En France, la loi de transition énergétique pour la croissante verte fixe entre autres pour objectif de ramener la part de l’énergie nucléaire dans le mix de production électrique à 50% à l’horizon 2025. En 2016, les 58 réacteurs du parc nucléaire français ont généré 384 TWh, soit 72,3% de l’électricité totale produite sur le territoire.
A « hypothèses constantes de consommation et d’exportation » d’ici à 2025, la Cour des comptes a indiqué en février 2016(1) que la production nucléaire devrait approximativement être réduite d’un tiers pour respecter l’objectif de 50%, ce qui correspondrait à l’arrêt de la production moyenne de 17 à 20 réacteurs (dont la puissance est comprise entre 900 et 1 450 MW).
Dans le « scénario de référence » de son Bilan prévisionnel de 2015(2), le gestionnaire de réseau RTE prévoyait pour sa part une hausse de la consommation électrique d’ici à 2020 (+ 28,9 TWh, soit un taux de croissance annuel moyen de 0,9% entre 2014 et 2020), principalement dans les bâtiments, sous l’effet de la croissance démographique et du développement de nouveaux usages(3). Le nombre de réacteurs « à fermer » pour satisfaire l’objectif de 50% fixé par la loi de transition énergétique pourrait, dans les conditions d’une hausse de la demande, être inférieur à l’estimation de la Cour des comptes, plus proche de 10 à 15 réacteurs(4).
Dans son Bilan prévisionnel de 2016, RTE indiquait toutefois que « l’influence grandissante de l’efficacité énergétique conduisait pour la première fois à esquisser des perspectives de réduction de la consommation électrique d’ici cinq ans » (avec une consommation réduite à 471 TWh en 2021 contre 479 TWh en 2015)(5).
Précisons que cet objectif politique, confirmé en juillet 2017 par le ministre Nicolas Hulot, reste soumis, tout comme ces estimations, à de nombreuses incertitudes. En témoigne la situation de la centrale de Fessenheim, composée de 2 réacteurs de 900 MW. Sa fermeture, qui faisait partie de l’accord PS/EELV lors de la campagne présidentielle de 2012(6), est subordonnée à la mise en service de l’EPR de Flamanville (d’une puissance de 1 650 MW(7)) compte tenu d’un autre objectif de la loi de transition énergétique : le plafonnement de la capacité du parc nucléaire français à sa puissance actuelle(8) de 63,2 GW.
Répartition des réacteurs du parc nucléaire français par date de mise en service