De nouvelles mesures sur la voie de l’économie circulaire

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Déchets des ménages français

A partir de 2021, un logo « Triman » sera affiché sur tous les produits recyclables consommés par les ménages français. (©Pixabay)

Le ministère de la transition écologique et solidaire a dévoilé le 23 avril la feuille de route « pour une économie 100% circulaire »(1). Rappels sur le changement de paradigme associé à cette voie.

Économie circulaire rime avec économies d’énergie

« Nous devons entrer dans un monde de sobriété ». Tel est le « projet de société » proposé par le ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. La feuille de route gouvernementale contient 50 mesures d’économie circulaire réparties entre 4 grandes thématiques : mieux produire, mieux consommer, mieux gérer nos déchets et mobiliser tous les acteurs.

Construite en opposition avec le concept d’économie linéaire de type « fabriquer-consommer-jeter », l’économie circulaire doit entre autres permettre de réduire les consommations d’énergie à de multiples niveaux (écoconception, réparation, recyclage, etc.), en économisant de la matière dès les phases de conception et en modifiant plus globalement les modes de production et de consommation (avec une forte réduction des déchets associés).

Parmi les différents objectifs de la feuille de route figure une réduction de moitié des déchets mis en décharge d’ici à 2025, voie qui entraîne aujourd’hui « un gaspillage énergétique incompatible avec nos objectifs climatiques » selon le ministère en charge de l'énergie. Le plan gouvernemental estime à 22 millions de tonnes par an le gisement de biodéchets jetés dans les poubelles des Français qui pourraient être valorisés, notamment à des fins énergétiques (méthanisation).

La feuille de route fixe également pour ambition de « tendre vers 100% de plastique recyclé » à l’horizon 2025. Une bouteille fabriquée à partir de plastique recyclée engendre 70% d’émissions de CO2 en moins par rapport à une bouteille de plastique « vierge » selon le ministère. Pour rappel, les émissions de gaz à effet de serre de la France sont actuellement supérieures au « budget carbone » fixé par les pouvoirs publics dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone.

À partir de 2020, il sera par ailleurs obligatoire d’afficher des informations sur la durée de vie des équipements électriques, électroniques et électroménagers, sous la forme d’un indice « qui intégrera des critères sur leur réparabilité et leur durabilité », en vue de lutter contre l’obsolescence programmée.

L’économie circulaire, à l’agenda des entreprises et de l’Union européenne

La loi de transition énergétique pour la croissance verte fixe pour objectif de réduire de moitié la consommation d’énergie finale de la France d’ici à 2050 par rapport au niveau de 2012, une cible particulièrement ambitieuse qui implique d'importants changements de comportements. 

Le ministère met en avant l'intérêt économique et social de favoriser une économie circulaire, évaluant à 300 000 le nombre d’emplois supplémentaires non délocalisables associés à cette voie plus sobre en matière et en énergie. Le gouvernement s’engage entre autres à accompagner 2 000 entreprises d’ici à 2020, dans leur démarche de réduction des ressources consommées (dispositif de l’Ademe « TPE & PME gagnantes sur tous les coûts »).

En février 2017, l’Association française des entreprises privées (AFEP) avait déjà publié un rapport dévoilant 100 engagements d'une trentaine d’entreprises en matière d'économie circulaire. Parmi les énergéticiens, Engie s’y engageait notamment à « impulser les gaz renouvelables » tels que le biogaz (en réutilisant le carbone des déchets) et le biométhane tandis que Total prévoyait de « solariser » 5 000 stations-service à travers le monde d'ici à 2022.

Notons que l’économie circulaire se trouve également au cœur de l’agenda institutionnel européen. Le Parlement européen a adopté le 18 avril(2) un « Paquet économie circulaire » qui doit encore fait l’objet d’une validation « formelle » du Conseil. Le texte limite entre autres à un maximum de 10% la part des déchets municipaux pouvant être mis à la décharge à l’horizon 2035. Plusieurs États membres de l’UE comme l’Allemagne, la Belgique ou le Danemark avaient déjà atteint cet objectif dès 2014.

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