Au Venezuela, 6 anciens dirigeants de Citgo passent de la prison à l'assignation à résidence

  • AFP
  • parue le

Six anciens dirigeants de Citgo, la filiale américaine du géant pétrolier vénézuélien PDVSA, emprisonnés depuis deux ans pour corruption présumée au Venezuela, ont été assignés à résidence, a-t-on appris mardi auprès d'une ONG de défense des droits humains.

Les six accusés ont été transférés lundi vers leurs domiciles respectifs où ils sont surveillés par des agents du contre-espionnage militaire et ils font "toujours l'objet de poursuites", a indiqué à l'AFP Gonzalo Himiob, directeur de Foro Penal, qui est en contact avec leurs proches.

Selon M. Himiob, leur assignation à résidence intervient après une demande de leurs avocats de "révision des mesures de privation de liberté" à leur encontre, à laquelle s'ajoute la "pression internationale". Ils n'ont pas encore été jugés.

Cinq des six accusés ont la double nationalité américano-vénézuélienne. Le sixième est Vénézuélien et a le statut de résident aux États-Unis, pays qui a exigé sa libération.

L'ancien président de Citgo José Angel Pereira et les anciens vice-présidents du groupe Tomeu Vadell, Alirio Zambrano, Jorge Toledo, Gustavo Cardenas et José Luis Zambrano avaient été arrêtés le 21 novembre 2017 sur décision de la justice vénézuélienne, dont l'opposition affirme qu'elle est "aux ordres" du président Nicolas Maduro.

À l'époque, le procureur général Tarek William Saab avait affirmé qu'ils avaient signé en juillet 2017 un contrat avec les entreprises Frontier Group Management LTD et Apollo Global Management LLC portant sur une supposée renégociation de la dette de Citgo. Mais, avait-il ajouté, ils auraient ainsi contracté des prêts à des "conditions défavorables" qui apparaissaient comme étant "néfastes à notre principale industrie qu'est PDVSA". Il s'agissait, selon M. Saab, de "corruption de la pire espèce".

L'administration de Donald Trump, qui tente d'évincer Nicolas Maduro du pouvoir, a confié la direction de Citgo à l'opposant Juan Guaido, qu'elle reconnaît comme président par intérim du Venezuela, tout comme une cinquantaine d'autres pays.

Citgo, dont le siège est à Houston (Texas, sud), possède trois raffineries capables de traiter 750 000 barils/jour, selon des chiffres de l'entreprise. Fondée en 1910, la filiale compte 3 500 employés. Elle possède 5.000 stations sous sa marque aux États-Unis.

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture