États-Unis: un deuxième cadre de Siemens plaide coupable de corruption en Argentine

  • AFP
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Un ex-cadre du groupe allemand Siemens a plaidé coupable jeudi aux Etats-Unis de corruption pour avoir versé des pots-de-vin à des officiels argentins à la fin des années 90 afin de décrocher un contrat de fabrication de cartes d'identité.

Eberhard Reichert, 78 ans, ancien responsable technique d'une filiale argentine de Siemens, a reconnu avoir versé, avec d'autres cadres de l'entreprise, "100 millions de dollars en pots-de-vin" à des responsables gouvernementaux en Argentine pour empocher ce marché d'une valeur de près d'un milliard de dollars, a annoncé le ministère de la Justice américain dans un communiqué.

Il a comparu devant un tribunal du sud de Manhattan à New York, après avoir été arrêté en Croatie en septembre et extradé aux Etats-Unis. Il est le deuxième ex-dirigeant de Siemens à plaider coupable dans cette affaire, quasiment trois ans après Andres Truppel, l'ancien directeur financier de la même filiale argentine de Siemens. Des actions judiciaires sont également en cours contre six autres ex-cadres de Siemens -- Uriel Sharef, Herbert Steffen, Ulrich Bock, Stephan Signer, Carlos Sergi et Miguel Czysch.

Ce scandale remonte à la présidence de Carlos Menem. La procédure engagée aux États-Unis repose sur une loi anti-corruption qui permet aux autorités américaines d'engager des poursuites partout dans le monde contre une entreprise visée dès lors qu'elle a des activités aux États-Unis.

Devant les autorités américaines, M. Reichert, dont la peine sera fixée ultérieurement, a reconnu avoir dissimulé ces paiements illicites via des sociétés-écran et des placements dans le paradis fiscal des Bahamas. "Reichert a aidé à dissimuler des dizaines de millions de dollars en pots-de-vin, qui ont été versés pour obtenir inéquitablement un lucratif contrat du gouvernement argentin", fustige Geoffrey Berman, le procureur fédéral de New York, cité dans le communiqué. "Le plaider coupable obtenu aujourd'hui (jeudi) montre que notre bureau est déterminé à faire comparaitre devant les tribunaux les corrompus", a-t-il ajouté.

M. Reichert risque jusqu'à cinq ans de prison ferme, selon le ministère de la Justice. En 2008, Siemens avait payé aux États-Unis 800 millions de dollars d'amende pour solder différentes poursuites pour corruption incluant le cas argentin mais également des faits survenus au Bangladesh et au Venezuela.

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