WaterSeer : du vent pour produire de l’eau potable

Eolienne et eau potable

La solution WaterSeer a en particulier vocation à être déployée dans les années à venir dans les zones arides où les populations n'ont pas accès à l’eau potable. (©WaterSeer)

Une installation éolienne baptisée « WaterSeer » a été conçue par la société américaine VICI-Labs pour produire de l’eau potable. Elle a vocation à être déployée dans des zones arides où l’accès à cette ressource fait encore défaut. Explications.

L’air ambiant condensé sous terre

Le vent a été historiquement utilisé à de multiples fins, que ce soit pour faire tourner la meule d’un moulin, faire avancer un voilier ou encore pour pomper de l’eau, par exemple afin d’irriguer des terres cultivées. L’installation « WaterSeer » imaginée par la société VICI-Labs vise pour sa part à récupérer de l’eau… présente dans l’air ambiant.

Concrètement, elle est constituée d’une petite éolienne à axe vertical en surface et d’une chambre de condensation enterrée de 6 pieds de profondeur (près de 1,8 m). L’éolienne WaterSeer capte l’air environnant qu’elle propulse à l’intérieur de la chambre enterrée, le long d’un tube métallique. Là, l’air prélevé dans l’atmosphère refroidit et l’eau qu’il contient sous forme gazeuse se condense en eau potable sous l’effet de la baisse de température. La chambre de condensation fait office de citerne, l’eau y restant stockée. Une pompe manuelle permet de la récupérer en surface.

A partir de ce système simple, WaterSeer peut, selon ses concepteurs, fonctionner en permanence sans alimentation électrique extérieure (mais sous réserve de disposer de vent). L’installation permettrait de récolter jusqu’à 37 litres d’eau par jour selon les premiers tests menés en avril 2016 en Californie dans des conditions arides.

L’accès à l’eau potable, une urgence vitale

Selon l’ONU, plus de 40% de la population mondiale est affectée par la pénurie d’eau et cette proportion devrait augmenter(1). Près de 663 millions de personnes seraient encore privées d’un accès à «  des sources améliorées d’eau potable », en particulier en Afrique. L’ONU a fixé comme objectif d’assurer l’accès universel et équitable à l’eau potable, « à un coût abordable » d’ici à 2030.

VICI-Labs entend contribuer à cet objectif avec sa solution WaterSeer, développée en collaboration avec l’Université de Berkeley et la National Peace Corps Association. La société précise que l’eau récupérée est nettoyée des impuretés lors de la condensation (un filtre permet de récupérer les débris et insectes pénétrant dans la chambre enterrée). Elle rappelle par ailleurs qu’environ 9 000 personnes meurent encore quotidiennement de déshydratation et de maladies « hydriques », en particulier liées à la mauvaise qualité de l’eau.

Une campagne de financement participatif a été lancée en ligne autour de WaterSeer sur la plateforme Indiegogo(2). A ce jour, environ 80 000 $ ont été récoltés auprès de plus de 600 donateurs alors que l'objectif initial était d'atteindre 77 000 $. Le coût du dispositif WaterSeer n'est pas encore précisé mais chaque contributeur sur la plateforme de financement participatif est invité à « adopter » un modèle WaterSeer pour 134 $, ce dernier pouvant être installé partout dans le monde selon le porteur de projet.

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