Gaz : « pas d’alerte » pour la sécurité d’approvisionnement de la France cet hiver

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Gazoducs France

Chantier de construction du gazoduc Val de Saône entre Etrez et Voisines. (©GRTgaz/AGENCE COM'AIR/Chantier Val de Saône)

Les gestionnaires de réseaux de transport de gaz en France, GRTgaz et Teréga, ont publié le 29 novembre le Winter Outlook 2019/2020(1) portant sur les perspectives du système gazier cet hiver.

129 TWh de capacités de stockage souscrites

Après la publication par RTE de l’équilibre offre-demande d’électricité pour l’hiver 2019-2020, c’est au tour des gestionnaires de réseaux de transport gazier de présenter leurs perspectives. Avec un état des lieux également rassurant : « pas d’alerte particulière » pour maintenir l'équilibre offre-demande sur ces réseaux cet hiver selon GRTgaz et Teréga, « même en cas de pointe de froid exceptionnelle ».

Selon les prévisions des gestionnaires de réseaux (entrées et sorties de gaz par gazoduc, arrivées de GNL sur les terminaux méthaniers, volume de stockage avec une « utilisation optimale […] des capacités fermes souscrites »), la France disposerait d’une marge de « 303 GWh par jour » à la pointe de froid « P2 » (« consommation pour une température extrêmement basse pendant une période de trois jours au maximum telle qu'il s'en produit statistiquement une tous les cinquante ans »(2)). À fin octobre 2019, les volumes de stockage souscrits atteignaient au total 129 TWh, soit le plus haut niveau depuis 2010(3) (l’hiver dernier, le niveau de stockage était de 124 TWh à fin octobre 2018 et de 37 TWh à fin mars 2019).

Dans ses différents scénarios, GRTgaz et Teréga envisagent une consommation totale de la France allant de 333 TWh à 343 TWh pour cet « hiver gazier » (du 1er novembre 2019 au 31 mars 2020). L’an dernier, la demande - « plus basse que les années précédentes » - avait atteint 296 TWh durant cette période (avec une pointe journalière de 2 775 GWh le 24 janvier 2019).

La « TRF » : attractivité et sécurité d’approvisionnement renforcées

Rappelons que la France dispose depuis novembre 2018 d’une zone de marché unique du gaz : la « TRF » (Trading Region France). Près de 872 millions d’euros ont été investis par GRTgaz et Teréga dans les infrastructures gazières afin de fusionner les deux zones de marché qui existaient jusqu’alors dans l'hexagone (il existait encore 8 zones de marché en 2003(4)) et disposer d’un unique prix de marché du gaz en France, « sans distinction entre le Nord et le Sud » (PEG(5)).

La création de la TRF « a permis d’augmenter de 42% en moyenne la capacité de transit des réseaux de transport entre le Nord et le Sud de la France », précisent GRTgaz et Teréga. Cette zone de marché unique réduit les risques de « congestion » entre le Nord et le Sud et renforcent ainsi la sécurité d’approvisionnement en gaz de la France, notamment l’hiver.

Les gestionnaires de réseaux de transport mettent désormais en avant « l’attractivité du marché français », avec plusieurs records de flux gaziers atteints au niveau des points d’interconnexion depuis début 2019(6). Ils soulignent entre autres que la France compte désormais pour « environ 20% des approvisionnements européens en GNL, à quasi-égalité avec l’Espagne »(7).

Réseau gazier de la France
Depuis le 1er novembre 2018, la France dispose d'un marché unique du gaz dit « TRF », opéré conjointement par GRTgaz et Teréga. (©Teréga)

Sources / Notes

  1. Winter Outlook 2019/2020, GRTgaz et Teréga, novembre 2019.
  2. Article R121-8 du code de l’énergie
  3. Le taux de remplissage de ces capacités de stockage était de 99,2% à fin octobre, soit 127,7 TWh.
  4. Leur nombre était passé à 3 en 2009, puis 2 en 2015. L’ensemble du marché français est « désormais interconnecté aux principales places de marché européennes », soulignent les gestionnaires de réseau.
  5. « Le prix du PEG France (point d’échange gaz) est ainsi descendu sous les 8 €/MWh en septembre 2019, au plus bas depuis 2009, notamment sous l’effet de l’afflux de gaz naturel liquéfié […] la mise en place d’un prix du gaz unique sur le marché de gros en France a permis de résorber les écarts de prix fréquemment constatés jusqu’alors entre le Nord et le Sud du pays ».
  6. « Sorties vers l’Espagne (224 GWh le 25 février 2019), sorties vers l’Italie (255 GWh les 8,9, 10 et 11 octobre) et, pour la première fois, des sorties physiques nettes par jour vers la Belgique (11,7 GWh le 8 novembre) ».
  7. La France a « même enregistré un record d’entrées physiques de GNL avec 1 226 GWh » le 8 novembre 2019.

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