La situation énergétique de la Turquie en 2 infographies

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Moquée Turquie

Mosquée de Çamlıca, située sur la rive asiatique d'Istanbul. (©Pixabay)

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a publié le 11 mars un rapport consacré à la situation énergétique de la Turquie(1). Présentation en 2 infographies.

83% d'énergies fossiles en 2019

La consommation d’énergie primaire de la Turquie, dont la population avoisine 83 millions d’habitants, a atteint 146,6 Mtep en 2019 (contre 245,4 Mtep en France(2)). Cette consommation, dopée par la croissance économique et démographique du pays, a quasiment doublé depuis 2000 (+ 92%)(3).

Les énergies fossiles ont encore compté pour 83% la consommation énergétique turque en 2019. L’AIE souligne en outre que la quasi-totalité du pétrole et du gaz consommés en Turquie provient d’importations(4), ce qui explique l'importance pour le pays des recherches de gaz menées en Méditerranée orientale dans un contexte de fortes tensions avec la Grèce et plus globalement l'UE (la Turquie a par ailleurs découvert en mer Noire le champ gazier géant de Sakarya, dont la production est censée commencer en 2023).

La production turque d'énergie, qui a couvert 31% de la consommation nationale en 2019, provient essentiellement du charbon (la moitié de la consommation est fournie par la production locale) et des énergies renouvelables (hydraulique, géothermie, etc.).

Situation énergétique de la Turquie

La croissance rapide de l'économie et de la population de la Turquie au cours des 2 dernières décennies a « non seulement entraîné une forte croissance de la demande d'énergie, mais aussi une augmentation de la dépendance aux importations, en particulier pour le pétrole et le gaz », indique l'AIE. (©Connaissance des Énergies, d’après AIE)

Charbon, renouvelables et nucléaire

En 2019, le charbon a généré 37,2% de l’électricité produite en Turquie. Et ce combustible a vocation à peser encore longtemps dans le mix électrique turc : le gouvernement souhaite encourager l'exploitation des importantes réserves nationales, le lignite devant en particulier se substituer au gaz naturel importé. Précisons que la Turquie souhaite, dans le même temps, « réduire l’usage du charbon pour le chauffage domestique » en lui préférant le gaz naturel.

La production d’électricité à partir d'énergies renouvelables a par ailleurs quasiment triplé au cours de la dernière décennie en Turquie. Leur part dans la production d'électricité du pays s'est élevée à près de 44% en 2019, soit davantage que l'objectif fixé dans le cadre du plan national de développement 2019-2023 (38,8%), rappelle l'AIE. L'hydroélectricité constitue en particulier la deuxième filière productrice d'électricité du pays (29,2% du mix en 2019). Le pays s'est par ailleurs engagé à mettre en service 10 GW de capacités solaires et 10 GW de capacités éoliennes sur la période 2017-2027.

Pour limiter les importations de combustibles dans le secteur électrique, précisons que la Turquie mise enfin également sur le nucléaire, avec un programme de 12 réacteurs, répartis entre 3 centrales. La première de ces centrales, Akkuyu, est en cours de construction dans la province de Mersin, sur la côte sud du pays. Construite par Rosatom, cette centrale sera composée de 4 réacteurs à eau pressurisée d’une puissance cumulée de 4 800 MW. La première tranche de ce site est censée être mise en service fin 2023.

Énergie et électricité en Turquie

Le mécanisme de financement de l'électricité d'origine renouvelable, dit « YEKDEM » arrive à son terme en juin 2021. (©Connaissance des Énergies, d’après AIE)

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