Ukraine: Le Kremlin jure de continuer l'offensive malgré le plafonnement du brut

  • AFP
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Le plafonnement du prix du pétrole russe décidé par les pays occidentaux n'aura pas d'impact sur l'offensive de Moscou en Ukraine, a assuré lundi le Kremlin, mettant en garde contre une "déstabilisation" du marché mondial de l'énergie.

L'économie russe "a toutes les capacités nécessaires" pour financer l'offensive militaire, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "De telles mesures n'auront pas d'impact" sur l'intervention, a-t-il insisté.

"En revanche, ces mesures auront sans aucun doute un impact sur la stabilité du marché mondial de l'énergie (...) C'est un pas vers leur déstabilisation", a poursuivi M. Peskov, ajoutant que Moscou était en train de "préparer" des mesures de rétorsion.

L'Union européenne, les pays du G7 et l'Australie se sont accordés pour plafonner le prix du pétrole russe, une mesure qui doit entrer en vigueur à partir de lundi.

L'objectif affiché de cette nouvelle sanction est d'assécher une partie des revenus colossaux que Moscou tire de la vente de ses hydrocarbures et ainsi diminuer sa capacité à financer l'effort de guerre en Ukraine.

Le mécanisme adopté prévoit que seul le pétrole russe vendu à un prix égal ou inférieur à 60 dollars le baril pourra continuer à être livré. Au-delà, il sera interdit pour les entreprises basées dans les pays de l'UE, du G7 et en Australie de fournir les services permettant le transport maritime (négoce, fret, assurance, armateurs, etc.).

De fait, les pays du G7 fournissent les prestations d'assurance pour 90% des cargaisons mondiales et l'UE est un acteur majeur du fret maritime - d'où leur capacité à répercuter ce plafonnement sur le pétrole livré à la majorité des clients de la Russie à travers le monde, un pouvoir de dissuasion crédible.

L'activation d'un plafonnement coïncide avec l'entrée en vigueur lundi d'un embargo de l'UE sur le pétrole russe acheminé par voie maritime.

Le Kremlin a déjà prévenu qu'il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui adopteraient le mécanisme de plafonnement, une position réaffirmée dimanche par le vice-Premier ministre russe en charge de l'Energie, Alexandre Novak.

Cité par les agences de presse russes, il a même affirmé que la Russie travaillait "sur des mécanismes pour interdire l'utilisation de l'outil de plafonnement, quel que soit le niveau fixé".

"Une telle ingérence ne peut que provoquer une plus grande déstabilisation du marché et une pénurie de ressources énergétiques", a-t-il fustigé.

Le cours du baril de brut de l'Oural évolue actuellement autour de 65 dollars, soit à peine plus que le plafond de 60 dollars.

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