Le groupe britannique Tullow Oil a finalisé sa cession à Total d'actifs controversés en Ouganda

  • AFP
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Le groupe pétrolier britannique Tullow Oil a finalisé la cession d'actifs controversés en Ouganda au français Total pour un montant qui devrait atteindre 575 millions de dollars, a-t-il annoncé dans un communiqué mardi.

Tullow dit avoir reçu 500 millions de dollars mardi et devoir encore toucher 75 millions quand une "décision finale d'investissement" sera prise, et percevra des "versements arrimés au prix du brut quand la production aura commencé", d'après le communiqué. Tullow souligne donc être sorti de toutes ses licences d'exploitation en Ouganda après "16 années d'activité dans le projet de développement du Lac Albert".

"Même si nous sommes tristes de quitter l'Ouganda après tant d'années, les 575 millions de dollars de revenus représentent une part importante de notre plan pour renforcer le bilan de Tullow et améliorer sa position financière", souligne le directeur général Rahul Dhir. Le groupe très endetté indique dans son communiqué que sa dette se situe actuellement à 2,4 milliards de dollars.

Total avait annoncé en avril racheter la part de Tullow dans le projet de développement du Lac Albert et dans le projet d'oléoduc East African Crude Oil Pipe Line (EACOP), qui doit traverser la Tanzanie. Ces deux projets géants, menés avec la compagnie chinoise CNOOC, sont critiqués par des ONG qui les accusent de ne pas prendre en compte les impacts sur les populations et l'environnement.

Six ONG françaises et ougandaises ont ainsi assigné Total pour l'obliger à revoir son "plan de vigilance", une disposition imposée à toutes les multinationales par une loi française de 2017.

Avec la découverte de gisements de brut exploitables en 2006 dans la région du lac Albert, l'Ouganda s'était mis à s'imaginer en nouvel eldorado pétrolier mais 14 ans plus tard, il attend toujours d'extraire ses premières gouttes d'or noir. Dans un pays où 21% de la population vit dans une pauvreté extrême, l'État ougandais voyait là la perspective de gagner au moins 1,5 milliard de dollars par an.

Mais le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, s'est englué dans des discussions commerciales et fiscales sans fin avec les compagnies pétrolières comme Tullow. S'y sont ajoutées des polémiques sur les risques environnementaux et le sort des populations expropriées.

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