dit le secrétaire d'État américain Mike Pompeo à la presse. Mais "nous travaillons toujours en vue du 12 juin" et "nous ferons tout notre possible pour que cette rencontre soit une réussite", a-t-il ajouté, assurant être "optimiste". M. Moon a lui opté pour une tonalité nettement optimiste, se disant convaincu que le sommet à venir serait "couronné de succès".

Interrogé sur la réelle volonté du dirigeant nord-coréen de renoncer à l'arme nucléaire, le président américain a jugé que ce dernier était "très sérieux" tout en reconnaissant ne pouvoir prédire l'issue des négociations. Washington exige une dénucléarisation "complète, vérifiable et irréversible" mais le Nord n'a pas véritablement dévoilé son jeu et envoyé des signaux parfois confus sur ce thème.

Fait notable, M. Trump a aussi laissé pointer son mécontentement vis-à-vis du président chinois Xi Jinping dont il a par le passé loué la fermeté sur le dossier nord-coréen. Évoquant la deuxième visite de Kim Jong Un en Chine en l'espace de quelques semaines, il a relevé une différence de ton de sa part après ce voyage à Pékin, principal allié de Pyongyang. "Les choses ont changé après cette rencontre et je ne peux pas dire que cela me rende très heureux", a-t-il expliqué. "Le président Xi est un joueur de poker de niveau mondial", a-t-il lancé, laissant entendre que le puissant dirigeant chinois jouait sur plusieurs tableaux.

Lundi, déjà, M. Trump s'était inquiété que Pékin lâche trop de lest, trop vite. "La Chine doit continuer à être forte et étanche sur la frontière avec la Corée du Nord jusqu'à ce qu'un accord soit conclu", avait-il tweeté, évoquant une frontière devenue "bien plus poreuse récemment". Ces déclarations tranchent avec la forme d'euphorie qui a flotté dans les semaines suivant l'annonce d'un accord sur cette rencontre.

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