Venezuela: le groupe de Lima exige un nouveau calendrier électoral

  • AFP
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Les ministres des Affaires étrangères du groupe de Lima, alliance de 14 pays d'Amérique et des Caraïbes, ont demandé au gouvernement vénézuélien de fixer un nouveau calendrier électoral, à l'issue d'une réunion mardi consacrée à l'élection présidentielle anticipée du 22 avril au Venezuela.

Les 14 pays du groupe de Lima "exhortent le gouvernement du Venezuela à reconsidérer la convocation pour l'élection présidentielle et à présenter un nouveau calendrier électoral. Il ne peut y avoir d'élections libres et justes sans la pleine participation des partis politiques", selon une déclaration conjointe lue par la ministre péruvienne Cayetana Aljovin.

Ils exigent des élections "démocratiques, transparentes et crédibles, avec la participation de tous les acteurs politiques vénézuéliens", y compris ceux emprisonnés ou assignés à résidence. En outre, le Pérou, hôte en avril du huitième et prochain sommet des Amériques - reunissant des chefs d'Etat de 35 pays du continent et des Caraïbes - a fait savoir que le président vénézuélien, Nicolas Maduro, n'y "sera pas le bienvenu" et lui a demandé d'abstenir d'y participer.

Le groupe de Lima a également demandé que Caracas ouvre un "corridor humanitaire qui aide à soulager les graves conséquences des pénuries alimentaires et de médicaments" qui accablent le Venezuela. "Devant l'accération de l'exode de milliers de Vénézuéliens fuyant la grave crise que vit ce pays", les ministres se sont déclarés "d'accord pour coordonner leurs efforts" à cette fin.

Inquiets de possibles fraudes, les trois principaux partis d'opposition du Venezuela, réunis au sein de la "Table de l'unité démocratique" (MUD), n'ont pas encore décidé s'ils participeront au scrutin du 22 avril. La MUD a été interdite de participation, en tant que telle, à la présidentielle par les autorités, de même que ses deux principales figures, Henrique Capriles, qui s'est déjà présenté deux fois, et Leopoldo Lopez, actuellement en résidence surveillée.

Le président Nicolas Maduro visera un nouveau mandat lors de ce scrutin, initialement prévu pour décembre cette année. Une partie de la communauté internationale, notamment l'Union européenne et la Colombie, a déjà dit qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats de cette élection, dénoncée par Washington comme n'étant "ni libre, ni juste".

Le groupe de Lima  - qui réunit notamment l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie et le Mexique - s'était constitué en août 2017 pour exhorter le gouvernement vénézuélien à mettre en oeuvre des réformes démocratiques, libérer les prisonniers politiques et autoriser les organisations étrangères à fournir de l'aide aux Vénézuéliens.

Le Venezuela, pays aux immenses réserves pétrolières mais ruiné notamment par la chute des cours, avait été secoué au printemps 2017 par une vague de manifestations exigeant le départ du dirigeant socialiste, qui ont fait au moins 125 morts.

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