Vallourec table sur la reprise du secteur pétrolier, après une perte creusée au 2e trimestre

  • AFP
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Le groupe Vallourec, fabricant de tubes sans soudure, continue à miser sur la reprise du marché pétrolier et gazier aux États-Unis et sur des hausses de prix, après une perte nette creusée au deuxième trimestre en raison de charges de restructuration.

Selon un communiqué publié mercredi, la perte nette du trimestre s'établit à 137 millions d'euros contre 128 millions un an plus tôt, pour des ventes en progression de 5,3% à 982 millions d'euros. Le chiffre d'affaires est supérieur au consensus établi par Bloomberg, mais la perte nette est plus élevée qu'attendu.

Vallourec, qui a notamment prévu de fermer d'ici la fin de l'année une ligne de finition de son site de Saint-Saulve (Nord), a parallèlement confirmé ses objectifs d'un excédent brut d'exploitation en hausse en 2018 avec une "forte progression" au deuxième semestre 2018 par rapport au premier.

L'activité des derniers mois a été portée par le dynamisme du marché pétrolier et gazier aux États-Unis, concrétisée par une nette augmentation des appareils de forage en activité. Vallourec a aussi bénéficié des hausses de prix de 2017 aux États-Unis sur les tubes "premium" pour l'industrie pétrolière et a décidé des augmentations qui prendront effet au deuxième semestre.

Les marchés internationaux du pétrole et du gaz "montrent également les signes d'une activité en amélioration", a observé le président du directoire Philippe Crouzet, cité dans le communiqué. Celui-ci s'attend à ce que les augmentations de commandes enregistrées dans les zones Europe-Afrique et Moyen-Orient aient "un impact positif sur les livraisons (...) à partir du second semestre". M. Crouzet ajoute que Vallourec a aussi commencé à exécuter des nouveaux contrats long terme avec le groupe pétrolier brésilien Petrobras.

Amélioration du marché américain

L'ensemble du pôle Pétrole et gaz et Pétrochimie, qui pèse 70% du total du chiffre d'affaires, a progressé de 9,1% sur le semestre écoulé (+21,1% à changes constants). Vallourec indique avoir souffert d'un impact négatif des changes (dollar et réal brésilien), estimé à 10,1% sur le semestre.

Le pôle Énergie électrique a continué à souffrir (-4,8% sur le semestre), essentiellement en raison de la baisse des ventes pour le secteur nucléaire. En revanche, les ventes du secteur Industrie ont progressé (+8,6% sur le semestre) en raison de hausses de prix en Europe et d'un rebond de l'économie au Brésil.

Le groupe indique d'autre part avoir poursuivi ses efforts de compétitivité, avec un effet visible notamment dans l'amélioration de l'excédent brut d'exploitation, qui atteint 23 millions d'euros au deuxième trimestre, contre 3 millions un an auparavant.

Mais il a aussi passé des charges dans ses comptes, notamment 24 millions pour des restructurations liées aux activités européennes et à la vente de deux sites de produits de forage en France.

Vallourec a confirmé mercredi ses "perspectives positives" pour 2018, en s'appuyant sur des éléments "tangibles", a assuré le directeur financier, Olivier Mallet, lors d'une conférence téléphonique: il a notamment cité "la hausse des prix aux Etats-Unis négociée avec (les) clients" et des "nouvelles livraisons dans la zone Europe, Afrique, Moyen-Orient, Asie".

Interrogé sur l'effet des taxes douanières américaines sur l'acier importé, M. Mallet a souligné que ce que Vallourec vend aux Etats-Unis est "très largement produit localement". Le groupe va y renforcer ses lignes de finition pour bénéficier pleinement de ses capacités de laminage locales et va "adapter" ses importations aux Etats-Unis depuis le Brésil.

Si Vallourec entend profiter à plein de la reprise du secteur pétrolier, dans le sillage de la hausse du prix du brut, dans la zone de 70-80 dollars le baril, il "reste concentré sur son objectif de retour à une génération de trésorerie positive dès que possible", a aussi affirmé Phlippe Crouzet.

Au premier semestre, le flux de trésorerie disponible était négatif de 418 millions, davantage que l'année précédente, et l'endettement du groupe s'est creusé à 1,9 milliard d'euros à la fin juin contre 1,5 milliard à la fin décembre 2017.

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