Propositions en faveur d'une alliance franco-allemande pour la transition énergétique

  • Source : Iddri

Il existe d’importantes différences entre les mix électriques de la France et de l’Allemagne mais les deux pays partagent de nombreux défis énergétiques communs. Ils visent une décarbonation profonde de leur économie d’ici à 2050(1), ce qui implique notamment de transformer leurs systèmes de transport qui reposent encore à plus de 90% sur la consommation de pétrole. L’intégration croissante d’énergies renouvelables à production intermittente implique par ailleurs de développer des systèmes électriques plus flexibles.

Dans cette publication de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri)(2), des chercheurs français et allemands font état des problématiques énergétiques communes de leurs pays respectifs. Ils présentent leurs recommandations pour mettre en place une « alliance franco-allemande pour la transition énergétique ».

Il existe d’ores et déjà plusieurs initiatives de coopération franco-allemande sur l’énergie : un groupe bilatéral de haut niveau entre les ministères français et allemand de l’énergie, un Office franco-allemand pour la transition énergétique, un partenariat entre l’Ademe et la DENA (Agence allemande pour l’énergie), etc.

L’Iddri appelle toutefois à « aller plus loin » dans la collaboration énergétique entre les deux pays, avec six priorités pour l’alliance qu’elle appelle de ses vœux. Parmi celles-ci figurent l’instauration d’une initiative commune sur la tarification du carbone, la coordination du développement des énergies renouvelables dans les deux pays (avec des appels d’offres conjoints pour l’attribution de nouvelles capacités) ou encore une coopération resserrée pour la « transition » du secteur des transports (avec notamment l’implantation d’un site commun de production de batteries).

Dans le secteur électrique, l’Allemagne et la France partagent des objectifs très ambitieux de développement des énergies renouvelables : Berlin souhaite porter à au moins 50% la part de ces énergies dans la consommation électrique en 2030 (contre 32,3% en 2016) tandis que la loi de transition française fixe pour ces mêmes énergies une cible de 40% dans la production électrique au même horizon (contre 17,8% en 2016).

A l’heure actuelle, les mix électriques des deux pays restent majoritairement dépendants d’autres sources d’énergie : carbonées dans le cas de l’Allemagne (40% de houille et de lignite dans le mix électrique en 2016), décarbonée dans le cas de la France (72,3% de nucléaire en 2016). Ces différentes compositions du mix électrique expliquent en grande partie les fortes différences d’émissions entre les deux pays. En 2015, un Français a émis de l’ordre de 4,3 t CO2 contre 8,9 t CO2 pour un Allemand alors même que l’Energiewende allemande se trouve à un stade « plus avancé » que la transition énergétique française.

Lire l'étude :

Sources / Notes

  1. Objectif de réduction de 80% à 95% des émissions de gaz à effet de serre en Allemagne par rapport à 1990, « facteur 4 » et « neutralité carbone » en France.
  2. Pescia, D., Buck, M., Berghmans, N., Meyer, K. (2017). Propositions en faveur d'une alliance franco-allemande pour la transition énergétique européenne - Les cas du secteur électrique et des transports. Agora Energiewende - Iddri - Agora Verkehrswende.

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