Le monde a « torché » moins de gaz en 2017

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Torchage de gaz

La Russie a « torché » 19,9 milliards de m3 de ga naturel en 2017. (©Pixabay)

En 2017, 140,6 milliards de m3 de gaz naturel ont été « torchés » dans le monde, soit presque 5% de moins qu’en 2016 selon les dernières données de la Banque mondiale publiées le 17 juillet.

3 pays comptant pour 39% des volumes mondiaux de gaz torché

Pour rappel, le « torchage » consiste généralement à brûler via des torchères du gaz naturel remonté à la surface lors de l’extraction de pétrole. Cette opération est principalement effectuée en l'absence d'infrastructures de traitement et de transport permettant de commercialiser ce gaz dit « associé » (à la production de pétrole).

À l’échelle de la planète, les volumes de gaz naturel « torchés » ont atteint 140,6 milliards de m3 (Gm3) en 2017, soit davantage que les consommations gazières cumulées de l’Allemagne et de la France l’an dernier. C’est toutefois 4,7% de moins qu’en 2016, alors que les volumes de gaz torché n’avaient pas cessé d’augmenter depuis 2010 selon le Global Gas Flaring Reduction Partnership (GGFR), organisation sous l’égide de la Banque mondiale qui réunit gouvernements, groupes pétroliers et institutions luttant contre cette pratique.

La Russie, l’Irak et l’Iran restent de loin les principaux pays ayant torché du gaz naturel en 2017, comptant à eux trois pour 39% du total mondial. La France aurait pour sa part torché 13 Gm3 de gaz en 2017 selon la Banque mondiale. Signalons également que le torchage de gaz naturel a significativement baissé en 2017 au Venezuela et au Mexique, en raison de la baisse de production de pétrole dans ces pays.

Pays torchant du gaz naturel
Les trois principaux producteurs de pétrole au monde (États-Unis, Arabie saoudite et Russie) font partie des 20 principaux pays ayant « torché » le plus de gaz naturel en 2017. (©Connaissance des Énergies, d’après Banque mondiale)

Un tournant en vue de la fin des opérations régulières de torchage à l'horizon 2030 ?

Le torchage de gaz naturel serait responsable de l’émission de 350 millions de tonnes de CO2 par an, « avec des impacts nocifs graves liés au méthane non brûlé et aux émissions de carbone noir(1) » selon la Banque mondiale.

Malgré la baisse du torchage en 2017, il faudra « attendre quelques années supplémentaires pour savoir si cela constitue un tournant » selon Riccardo Puliti, directeur du pôle énergie et industries extractives au sein de la Banque mondiale. Précisons que la Banque mondiale a lancé en 2015 avec plusieurs gouvernements et groupes pétroliers une initiative « Zero Routing Flaring by 2030 » qui vise à mettre fin d'ici à 2030 aux opérations « régulières » de torchage de gaz sur les champs pétroliers.

Notons que « l’intensité de torchage », c’est-à-dire la quantité de gaz torché par baril de pétrole produit est en diminution au niveau mondial. Depuis 1996, la production mondiale de pétrole a augmenté de 33% alors que le torchage de gaz associé a diminué de 15%.

Torchage de gaz et production de pétrole
En 2017, le monde a « torché » moins de gaz naturel alors que la production de pétrole a continué à augmenter. (©Connaissance des Énergies, d’après Banque mondiale)

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