Google surfe sur la voie des renouvelables

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Google et les renouvelables

Des panneaux solaires sont installés sur le Googleplex, siège du groupe à Mountain View, Californie. (©photo)

A ce jour, le groupe Google a investi plus de 780 millions de dollars dans les énergies renouvelables. Action de greenwashing ou nouvelle stratégie économique ?

Le 14 juin 2011, le groupe annonce un investissement de 280 millions de dollars dans un projet d’installation de panneaux solaires pour les particuliers(1). Des habitants peuvent bénéficier de l’installation de panneaux par la société SolarCity(2) sans frais, en payant une redevance mensuelle à Google. Une opération gagnant-gagnant selon les porteurs du projet puisque la redevance payée par les particuliers est censée être largement compensée par les économies réalisées sur leur facture d’électricité. Google restant propriétaire desdits panneaux.

Des investissements continus

Moins de dix jours plus tard, le groupe américain renforce sa participation financière dans le centre d'énergie éolienne d'Alta en Californie (AWEC)(3). Celle-ci atteint désormais près de 157 millions de dollars.

L’engagement de Google dans le secteur des énergies renouvelables - géothermie, éolien et solaire - n’est pas nouveau (stratégie de développement des technologies d'énergie verte dès fin 2007) mais son ampleur est inédite et ne se limite pas aux Etats-Unis. En avril 2011, 3,5 millions d’euros sont consacrés à un parc photovoltaïque allemand.

Rick Needham, directeur des opérations de « green business » chez Google assure que d’autres investissements dans les énergies renouvelables suivront.

Pourquoi un tel engouement ? 

A l’origine, ces investissements répondent au souhait du groupe d’être énergétiquement autonome. Créée fin 2009, la filiale Google Energy vise à produire de l’électricité à proximité des centres de données de Google. Mais le géant américain ne souhaite pas seulement sécuriser l’approvisionnement électrique de ces centres mais aussi en réduire la consommation.

Cette double aspiration peut lui permettre de disposer d’un surplus d’électricité et de le revendre sur le marché. Google en a le droit depuis février 2010. A travers son initiative RE<C (rendre les énergies renouvelables moins coûteuses que le charbon), elle entend séduire de nouveaux consommateurs. Et ce malgré l’abandon de son système PowerMeter(4), permettant de visualiser sa consommation d’électricité en temps réel sur ordinateur.

L’investissement est d’autant plus rentable que le gouvernement américain accorde des réductions d'impôts aux groupes privilégiant les énergies propres. En outre, cet engagement permet à Google de soigner son image de marque : des panneaux photovoltaïques sont installés sur les toits de son siège en Californie et des chèvres broutent même l’herbe autour du site(5).

Si d’autres groupes comme Wal-Mart ou IBM s’engagent également dans les énergies renouvelables, Google s’offre ainsi les moyens de repousser les limites de son empire Internet sur le marché électrique.

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